Le site magique du festival Marseille Rock Island
Une vue à couper le souffle
Le Vieux Port de Marseille en contrebas avec ses centaines de petits bateaux blancs qui ondulent doucement, le ballet des gros ferries dans la rade, le Fort Saint-Jean juste en face et même la portion de voie rapide vers le tunnel du Prado-Carénage, offrent au regard un panorama royal sans cesse renouvelé. La lumière changeante, qui passe d’une dureté blanche aux orangés du couchant puis à la nuit et ses loupiotes, la brise tiède et le banc de sardines volantes argentées accrochées avec malice dans le ciel, contribuent à la magie du lieu. Les Dj sont heureux d'officier face à la Grande bleue. Même les Marseillais s’extasient sur la vue et la beauté du site, où ils n’avaient jamais mis les pieds.
Pour obtenir le lieu, les organisateurs ont dû se battre
Ce public chaleureux et de tous âges, venu applaudir vendredi le set fiévreux à quatre mains de Brodinski et Gesaffelstein puis le live plus mental de Laurent Garnier et Scan X, n’a pas idée du travail de titan qu’ont demandé l’obtention des autorisations puis l’aménagement des lieux. Les organisateurs de Rock Island, Charles Barthélémy, Delphine VanMalder et Ludivine Hessmann, ont bataillé durant un an pour offrir ce privilège aux festivaliers.
Charles Barthelemy est « dans l’événementiel » depuis 10 ans, « donc je commence à avoir de bons rapports avec la mairie », reconnaît-il. Mais cela seul n’a pas suffi à leur ouvrir les portes d’emblée. Il a fallu s’armer de ténacité et de patience, et travailler au corps la mairie de Marseille, réputée difficile et particulièrement frileuse avec les musiques actuelles. Charles Barthelemy avance une explication « Dans cette ville, certains font n’importe quoi. Et longtemps, des équipes ont tenu les boîtes de nuit. Pour ne pas être liée à ce milieu et conjurer tout souci, la politique de la mairie était de refuser systématiquement les organisations de soirées. Trop risqué. »
Rock Island déjà en piste pour "Marseille 2013"
«Sur vingt demandes officielles, nous avons d’abord essuyé quinze refus », se souvient Delphine. « Mais nous nous sommes accrochés. On y croyait, notre envie était la plus forte. Nous avons pris rendez-vous avec chacun pour comprendre ce qui avait motivé leur refus. Et au fur et à mesure nous nous sommes conformés à leurs demandes ». «Cette ville s’exprime avec ce type de lieu, et il y a une demande forte du public pour ce type d’événements, trop rares par ici », renchérit Charles Barthelemy. C’est avec ce discours qu’ils ont fait sauter une à une toutes les réticences et convaincu les édiles du bien fondé de leur manifestation, qui a déjà le feu vert pour un renouvellement l’an prochain dans le cadre de « Marseille capitale de la Culture 2013 ».
Comme l’union fait la force, différents collectifs électro de la ville ont été associés à l’événement : des artistes et activistes locaux assurent les « warm-up » (Dj Paul et Dj Oil des Troublemakers notamment), quant au collectif Dame Noir, il était en charge de l’ « after » de vendredi (le site de Rock Island ferme à 2h du matin, une concession faite à la Mairie) dans l’ancien club Trolley Bus, près du théâtre de La Criée. Là, le double set des Grenoblois Kiko et The Hacker a emmené les festivaliers jusqu’au bout de la nuit…
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