Delta Festival 2023 : Angèle, Niska et Cascada s’emparent de la scène et soulèvent le public
Le public est venu bien plus nombreux que la veille. Les plages du Prado à Marseille grouillent de monde et les cinq scènes du Delta Festival accueillent depuis midi 17 artistes qui font résonner la musique house et électro. "On est épuisés, il va nous falloir au moins une semaine de dodo pour récupérer", raconte Tim, 26 ans venu de Bordeaux s’amuser avec sa bande d’amis.
Il est 18h et le public se presse déjà en masse pour assister au concert de Niska. Originaire d’Evry en banlieue parisienne, Niska n’est pas un étranger à Marseille. Il a multiplié les showcases depuis plusieurs années. Niska est aussi très proche des rappeurs marseillais : Jul avec qui il a collaboré sur Mon poto, 91 Platine et Délire, mais aussi SCH, son collègue juge dans la compétition de rap Nouvelle école sur Netflix.
Niska "le charo" a mangé la scène
Sur la plateforme réservée aux personnes en situation de handicap, l’ambiance est à son paroxysme. Maeva, 24 ans, est une fan inconditionnelle de Niska et connaît presque tous ses titres par cœur. Son immense prothèse qui remplace maintenant sa jambe droite ne l’empêche pas de monter sur sa chaise pour danser en hurlant les célèbres paroles de Réseaux. "Elle fait la go (Pou-loulou) qui connaît pas charo (Bye, bye, bye). Elle m'a vu à la télé' (Télé'), elle a dansé ma choré' (Eh, Matuidi charo)".
L’ambiance est folle dans cette marée humaine, malgré la longue journée. On se croirait dans un match de foot PSG-OM. Une danseuse rentre sur scène pour accompagner Niska sur Joli bébé, son duo avec le rappeur Naza. Habillé en blanc et bleu turquoise, les couleurs de l’OM, Niska demande l’autorisation au public marseillais de chanter Freestyle PSG, un hymne du rap parisien. Un pari risqué qui est loin de faire peur à Niska. Après un vote du public à main levée parmi quelques huées et des "Paris, Paris, on t’en**le", Niska a pu entraîner le public marseillais, fair-play : "Paris Saint-Germain, Matuidi Charo. Attaquant, défense, Matuidi Charo. Milieu de terrain, Matuidi Charo. Même les diagonales, Matuidi Charo".
Le public était toujours en feu quand Niska a rappé sur W.L.G,"Wesh le gang. Wesh, c'est quoi les bails ? Igo, faut que j'me taille, je veux que ça pète dans ma tête (Yeah, yeah)". Niska a enchaîné ses plus grands tubes comme 44, B.O.C, Chasse à l’homme et RR 9.1 sa collaboration avec Koba LaD, répétant à foison son inoubliable formule "Que du sale !". Niska s’est incliné devant le public marseillais. Il a avoué qu’il s’agissait du meilleur en France : "Top 1 même, on dit la vérité !"
Angèle, "fever" belge
Deux salles, deux ambiances. Seulement 45 minutes après le concert de Niska, la transition est surprenante. "Ça fait bizarre de voir Angèle juste après Niska, non ?", demande une spectatrice. "Rien n'a plus de sens", entonne alors Angèle. Drôle de coïncidence, la chanteuse belge ouvre son concert avec cette chanson issue de son dernier album, sous l’ovation des festivaliers.
Sa magnifique voix d’une rare netteté résonne dans tout le festival, alors que le soleil commence à se coucher sur la plage. Avec sa queue-de-cheval et son costume rose, elle se déhanche avec sa troupe de danseurs. L’ambiance est nettement moins dynamique qu’avec Niska. Il faut dire que la majorité des chansons de son dernier album comme Pensées positives invitent plutôt à la langueur et la rêverie.
De jeunes festivalières demandent à leurs copains agacés de les filmer en train de chanter pour la sixième fois. De manière générale, les garçons ont plutôt du mal à chanter et danser sur les titres d’Angèle. Quelques chansons fédèrent néanmoins le public comme Oui ou Non. "C’est ce qu’on a envie de dire à son crush ou à son ex, quand les choses ne sont pas très claires. Les paroles sont hyper simples : c’est oui ou bien c’est non ?", lance Angèle au public.
Après qu'Angèle ait offert son incontournable Tout oublier, le duo qui l’a révélée avec son frère Roméo Elvis, arrive un moment suspendu. "J’aimerais qu’on chante toutes et tous ensemble cette chanson". Ce titre c’est Ta reine, "une chanson lesbienne" comme l’appelle Angèle, qui emporte instantanément le public. "Mais tu voudrais qu'elle soit ta reine ce soir. Même si deux reines, c'est pas trop accepté. Mais tu voudrais qu'elle soit ta reine ce soir. Toi, les rois, tu t'en fous, c'est pas c'qui t'plaît".
Angèle enchaîne Amour, Haine & Danger et le titre Flou, puis les notes de Fever, son duo avec Dua Lipa, retentissent. Les lumières rougeoyantes de la scène commencent à éclairer la nuit. C’est finalement sur le culte Balance ton quoi que les festivaliers crieront leur amour pour la chanteuse.
Cascada, le retour d'un phénomène
L’un des concerts les plus attendus de la journée était celui du groupe Cascada, porté par la chanteuse Nathalie Horler. Le groupe allemand qui a explosé dans les années 2000, n’a pas pris une ride et ses tubes non plus. Remixées par de nombreux DJ dans le monde, ces chansons sont devenues des incontournables de la scène électro dans le monde.
Le public associe le visage et la chevelure de Nathalie Horler au groupe Cascada, pensant régulièrement qu’il est uniquement composé de la chanteuse. Nathalie Harler fait une entrée fracassante sur le célèbre titre Miracle, corsetée dans une combinaison bleue à strass. A 41 ans la chanteuse est très loin d’avoir perdu son énergie et sa voix est tonitruante. Elle fait sauter le public avec ses deux danseurs.
"Ça fait tellement du bien d’être de retour en France !", crie en anglais Nathalie Horler. Elle enchaîne quelques notes a capella d’Evacuate The Dancefloor avant d’envoyer la version originale. Le public est en transe et chante presque plus fort que l’artiste. "Elle chante quand Everytime We Touch ?", lance impatiemment un festivalier. Il va devoir attendre longtemps avant d’entendre le titre le plus célèbre du groupe.
"Cœur sur vous !", envoie aux festivaliers Nathalie Horler, cette fois-ci en français. "Désolé mon français n’est pas très bon. Est-ce qu’on a des mauvais garçons ce soir ?". C’est maintenant le titre Bad Boy qui résonne au Delta Festival sous les encouragements du public. Puis c’est au tour de What Hurts the Most et surprise : Angèle se glisse avec la célèbre YouTubeuse Léna Situations, en bord de scène pour admirer Cascada.
"Je sais qu’il nous reste peu de temps, mais je voulais juste dire que la France est l’un des premiers endroits qui nous a rendus célèbres, donc merci beaucoup, vous êtes incroyables ! », ajoute Nathalie Hostler en faisant un cœur avec les doigts. Après le titre Never Let Me Go sorti en 2021, c’est enfin l’iconique Everytime We Touch qui retentit. Le public est en délire. Cascada clôturera par le classique Because The Night. Une soirée mémorable.
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