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"Dark Poe": Michael Lonsdale prête sa voix à un OVNI littéraire et musical

Intrigant, atypique, inattendu... "Dark Poe", le projet littéraire et musical proposé par l'Arfi a de quoi surprendre. A l’occasion de la sortie du CD produit par l’Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire, la Comédie Odéon de Lyon propose de (re)voir cet étonnant spectacle auquel Michael Lonsdale a prêté sa voix, mardi 30 janvier à 19h45.
Article rédigé par Marie Herenstein
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
  (PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)

C’est dans le noir complet que "Ligeia" la nouvelle d’Edgar Allan Poe (publiée pour la première fois en 1838) vous emportera, dans un spectacle inclassable. Ligeia l’ensorceleuse dont les yeux insondables ont nourri l’obsession du narrateur jusqu’à la folie.

Dans "Dark Poe", de tous les sens en éveil, l’ouïe est sollicitée à l’extrême. Grâce à la voix délicatement inquiétante de Michael Lonsdale d'abord. L'acteur a été sensible à la traduction de Charles Baudelaire et séduit par l’originalité de ce projet musical et littéraire, créé il y a un an par l’Arfi (Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire) à la Comédie Odéon de Lyon. Guillaume Grenard, musicien et concepteur du projet, est allé l'enregistrer à Paris, en juillet 2016.

Grâce à la musique ensuite, qui surgit de là où on ne l'attend pas toujours. Elle est au service du texte : partition magistrale écrite à six mains pour cinq musiciens multi instrumentistes : Xavier Garcia, sampler/traitements; Clément Gibert, Clarinettes/saxophone; Guillaume Grenard; trompette/euphonium/conception; Géraldine Keller, voix/flûte traversière et Nicolas Pellier, batterie électronique/percussions et un "générateur d’événements", Jean-Marc François, qui rajoute une enveloppe sensorielle inédite et surprenante pour le spectateur/auditeur.

« Il n’y a pas de beauté exquise (...) sans une certaine étrangeté dans les proportions »

Les inspirations sont multiples, les énergies puisées dans les mots du texte: la beauté ténébreuse de Ligeia, le ver conquérant, la chambre nuptiale et mortuaire… Une sorte de subtile confusion sonore minutieusement organisée et interprétée par de talentueux musiciens.

« Il n’y a pas de beauté exquise (...) sans une certaine étrangeté dans les proportions »... Cette réflexion que Poe souffle à Lord Verulam, le narrateur désespéré de sa nouvelle, c'est aussi ce qui unit le projet de l’Arfi et l’image de Ligeia. Un crescendo de musique électronique enfle et accompagne la respiration du narrateur, de plus en plus inquiète et déchirée par la passion lorsqu’il sombre dans sa folie.

Un spectacle étonnant qui déconnecte et bouscule, une incursion d’une heure 15 dans un univers fantastique totalement inattendu. 

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