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Stéphane Brizé : "Mon prochain film au son du clavecin..."
Stéphane Brizé est réalisateur, entre autres, de "Je ne suis pas là pour être aimé", ou "Quelques heures de printemps". Dans son cinéma, la musique est omniprésente, voix intérieure des personnages, narration à part entière. La rencontre avec Olivier Baumont a réveillé chez lui un goût insoupçonné pour le clavecin. Au point de retrouver l'instrument baroque dans son prochain film.
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Temps de lecture : 3 min
Culturebox : Quel est votre rapport avec le clavecin ?
Stéphane Brizé. Quand j'étais petit, on ne connaissait pas le clavecin à la maison, car c'était un milieu modeste. Un jour, j'en ai écouté à l'école et je me souviens que ce son m'a plu. Après cela, il a totalement disparu de ma vie, jusqu'à ce qu'il revienne par la rencontre, il y a quelques années, du claveciniste Olivier Baumont, devenu depuis, un ami. Sans l'avoir écouté pendant tout ce temps, ce son me plaisait. De ce moment m'est venue l'intuition que je pourrais utiliser le clavecin dans un film, exactement comme j'avais eu l'intuition du tango pour "Je ne suis pas là pour être aimé", que j'ai réalisé en 2005. Je sentais que cette musique-là, que je ne connaissais pas, avait à voir avec la mélancolie du personnage. Le travail de recherche me l'a confirmé.
Le clavecin sera donc dans un prochain film ?
Oui, je vais adapter "Une vie" de Maupassant, donc mon intuition a été un peu guidée par l'époque, il me fallait une musique qui existe au début du XIXe siècle. Je fais jouer au personnage féminin du clavecin (ou du piano-forte), ce qui n'est pas dans le roman, pour traduire en instant musical, sa sensibilité qu'on ressent dans le livre.
C'est l'usage que vous faites de la musique ?
J'utilise toujours dans mes films une mélodie comme la voix intérieure des personnages, leur psyché. C'est une ligne d'écriture, qui n'est pas sur le papier, qui n'est pas nécessairement à l'image, mais qui est en plus. Parfois, la musique est aussi à l'image, comme dans "Mademoiselle Chambon" (2009), où le personnage du rôle-titre joue du violon. Et sa musique dit des choses, au-delà des mots. Ce sera donc aussi le cas dans "Une vie". Comment réussir le mariage entre le clavecin et le film ?
Un exemple, au moment de la préparation de ce qui est devenu "Quelques heures de printemps", mon dernier film. Olivier Baumont, sachant que j'avais écouté certains de ses disques dans l'optique de mon film, m'a composé un morceau magnifique. Mais, au moment du tournage, avec Vincent Lindon, j'ai compris que le son du clavecin ne pouvait pas correspondre à la musique intérieure du rôle. Les deux personnalités n'allaient pas ensemble. Pour "Une vie", je le ressens, l'instrument convient bien à mon personnage. D'ailleurs, pendant l'écriture du scénario, certaines scènes ont été rédigées avec le morceau de Baumont en tête.
Avez-vous, du coup, déjà la musique du film ?
Non. La question reste ouverte et aura une réponse d'ici six mois : faut-il une musique du répertoire ancien, qui existait à l'époque "d'Une vie" ou faut-il faire composer un morceau pour l'occasion (ou reprendre celui qui existe déjà) qui ne soit, évidemment, pas "moderne" ? J'ai besoin de faire le cheminement moi-même, à partir de ce qu'Olivier Baumont m'aura fait découvrir. Je compte passer beaucoup de temps à écouter, m'imprégner, et donc à connaître, enfin, les compositeurs et les différents répertoires.
Cherchez-vous quelque chose de particulier ?
J'ai besoin d'une ligne mélodique très claire, un thème que l'on puisse siffler sous la douche. Parce que ça me permettra de le décliner tout au long du film. Ma seule exigence est que ce ne soit pas un air déjà très connu. Pour être précis, je suis attiré surtout par la partie grave du clavecin. A la différence du piano, le clavecin combine ce socle grave avec un son "cristallin", que je reçois comme des "pointes lumineuses"… Magique. Et proche de mon personnage qui, tout en devenant très mélancolique, est toujours habité par une pointe de lumière. Cela tombe bien, l'instrument, je vous l'avais dit, est l'expression de sa psyché…
Stéphane Brizé. Quand j'étais petit, on ne connaissait pas le clavecin à la maison, car c'était un milieu modeste. Un jour, j'en ai écouté à l'école et je me souviens que ce son m'a plu. Après cela, il a totalement disparu de ma vie, jusqu'à ce qu'il revienne par la rencontre, il y a quelques années, du claveciniste Olivier Baumont, devenu depuis, un ami. Sans l'avoir écouté pendant tout ce temps, ce son me plaisait. De ce moment m'est venue l'intuition que je pourrais utiliser le clavecin dans un film, exactement comme j'avais eu l'intuition du tango pour "Je ne suis pas là pour être aimé", que j'ai réalisé en 2005. Je sentais que cette musique-là, que je ne connaissais pas, avait à voir avec la mélancolie du personnage. Le travail de recherche me l'a confirmé.
Le clavecin sera donc dans un prochain film ?
Oui, je vais adapter "Une vie" de Maupassant, donc mon intuition a été un peu guidée par l'époque, il me fallait une musique qui existe au début du XIXe siècle. Je fais jouer au personnage féminin du clavecin (ou du piano-forte), ce qui n'est pas dans le roman, pour traduire en instant musical, sa sensibilité qu'on ressent dans le livre.
C'est l'usage que vous faites de la musique ?
J'utilise toujours dans mes films une mélodie comme la voix intérieure des personnages, leur psyché. C'est une ligne d'écriture, qui n'est pas sur le papier, qui n'est pas nécessairement à l'image, mais qui est en plus. Parfois, la musique est aussi à l'image, comme dans "Mademoiselle Chambon" (2009), où le personnage du rôle-titre joue du violon. Et sa musique dit des choses, au-delà des mots. Ce sera donc aussi le cas dans "Une vie". Comment réussir le mariage entre le clavecin et le film ?
Un exemple, au moment de la préparation de ce qui est devenu "Quelques heures de printemps", mon dernier film. Olivier Baumont, sachant que j'avais écouté certains de ses disques dans l'optique de mon film, m'a composé un morceau magnifique. Mais, au moment du tournage, avec Vincent Lindon, j'ai compris que le son du clavecin ne pouvait pas correspondre à la musique intérieure du rôle. Les deux personnalités n'allaient pas ensemble. Pour "Une vie", je le ressens, l'instrument convient bien à mon personnage. D'ailleurs, pendant l'écriture du scénario, certaines scènes ont été rédigées avec le morceau de Baumont en tête.
Avez-vous, du coup, déjà la musique du film ?
Non. La question reste ouverte et aura une réponse d'ici six mois : faut-il une musique du répertoire ancien, qui existait à l'époque "d'Une vie" ou faut-il faire composer un morceau pour l'occasion (ou reprendre celui qui existe déjà) qui ne soit, évidemment, pas "moderne" ? J'ai besoin de faire le cheminement moi-même, à partir de ce qu'Olivier Baumont m'aura fait découvrir. Je compte passer beaucoup de temps à écouter, m'imprégner, et donc à connaître, enfin, les compositeurs et les différents répertoires.
Cherchez-vous quelque chose de particulier ?
J'ai besoin d'une ligne mélodique très claire, un thème que l'on puisse siffler sous la douche. Parce que ça me permettra de le décliner tout au long du film. Ma seule exigence est que ce ne soit pas un air déjà très connu. Pour être précis, je suis attiré surtout par la partie grave du clavecin. A la différence du piano, le clavecin combine ce socle grave avec un son "cristallin", que je reçois comme des "pointes lumineuses"… Magique. Et proche de mon personnage qui, tout en devenant très mélancolique, est toujours habité par une pointe de lumière. Cela tombe bien, l'instrument, je vous l'avais dit, est l'expression de sa psyché…
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