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Retour du chef d’orchestre Seiji Ozawa, en concert à Tokyo
Relevant d’un cancer, le célèbre chef d'orchestre japonais Seiji Ozawa a donné ce mercredi soir son premier grand concert à Tokyo devant une salle comble et aux anges.
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On le reconnaît de loin, avec son opulente chevelure gris-blanc et sa tenue noire indémodable. Energique et plein d’allant dans la direction, le chef d’orchestre Seiji Ozawa a fait son grand retour à domicile, dans la salle cathédrale du Tokyo Opera City.
Victorieux d'un cancer de l'oesophage et de pneumonies à répétition depuis 2010, pour son retour au pupitre le maestro a dirigé une formation de vingt-cinq jeunes musiciens de son Académie internationale de musique de chambre qui ont interprété plusieurs mouvements de la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski.
Reprise en douceur
Âgé de 77 ans, Seiji Ozawa fait sa rentrée après une parenthèse à sa carrière, afin de sa soigner. Celui qui annonçait en avril dernier qu’il allait peut-être “diriger maintenant d'une façon, disons, plus concentrée”, afin de s’économiser, s'est autorisé à la fin du premier mouvement une brève pause, assis, pour boire quelques gorgées d'eau au milieu de ses musiciens.
Privilégiant une reprise en douceur, le chef d’orchestre japonais avait décidé de ne pas se rendre en Suisse fin juin dernier pour des concerts à Genève avec des musiciens de son Académie internationale de musique.
En revanche, en août prochain, il sera bien au festival Saito Kinen de Matsumoto (centre du Japon), manifestation qu'il a lui-même créée en 1992. Il doit notamment y diriger "L'enfant et les sortilèges" de Maurice Ravel.
“Penser à la longueur des oeuvres”
En première partie de ce premier “grand concert” du maestro de retour, les quelque mille personnes présentes ont pu entendre six quatuors à cordes de son académie qui ont interprété des oeuvres de Mozart, Brahms, Debussy, Beethoven, Tchaïkovski et Berg.
Dans une interview en avril, Seiji Ozawa n'avait pas caché qu'il ne savait pas encore s'il aurait toujours la force de diriger des oeuvres monumentales et des grandes formations. "Il faut penser à la longueur des oeuvres. Il y a deux ans à New York, j'avais demandé une pause au milieu du War Requiem de Benjamin Britten, 10-15 minutes. C'était dur. Alors j'ai décidé de prendre un an de repos".
Mercredi soir, une heure durant, il s'est sans doute prouvé que la force était encore avec lui. Et avec le public, qui l'a rappelé cinq fois.
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