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Le Festival de Besançon, fabrique de chefs d'orchestre, célèbre ses 70 ans

Le festival, connu pour son concours international, a permis de lancer la carrière de certains des plus célèbres chefs d'orchestre. La 70e édition aura lieu du 8 au 23 septembre et accueillera plus de trente concerts de musique classique, de jazz et de musique du monde. L'occasion, peut être, de révéler les talents de demain.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le chef d'orchestre singapourien Darren Ang lors du festival de musique de Besançon (19 sepetembre 2007) 
 (JEFF PACHOUD / AFP)
L'édition 2017 sera marquée par le 55e Concours international de jeunes chefs d'orchestre, présidé cette année par l'Américain Leonard Slatkin. "C'est le concours de direction le plus complet et varié au monde avec, en quatre jours, des épreuves symphoniques, d'opéra, de concerto, d'oratorio et une création contemporaine mondiale" du compositeur français en résidence Philippe Hersant, souligne le directeur du festival, Jean-Michel Mathé.

L'un des plus vieux festivals de musique de France

Vingt candidats de 10 nationalités différentes, sélectionnés parmi 280 prétendants, participeront du 11 au 16 septembre aux épreuves finales de cette compétition qui se tient tous les deux ans à Besançon.

Créé en 1948 par le violoniste et chef d'orchestre Gaston Poulet, le Festival de musique de Besançon fut le troisième festival de musique à voir le jour en France, après ceux de Strasbourg en 1932 et d'Aix-en-Provence en 1948.

Un passé prestigieux

Au milieu du XXe siècle, Besançon a ainsi accueilli une pléiade de stars de la musique classique telles que les chefs d'orchestre Georges Prêtre, Georg Solti, Eugen Jochum, Zubin Meta et Bernard Haiting ou les solistes Isaac Stern, Georgy Cziffra, Wilhem Kempf et Clara Haskil.
Décédé le 4 janvier 2017 à Navès, Georges Prêtre était l'un des plus grands chefs d'orchestre français. Il pose ici dans son château à Navès, en 2015. 
 (REMY GABALDA / AFP)

"Nous sommes fiers de ce prestige passé et nous essayons d'en être dignes", confie M. Mathé. Le festival a définitivement acquis ses lettres de noblesse avec la création en 1951 du très prestigieux Concours international de jeunes chefs d'orchestre qui a sacré, entre autres, Gerd Albrecht, Michel Plasson, Zdenek Macal, Sylvain Cambreling ou Yutako Sado, lançant ainsi leur prestigieuse carrière.


La victoire du chef d'orchestre japonais Seiji Ozawa en 1959 a conféré une aura particulière au festival bisontin en Asie, continent dont proviennent près d'un tiers des 20 finalistes du concours 2017.

D'un festival "élitiste et mondain" à un festival "plus ouvert et plus divers" 

Au fil des ans, le paysage festivalier s'est modifié. "Avant, il y avait 10 festivals de musique classique en France, aujourd'hui il y en a environ 800, donc c'est plus dur de compter", note le directeur de l'événement. Le festival a  progressivement évolué pour "répondre aux attentes de ses partenaires" en devenant "plus accessible".

"L'économie des festivals a aussi changé", analyse-t-il. "On n'a plus les moyens d'avoir des stars pendants 10 jours". "Dans les années 50-60, le festival était assez élitiste et mondain, alors qu'aujourd'hui, nous sommes aussi fiers de proposer un festival différent, plus ouvert, plus proche du public et plus divers", déclare Jean-Michel Mathé.

"Un festival, c'est la tradition, mais c'est aussi l'innovation" (J.M. Mathé, directeur du festival) 

La 70e édition du Festival de musique de Besançon s'ouvrira le 8 septembre avec un concert symphonique gratuit et en plein air donné par l'Orchestre Victor-Hugo Franche-Comté. La programmation du festival restera axée sur la musique symphonique, avec notamment la venue de grands orchestres tels que le Royal Philharmonic Orchestra de Londres, dirigé par Charles Dutoit, et celle de célèbres solistes comme les pianistes Alexandre Tharaud ou Nicholas Angelich.

Mais musique baroque, musique vocale, musique de chambre, musique du monde et jazz auront aussi leur place, ainsi que des événements originaux comme le concert itinérant du quintette de cuivres Le Vesontio, embarqué sur un Dragon Boat, et l'orchestre virtuel interactif de Jacopo Baboni Schilingi, dont chaque instrument commence à jouer quand une personne se positionne sur l'estrade adéquate. Pour le directeur Jean-Michel Mathé, "un festival, c'est la tradition, mais c'est aussi l'innovation".
 

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