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Le chef d'orchestre Seiji Ozawa : "je vais essayer de m'empêcher de mourir"

Après s'être battu contre un cancer de l’œsophage, le chef d'orchestre japonais avait donné un grand concert signant son retour, en juillet 2013 à Tokyo. Aujourd'hui, il dit vouloir "faire bon usage" du temps qu'il a devant lui.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Seiji Ozawa lors d'une rencontre avec la presse étrangère à Tokyo, le 4 août.
 (TOSHIFUMI KITAMURA/AFP)

" Les gens pensent que je ne suis pas loin de la mort mais je vais essayer au maximum de m'empêcher de mourir". Vainqueur d'un cancer, le chef d'orchestre japonais Seiji Ozawa sait montrer qu'à 78 ans il est encore au pupitre.

Le maestro est apparu lundi 4 août à Tokyo au club de la presse étrangère, vêtu de noir comme à son habitude, et plein d'énergie et d'humour, au moment notamment de commenter le changement de nom dès l'an prochain du festival musical qu'il a créé au Japon il y a 22 ans. Le festival Saito Kinen de Matsumoto (centre du Japon) s'appellera désormais le festival Seiji Ozawa.

Un grand retour en 2013

"Je vais travailler dur, et c'est tout ce que je vais faire", a déclaré le chef d'orchestre. En janvier 2010, Ozawa avait annoncé qu'il allait subir un traitement contre un cancer de l’œsophage, le contraignant à annuler toutes ses représentations pendant six mois.

Ancien assistant des grands Herbert von Karajan et Leonard Bernstein, Ozawa a dirigé les orchestres de Toronto et de San Francisco dans sa jeunesse, avant de succéder en 1973 et pour 29 ans au Français Charles Münch à la tête de l'Orchestre symphonique de Boston. Il a également dirigé l'Opéra de Vienne de 2002 à 2010.

En juillet 2013, il avait donné son premier grand concert à Tokyo marquant son retour, devant une salle comble et aux anges. Dans la salle cathédrale du Tokyo Opera City, il avait dirigé une formation de 25 jeunes musiciens de son Académie internationale de musique de chambre qui avaient interprété les 1er, 3e et 4e mouvements de la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski.

Lundi, Ozawa a rappelé une autre occasion où, a-t-il dit en plaisantant, il avait eu l'impression qu'on l'enterrait avant l'heure : lorsqu'en 1994 le Boston Symphony Orchestra avait décidé de donner son nom à une nouvelle salle de concert de 1 200 places. "Je leur ai dit que ça me faisait penser à une pierre tombale avec épitaphe". Le Boston a profité d'une tournée mondiale de son chef pour baptiser la salle quand même... et finalement Ozawa a dit s'y être habitué au bout de quelques années.

"J'en suis revenu"

"Le fait que des gens comme moi qui ont connu le cancer, le bistouri, puissent parler librement de la mort, signifie que j'en suis revenu". Lors d'un entretien avec l'AFP en avril 2013, le maestro parlait déjà de la mort, et de son peu d'empressement à trépasser, ayant survécu à son cancer.

C'est Dieu - lequel, il ne sait pas - qui, disait-il, lui a accordé ce supplément de vie. "Je ne suis pas religieux. Mon père est bouddhiste, ma mère était chrétienne. Il doit y avoir quelqu'un là-haut". Un grand chef d'orchestre ? Sourire. "Je vais en tout cas en faire bon usage, de ce temps", avait-il promis.

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