Alexandre Tharaud : "Quand je joue les Goldberg, j'entends des gens pleurer"
Est-ce qu’on est pas toujours trop jeune pour enregistrer les Variations Goldberg ? En une interrogation, Alexandre Tharaud résume le sentiment qui habite les grands pianistes à l’idée de s’attaquer à cet Everest de la musique classique.
"C’est une œuvre qui demande, du temps, de l’espace et de la patience." dit-il. C’est pourquoi il considère ses disques précédents comme autant de marches qui lui ont permis de monter vers ces Variations Goldberg, qu’il a rêvé dès l’adolescence d’interpréter en écoutant Glen Gould. "Glen Gould a enregistré plusieurs fois les Variations Goldberg et ces enregistrements font partie de notre ADN de pianiste".
Alexandre Tharaud, très admiratif du maître canadien ne va pas pour autant essayer d’imiter "l’OVNI Glen Gould". Il dit être inspiré de pianistes plus récents ou du claveciniste Pierre Hantaï.
Ce qui le fascine dans les Variations Goldberg, c'est leur architecture. "Bach n'est jamais allé aussi loin dans sa science de la musique... et pour autant son message d'humilité passe très fort, il vous touche. Quand je les joue sur scène, j'entends des gens pleurer. Je n'ai jamais vu ça avec d'autres oeuvres", confie le virtuose qui a un faible pour la Variation 25 (il y en a 30) pour la paix intérieure qu'elle fait descendre sur ceux qui l'entendent.
Aussi curieux que cela puisse paraître, Alexandre Tharaud a choisi, à l'âge de 17 ans de ne pas avoir de piano chez lui. Quand il est de passage à Paris, il va simplement "carresser quelques pianos chez des amis".
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