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Vingt ans après, l'esprit de Nino Ferrer plane toujours sur son village du Lot

Il y a vingt ans, le 13 août 1998, Nino Ferrer se donnait la mort. C’était à Montcuq, le village où l’artiste avait élu domicile à la fin des années 70. Le temps a passé mais l’esprit de l’auteur du "Sud" plane toujours sur les lieux. Famille, amis, voisins... Tous témoignent de l’extrême générosité et de la créativité d’un homme qui refusait de se laisser réduire à quelques tubes.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nino Ferrer, un homme mélancolique et chaleureux.
 ( JEANNEAU MICHEL/SIPA)

Comme Jean Ferrat à Antraïgues-sur-Volane (Ardèche), Nino Ferrer a laissé une empreinte indélébile à Montcuq, ce village du Lot où il s’installe en septembre 1977 avec sa compagne Jacqueline Monestier dite Kinou (qu’il épouse l’année suivante) et leur fils Pierre. Le couple vient d’acquérir La Taillade, une bastide du XVe siècle achetée grâce au succès de la chanson "Le Sud", vendue à un million d’exemplaires.

La Taillade, la bastide de Nino et de sa famille.
 (France 3 Culturebox (capture d'écran))
Cette demeure est celle du bonheur, mais elle témoigne aussi du rejet par l’artiste du milieu du show-biz et d’une notoriété qui le réduisait à quelques titres populaires. Ces succès lui ont apporté la notoriété mais ont enfermé Nino Ferrer dans une image de chanteur fantasque et "rigolo". 

"C’était surtout un grand mélancolique" pointe Franck Maubert, auteur de la mélancolie de Nino (Ed. Scali, 2005). Un mélancolique né en 1954 à Gênes en Italie, passionné d'archéologie, d'histoire et de peinture qui viendra à la musique à la fin des années 50. Le succès, arrive, brutalement, en 1966 avec Mirza...

Reportage : France 3 Midi-Pyrénées - V. Albinet / P. Sicard

Un esprit de liberté 

Mais la maison du Lot, c'était et c'est toujours un studio d'enregistrement, créé par Nino Ferrer dès son arrivée. Il y enregistra des disques jusqu'en 1990. "On baignait dans les répétitions et les enregistrements", se souvient Arthur, un de ses fils. C'était extra d'avoir à la maison son papa, un musicien reconnu et de le voir travailler".

Le studio fonctionne toujours. Il accueille aujourd'hui artistes et amis, nombreux à venir dans ce lieu hospitalier. Parmi eux, le chanteur Arthur H :  " Dans la Maison Ferrer, il y a comme un esprit de liberté des années 70 qui est resté là. L'amitié, la table ouverte... Le côté intemporel et béni de cette époque où on avait l'impression que les choses étaient plus simples".

Reportage : France 3 Midi-Pyrénées - C. Sardain / J. Pigneux / M. Dailly / E. Auriaux

"C’était agréable d’être proche de lui"

A Montcuq, Nino Ferrer avait trouvé un havre de paix . "La vie dans les villes, ça me met une boule d’angoisse à l’estomac", disait-il. Il comptait aussi nombre d'amis chez les habitants et les habitantes du village lotois. Les témoignages abondent pour évoquer la simplicité et la générosité de l’homme et de l’artiste.

José Marty, ancien facteur, raconte comment tous les matins pendant 17 ans, il a pris le petit déjeuner chez Nino dont la mère Mounette lui préparait tartines et café. "Nino arrivait et on parlait pendant une quinzaine de minutes. Il voulait tout savoir". Autre témoignage, celui de Michelle Nony, qui partageait avec Nino Ferrer sa passion pour la peinture. "Cet homme avait une richesse phénoménale de savoirs, de vie, de sensibilité. C’était agréable d’être proche de lui, on avait la sensation de toucher du vrai."

Reportage : France 3 Midi-Pyrénées - C. Sardain / J. Pigneux / M. Dailly

La peinture, son autre passion

Kinou, l’épouse de Nino Ferrer, vit toujours à Montcuq. La demeure est remplie de souvenirs de l'artiste, ses guitares et ses tableaux. La peinture, c’était l’autre passion du chanteur. "Il avait une force naïve" témoigne son amie et peintre Michelle Nony "et il faisait ce qu'il avait envie". Proche de la nature, il entretenait une troisième passion pour les chevaux.
  (France 3 Culturebox (capture d'écran))

La production de Nino Ferrer était foisonnante et ses fils, Pierre et Arthur, ont retrouvé des dizaines d’oeuvres dans les cartons. A l’occasion des vingt ans de la mort de leur père, trois expositions sont prévues à Montcuq dont une à la galerie du Lion d’Or. Certaines toiles n’ont jamais été exposées, parmi elles des paysages à la gouache datant de son adolescence et vingt-quatre autoportraits.

Ces expositions seront ensuite présentées du 19 septembre au 30 octobre dans la Halle du Ground Control, à Paris dans le 12e arrondissement.

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