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Vidéo "Je te jure qu'il est urgent d'être heureux" : quand Jacques Brel gravement malade met les voiles pour les îles

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VIDEO. "Je te jure qu'il est urgent d'être heureux" : quand Jacques Brel gravement malade met les voiles pour les îles
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

L’artiste a préféré prendre le large plutôt que de continuer à chanter en faisant semblant d’y croire… Il a embarqué avec sa fille et sa compagne pour l’autre bout du monde, avec un poumon en moins et un cancer qui l’a emporté en 1978, à l'âge de 49 ans… Extrait du magazine "20h30 le samedi" diffusé le 16 novembre 2019, juste après le journal de France 2.

"Un homme, c’est fait pour bouger. C’est pas fait pour s’arrêter"… Alors, Jacques Brel a quitté la scène au sommet de la gloire. En 1974, l’artiste belge embarque à bord de son bateau l’Askoy II avec sa fille France et sa compagne Maddly Bamy. Aux Canaries, "Le Grand Jacques", 44 ans, est pris d’une violente douleur dans la poitrine. Rapatrié d’urgence, le diagnostic tombe : cancer du poumon. Il doit se faire retirer une partie de l’organe et surtout… se reposer. Le repos justement n’est pas vraiment à son agenda. Il laisse un petit mot à son chirurgien : "Je te jure qu'il est urgent d'être heureux."

L’artiste prend le large, fidèle à sa conception de la vie : "Un homme, c’est fait pour continuer, pour mourir en mouvement éventuellement. Tout le malheur vient de l’immobilité, toujours." La petite troupe reprend la mer et part à l’aventure… "Un homme diminué, avec un poumon en moins, deux femmes qui n’ont jamais navigué, un bateau beaucoup trop lourd… Et ils traversent l’Atlantique en trois semaines pour arriver à Fort-de-France. C’est un exploit absolument incroyable", explique le biographe Fred Hidalgo au magazine "20h30 le samedi" (replay).

"Gémir n'est pas de mise / Aux Marquises"

Direction ensuite l’océan Pacifique, mais par la même route que tout le monde. Fidèle à ses principes, Brel évite les Galapagos qui vivent sous une dictature militaire. Il décide de continuer tout droit : "Il a 7 000 kilomètres de traversée et va se retrouver dans ce que les marins appelle le 'Pot au noir' : une mer d’huile, pas de vent, le bateau quasiment immobile…" raconte l’auteur de Jacques Brel, le voyage au bout de la vie (éd. l’Archipel). Jacques, France et Maddly passent deux mois en pleine mer sans le moindre bout de terre à l’horizon… pour enfin apercevoir les Marquises.

"Il est arrivé épuisé et l’idée de finir la boucle, de faire le tour du monde complet, il s’est dit non, non, on abandonne, ça va s’arrêter là",  témoigne Jean Liardon, son ami et instructeur de vol, auteur avec Arnaud Bédat de Voir un ami voler. Les dernières années de Jacques Brel (éd. Plan). Et c’est enfin aux Marquises qu’il va poser son sac : "Et la nuit est soumise / Et l'alizé se brise / Aux Marquises… Veux-tu que je te dise / Gémir n'est pas de mise / Aux Marquises." Jacques Brel meurt le 9 octobre 1978, à 49 ans.

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