Rubber man, deuxième opus du groupe Tram des Balkans
S'il fallait trouver une case où ranger Tram des Balkans dans une discothèque thématique, il faudrait sans doute créer un tiroir du genre "rock klezmer multi influence à vocation festive et émotionnelle". Bref, les oeuvres de ce groupe se trouveraient sans doute seules dans leur compartiment tant elles ne ressemblent à aucune autre. Si Tram des Balkans a sans doute des cousins, il faudrait les chercher du côté du musicien cinéaste Kusturica par exemple, ou de leurs aînés de Bratsch.
Il serait pourtant réducteur de s'en tenir à l'aspect "Balkans" de cette musique. On se surprend, au détour d'une chanson, à imaginer des étendues désertiques australiennes évoquées par une vibration sortie tout droit d'une gorge aborigène, on essaie d'identifier un autre son, puis un autre encore pour finir par ne plus chercher et par se laisser aller à la mélodie.
On sent bien, à l'écoute de ce CD que le groupe doit prendre toute sa force sur scène. Il offre en effet une musique contagieuse, de celle qui pousserait n'importe qui à se lever pour danser. Les instruments de la danse sont là, l'accordéon, le violon, la clarinette.. ils évoquent irrésistiblement des fêtes traditionnelles, une veillée dans un shtetl pour ensuite faire apparaître un petit coin d'Irlande ou quelques musiciens russes...
Chez Tram des Balkans, comme dans toutes les traditions dont s'inspire le quintet lyonnais, les larmes ne sont jamais loin de la joie. L'inspiration va chercher du côté des musiques tsigane, juive, croate, russe. Elle en revient forte d'histoires pleines de drames et d'exils, de souffrances et de renouveaux. Une musique à écouter aussi dans les moments difficiles de notre vie à nous, pour se souvenir qu'on peut rire et danser les yeux mouillés de larmes et que ça aussi, ça peut redonner le goût de vivre... Aider à vivre, c'est aussi l'une des fonctions de l'art.
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