"Hélène, je m'appelle Hélène" est populaire en Chine mais la chanteuse y est quasi inconnue
Des cafés pékinois branchés aux épiceries des campagnes, en passant par les centres commerciaux clinquants de Shanghai, "Je m'appelle Hélène", résonne partout: il s'agit, avec "La Vie en rose" d'Edith Piaf et "Lolita" d'Alizée, d'une des plus emblématiques chansons françaises en Chine. "Les Chinois ne s'en lassent pas", s'étonne Hélène à l'issue de son concert pékinois, donné au Centre des Expositions devant un public féminin et familial d'environ 500 personnes. "On suppose que ce sont des étudiants chinois en France qui, une fois rentrés en Chine, l'ont popularisée."
Les grandes tournées d'artistes français sont rarissimes dans le pays
"C'est dingue, quand on est petit, la Chine c'est le bout du monde, et là, on y est", s'enthousiasmait Hélène. "C'est un pays qui m'attire, plein de contrastes. Les Chinois sont extrêmement gentils, très humains." Les grandes tournées d'artistes français sont rarissimes dans ce pays, où seul le pianiste Richard Clayderman remplit les salles depuis 30 ans. Cette année, Hélène y a enchaîné 14 dates dans de grandes villes, certains spectateurs déboursant jusqu'à 184 euros pour un ticket VIP. Le principal site chinois de réservation de billets la présentait comme la "Teresa Teng française", en référence à la légende adulée de la variété chinoise des années 80-90, dont elle a interprété dimanche -en mandarin- l'un des succès.
"Quand j'écoute les chansons romantiques d'Hélène, j'ai l'impression d'être sur les Champs-Elysées en train de boire un café", s'enflamme Qiao Jia, une jeune spectatrice. "Ses mélodies me transportent dans un conte de fées", renchérit Hu Caimei, tandis qu'une étudiante en français, Zhong Tianhui, dit aimer ses chansons car "les paroles sont simples à comprendre". "En 2006, j'ai entendu l'une de ses chansons dans un restaurant et j'ai immédiatement téléchargé tout son répertoire, que j'ai écouté durant mes vacances. C'était inoubliable", se remémore Mme Wang Hua. "Sa voix a la capacité d'émouvoir les gens", explique Han Xue, une quadragénaire.
Un retour prévu en 2016
La Chine n'est pas inconnue à Hélène, rappelle Jean-Luc Azoulay, son producteur: "En 1990, Dorothée a chanté dans un stade à Shanghai devant 30.000 personnes, un triomphe relayé par la télévision chinoise. En première partie, nous avions présenté une jeune chanteuse qui débutait: Hélène". Et Hélène avait également chanté début 2014 pour le gala télévisé du Nouvel An chinois de Pékin TV.
"Nous prévoyons déjà une autre tournée l'année prochaine, ainsi qu'un album destiné à la Chine. Dedans, il y aura huit chansons en chinois", assure M. Azoulay. "Je suis très motivée pour apprendre la langue", explique Hélène, dont le nom chinois, "Yilian", pourrait se traduire par "(Joli) lotus". Certes, des concerts sont prévus en Russie et en France mais elle "reviendra très souvent en Chine" pour revoir ses fans. La notoriété d'Hélène Rollès reste à construire en Chine, convient son agente Ye Beilei. "Je me suis vue fermer beaucoup de portes, personne ne connaissait Hélène. Cette tournée était un premier pas, il reste beaucoup à faire pour créer le buzz!"
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