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On y était : L au Café de la Danse

La révélation française du printemps a donné lundi 3 octobre au Café de la Danse le coup d'envoi d'une longue tournée qui sillonnera la France jusqu'en février et repassera par Paris le 7 décembre (Cigale). Devant une salle comble suspendue à ses lèvres, Raphaële Lannadère a prouvé que ses textes inspirés et sa voix étaient là pour durer.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
L en juillet 2011 à La Rochelle.
 (AFP - Pierre Andrieu)

Avec sa petite robe bustier de tulle noire sur peau laiteuse et ses longs bras blancs expressifs, elle a la grâce d'une danseuse. Ses mitaines de dentelle noire, collants graphiques et souliers à lacets, lui donnent l'allure de la jeune fille moderne qu'elle est. La silhouette, sous une frimousse de gamine émerveillée, se rapproche de notre idée d'une elfe urbaine version 2011.

"Château Rouge", une chanson lente, nocturne et vibrante, plante le décor. Merveille de constater combien la voix de L est à la hauteur. Au second titre, "Initiale", les quatre musiciens (claviers, guitare-violoncelle, basse, batterie) sortent de l'ombre dans lequel notre ravissement les avait plongés.

Des climats moins délicats mais plus variés que sur l'album
Leurs orchestrations sont plus incarnées, moins délicates que sur le disque. On le déplore quand les musiciens écrasent la voix de Raphaële Lannadère de leur puissance. On s'en félicite en revanche pour les chansons plus expérimentales à la frontière de la new wave, et lors des dialogues minimalistes voix-claviers ou voix-violoncelle.

Il y a aussi, au coeur du concert, de vraies étrangetés. Une digression quasi prog-rock, "Wishes Tree", un inédit que L présente comme "sa première chanson en anglais" inspirée de l'arbre à souhaits de Yoko Ono. Et "Cocaïne", une reprise des années 30 terriblement actuelle dans sa bouche.

Léger regret en revanche, lorsque L expédie à toute allure les majestueux mais peut-être déjà trop rebattus "Mes Lèvres" et "Petite", en mangeant presque ses mots.

"Petite" de L

L va au contact du public
Malgré ce désapointement mineur, L tient tout du long la salle au bout de ses lèvres, en pente douce. Si elle minaude légèrement pour masquer son trac et chuchote ses merci au micro, elle est pleinement assurée au contact du public.

Lorsqu'elle s'asseoit au bord de la scène pour "Je fume" qui raconte sa grand-mère, nos larmes roulent sans prévenir. Elle remet ça un peu plus tard avec le même résultat sur nos glandes lacrymales pour "Mon Frère", autre joyau. A l'ultime rappel, elle va encore plus loin, descend de scène et se mêle au spectateurs, les yeux dans les yeux, pour une dernière chanson chavirante.

"Je n'appréhende pas la scène, j'ai hâte", nous disait-elle à quelques semaines du coup d'envoi de la tournée. "J'espère que le public sera aussi ému que nous on rêve de l'être", ajoutait-elle. L'émotion a passé la rampe et notre gratitude est immense.

L est en tournée dans toute la France jusqu'en février. Elle refaît halte à Paris (Cigale) le 7 décembre.

"Initiale", son premier album très remarqué, est sorti en avril dernier chez Tôt ou Tard

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