Michel Sardou : "Il n'y a que les rappeurs qui ont des c..."
Les années passent, mais une interview de Michel Sardou, demeure l'assurance de quelques uppercuts bien balancés. Celle accordée à l'hebdomadaire Le Point ne dépareille pas dans sa longue collection.
La politique ? "J'ai toujours été gaulliste: on m'a traité de facho ! Je ne vais pas me justifier jusqu'à la fin de mes jours". Interrogé sur la violence de certains de ses textes (sur la peine de mort, notamment, dans "Je suis pour"), Sardou s'explique : "J'avais 25-30 ans à cette époque. J'écrivais huit chanson par jour. J'étais volontiers provocateur. Le fait d'être l'homme à abattre m'a galvanisé. Peut-être aurais-je du être plus prudent dans le choix de certains mots". Et de rappeler que "Je suis pour" n'est pas une chanson qui faisait la promotion de la peine capitale ("inefficace" pour le chanteur) mais l'évocation de "l'instinct animal" d'un père dont l'enfant a été assassiné.
C'est surtout avec ses collègues que Sardou a la dent dure désormais : "Même les artistes ont une mentalité de fonctionnaire !" La chanson actuelle ? "Je me demande où l'auteur veut en venir. Souvent nulle part. ça ne raconte rien." Alors, qui trouve grâce à ses yeux ? "Le roi c'est Aznavour". Mais encore ? "Je vais vous dire, il n'y a que les rappeurs qui ont des couilles..." Quand on lui demande d'en citer, Sardou reconnaît ignorer leurs noms, mais "il y a un truc qui passe dans leurs textes". Et il "aime bien leurs orchestrations". Bon, pas trop longtemps quand même : très vite, "ça me casse les oreilles" avoue-t-il.
En revanche, Sardou ne répond pas aux saillies de Johnny Hallyday à son encontre. Il y a quelques semaines, son ex-ami avait raillé son tempérament devenu trop casanier. "Il n’est plus marrant du tout, il veut trop donner des leçons à tout le monde, il dîne à 19 heures, se couche à 20h30. Ce n’est pas ma vie".
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