Michel Polnareff attaque son producteur pour diffamation : décision le 23 mars
Michel Polnareff, qui vit à Los Angeles, aux États-Unis, ne s'est pas présenté à l'audience. Son avocat Me Luc Febbraro, a reconnu que le montant demandé par son client était certes important mais qu'il correspondait à "l'atteinte" subie par le chanteur. "Ce qui l'a profondément blessé, c'est que son producteur ait pu laisser entendre qu'il s'était moqué de ses fans" en simulant une maladie pour annuler deux concerts d'une tournée de près de 70 dates en décembre 2016, à Paris et à Nantes, a déclaré Me Febbraro.
Vendredi, Gilbert Coullier a protesté devant les juges de sa bonne foi : "Au moins Pleyel, il aurait pu le faire (...) Je pense qu'il n'avait pas envie d'y passer, une sorte de caprice."
"On m'a attaqué, on a dit que je souhaitais la mort de Polnareff, je ne pouvais pas garder le silence", s'est-il justifié, soulignant qu'il avait pris à sa charge les 450.000 euros de frais d'annulation des concerts. Son avocat Me Pierre-François Veil, estimant que les propos du producteur ne relevaient pas de la diffamation, a demandé 6.000 euros pour procédure abusive.
Michel Polnareff se disait "totalement épuisé"
Le 13 décembre 2016, alors que le chanteur était hospitalisé, son producteur Gilbert Coullier avait notamment déclaré sur Europe 1 n'être "pas convaincu" par l'avis médical lui ayant prescrit de renoncer à ces deux concerts. La veille de l'hospitalisation de Michel Polnareff, son producteur avait également fait réaliser un constat d'huissier décrivant le chanteur accoudé au bar d'un palace, à l'heure où il aurait justement dû monter sur scène à Paris.Sur Europe 1, Gilbert Coullier avait assuré que l'annulation de ces deux concerts lui coûterait 450.000 euros car il n'était pas assuré.
Polnareff avait annulé ces deux dates, s'affirmant "totalement épuisé", selon les termes de son avocat. Selon son médecin, les services de l'hôpital américain de Paris lui avaient diagnostiqué une embolie pulmonaire le 3 décembre, et son pronostic vital aurait été engagé pendant 48 heures, rappelle encore son avocat.
Les dommages et intérêts accordés dépassent rarement les 30.000 euros
Le 2 mai, le tribunal correctionnel de Marseille avait fixé à 6.000 euros la consignation à verser par le chanteur avant que sa plainte puisse être examinée au fond.Concrètement, Michel Polnareff demande 150.000 euros de dommages et intérêts pour "préjudice moral" et la même somme pour préjudice matériel, commercial et "atteinte à son image". "Mais la jurisprudence est en général beaucoup moins généreuse", a reconnu Me Febbraro auprès de l'AFP, "ça dépasse rarement les 20.000 ou 30.000 euros".
"Mais M. Polnareff se bat pour le principe, pas pour l'argent", a-t-il précisé.
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