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Le chanteur Christophe retrouve le plaisir de la scène, à Pleyel le 31 janvier

Christophe, qui occupe depuis un demi-siècle une place à part dans la chanson française, investit le 31 janvier la Salle Pleyel à Paris pour quatre soirs. Le dandy-chanteur est heureux de pouvoir s'exprimer en public, un exercice scénique que ce perfectionniste chercheur de sons a longtemps délaissé.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le chanteur francais Christophe à la Cigale, en 2014 
 ( SADAKA EDMOND/SIPA)

Depuis une quinzaine d'années l'histoire d'amour entre la scène et Christophe semble tenir ses promesses aux yeux de l'auteur d'"Aline", des "mots bleus" et des "vestiges du Chaos", son dernier album sorti en 2016.

La magie semble jouer un rôle étonnant dans cette affaire. D'abord en s'invitant aux deux concerts mythiques qu'il donna à l'Olympia en 1974, au cours desquels il s'envola avec son piano blanc au-dessus de la scène sur "Emporte-moi", par l'entremise de l'illusionniste Dominique Webb. A partir de 1976, il disparait de la scène. L'absence durera 26 ans. "Ca me semblait alors impossible techniquement de faire des concerts", élucide l'artiste, qui reçoit l'AFP dans son appartement parisien, au milieu de milliers objets: photos d'amis chers (Alain Bashung), vinyles d'idoles (Lou Reed), artefacts de vies du passé, toiles de peintres, cadavres de juke-box, divers instruments de musique. Et cette imposante table de mixage, le vaisseau amiral de sa galaxie musicale.

Le déclic Bowie

En 2002, la magie opère de nouveau, grâce à David Bowie. "C'est lui qui m'a donné le truc. J'assistais à son concert à l'Olympia. J'étais en haut, au balcon. Le son avait une résonance parfaite. Je me suis dis que j'allais peut-être refaire de la scène..." Quelques mois plus tard, Christophe réussit un retour fracassant. A l'Olympia, encore. Depuis, chaque album a été suivi d'une tournée.

"La technologie, même si elle évolue encore doucement, a vraiment changé. Aujourd'hui ça devient vraiment possible pour moi de chanter." "C'est une expérience particulière, précise-t-il. Lorsque cela se passe bien, ça me procure bien plus que du plaisir, car le mot est faible. Quand cela se passe moyennement bien, ce n'est pas une souffrance mais une déception. On apprend à vivre avec." "Sur scène, ce que j'aime c'est l'accident", poursuit ce féru de bolides. "Souvent les chanteurs disent je chante pour le public. Moi pas du tout, je ne chante que pour moi. Après si je le fais bien, je sais que je transmets un truc bien."

Les fantômes de Pleyel

"J'aime la rencontre, j'aime la Terre, les gens qui l'habitent", affirme-t-il, tout en admettant avoir "vraiment découvert le public en 2012". "Avant je ne savais pas ce que c'était. Lorsque j'ai repris mes concerts en 2002, j'étais trop dans l'observation de la technologie pour ressentir un échange." "Depuis, j'ai appris à jouer avec le public", précise-t-il en référence à sa précédente tournée, l'"Intime Tour" où il assura une centaine de représentations solo.
A Pleyel, étape d'une tournée en cours, il sera accompagné de musiciens, autour du piano et des synthétiseurs qu'il affectionne tant. "J'ai choisi cette salle parce que j'aime le lieu et ses fantômes. J'y ai vu Ray Charles dans les années 70, Lou Reed. Ici pour moi, être de l'autre côté, c'est la nouveauté."

A 71 ans, Christophe n'a peut-être jamais eu autant de reconnaissance, à la fois publique et critique. Lui espère au moins être "un chanteur culte" plutôt "qu'un has-been". "Je suis un créateur du hasard. Je me fie à l'inconnu. Je crée comme un peintre surréaliste. J'aimerais bien être un Basquiat de la musique. Je mets des taches de couleurs pour que ça donne quelque chose de beau. Quelque chose que je trouve beau."

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