Frank Alamo, l'interprète de "Ma biche", est décédé
L'interprète du tube "Ma Biche", "Da Doo Ron Ron" et de "Allo Maillot 38-37", Jean-François Grandin de son vrai nom, est mort des suites d'une sclérose latérale amyotrophique dans un hôpital parisien, a précisé le producteur. "Il était en soins palliatifs après un long combat contre sa maladie. Depuis quelques jours, il ne s'exprimait que par clignements d'yeux. Il voulait absolument atteindre son 71e anniversaire, que l'on devait fêter demain vendredi", a déclaré M. Algay.
"Frank Alamo était l'une des grandes idoles yéyé. C'est un grand artiste qui s'en va. Il appartenait à la mémoire collective. Il avait été très heureux de retrouver le public ces dernières années", a-t-il ajouté.
Repéré par Eddie Barclay
Destiné par sa famille à une carrière industrielle, le jeune Jean-François séjournait régulièrement à Londres pour apprendre l'anglais. C'est là qu'il a découvert la musique. En 1962, à Val d'Isère, Eddie Barclay le remarque avec sa guitare sur une piste de ski, poussant son fameux cri "Alamoooo", raconte-t-il sur son site officiel.
Dès son deuxième 45 tours, il se classe n°1 en France, en Suisse, en Belgique et au Canada avec "Ma Biche", adaptation en français d'une chanson écrite par Doc Pomus et Mort Shuman pour les Drifters. Avec son physique de jeune premier, son sourire éclatant et son impeccable raie sur le côté, le jeune chanteur devient vite une des idoles des yéyés.
Pendant cinq ans, Frank Alamo sera régulièrement dans le peloton de tête des hits-parades, avec une trentaine de disques dont certains dépassent six millions d'exemplaires. Parmi ses succès, dont souvent des adaptations de tubes anglo-saxons : "Da Doo Ron Ron", "Allô Maillot 38-37", "Le chef de la bande", "Souviens-toi des nuits d'été", "File, file, file"... Mais en 1969 sur un ultimatum de sa fiancée - "c'est moi ou tes fans!" -, il abandonne la chanson pour se marier.
En 2006, Frank Alamo avait participé dès sa création à l'aventure "Age tendre et têtes de bois", une tournée rassemblant d'anciennes idoles des yéyés qui a rencontré un grand succès. Sa dernière participation à la tournée remonte à 2010. Il avait enregistré un dernier disque inédit en début d'année, dont la sortie "imminente" est "maintenue", selon son producteur. Mais il n'aura pu réaliser son rêve : "chanter jusqu'à 90 ans".
Réactions : Richard Anthony "bouleversé", Antoine "très, très attristé"
"Je suis complètement bouleversé. C'est un garçon que je connais depuis longtemps, on ne s'était jamais perdus de vue depuis les années 60", a confié Richard Anthony, en décrivant "un garçon plein d'énergie". Outre leur carrière respective dans la chanson, "on avait la même passion pour les voitures", a ajouté l'interprète de "Et j'entends siffler le train". "Il avait un courage inouï malgré la douleur", a-t-il encore dit, en référence à la sclérose latérale amyotrophique dont était atteint Franck Alamo à la fin de sa vie. "Récemment, pendant la tournée +Age tendre et têtes de bois+" rassemblant d'anciennes idoles des yéyés, "il avait le courage d'être en coulisses en chaise roulante et de commenter le spectacle", s'est souvenu Richard Anthony
"Quand que je suis monté à Paris pour être étudiant, la première chose que j'ai faite pour être dans le coup, c'était acheter le blouson que portait Frank Alamo en couverture de +Salut Les Copains+", se souvient le chanteur Antoine. "Je l'ai bien connu. On avait souvent fait la fête ensemble aux Antilles et j'étais impresionné de voir la passion de son public, le contact très chaleureux qu'il avait toujours su garder avec lui", a-t-il souligné. "C'était un homme joyeux, très très authentique dans sa profession", a dit le chanteur, estimant que son retour sur scène avec la tournée "Age tendre et têtes de bois" lui avait apporté "une seconde jeunesse". "S'il existe un au-delà, ou bien il a retrouvé sa biche ou bien il est devenu le chef de la bande", a-t-il ajouté, évoquant deux des plus célèbres chansons de Frank Alamo.
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