Bernard Lavilliers continue le combat à Florange
"Il faut stopper ce compte à rebours"
"Je connais bien ce boulot. Il faut stopper ce compte à rebours (de la fin de la sidérurgie) qui a commencé il y a 20 ans", a déclaré le chanteur, qui avait chanté dans les années 70 "Fensch vallée", du nom de cette région sidérurgique en Lorraine.
"Je suis venu pour savoir, parce qu'on raconte tout et n'importe quoi", a dit Bernard Lavilliers, qui arborait sur sa veste un badge "Touche pas à mon usine, L'acier lorrain vivra". "Ca n'est pas à moi de raconter votre vie. Mais cette usine est rentable, et Mittal, c'est un copain de Bernard Madoff, un financier. Les intellectuels nous disent +Il faut vous recycler+: bientôt, ce sera de votre faute !", a-t-il lancé aux salariés devant l'usine.
Celui qui se considère comme "le chanteur qui chante le plus les vrais travailleurs" a estimé que la fermetures des hauts-fourneaux "concernait tout le monde, pas uniquement les salariés de Florange". "Je ne fais pas dans l'humanitaire", s'est-il défendu, "je fais dans les gens qui sont dans le réel".
"Fensch Vallée" de Bernard Lavilliers, live à la TV dans les années 70
Soutien de longue-date aux ouvriers sidérurgistes
Les liens tissés par Lavilliers, lui-même ancien métallo, avec la Lorraine sont anciens. Sur son album "Les barbares", qui l'avait installé en 1976 dans le paysage de la chanson française, les gueules noires de la région avaient alors découvert une chanson sur la vallée de la Fensch qui, au nord du département, fut la colonne vertébrale de la sidérurgie lorraine.
En décembre 2011, il était déjà venu à la rencontre des salariés d'ArcelorMittal de Florange, "qui sont devenus des amis", a-t-il raconté. En avril, il avait chanté avec Zebda pour les Florange qui avaient marché de Lorraine jusqu'à Paris. Il a promis jeudi de revenir chanter, "quand les choses iront mieux", a-t-il précisé.
La fermeture définitive des hauts-fourneaux de Florange, annoncée le 1er octobre, concerne directement 629 des 2.500 salariés du site mosellan. Selon les syndicats, elle devrait également "fortement impacter" les services "supports", énergie, maintenance et achats, ainsi que les 160 fournisseurs et sous-traitants, et les 405 intérimaires du site.
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