Bob Dylan mis en examen à Paris pour injure : les Croates demandent des excuses
"Nous, nous espérons qu'il s'excusera et nous sommes prêts à accepter ses excuses", a déclaré Ivan Jurasinovic, avocat du CRICCF. "Une condamnation ne répare pas autant que des excuses", a dit l'avocat, en insistant sur le caractère public que devraient avoir de tels regrets en raison de "la violence du propos".
"Là-bas (en Croatie, ndlr) on ne comprend pas", a-t-il ajouté, soulignant la grande popularité de Bob Dylan dans le pays.
Le chanteur mis en examen
Les aventures entre Bob Dylan et la France oscillent sans cesse entre le chaud et le froid. Après une controverse sur le bien-fondé d'une remise (ou pas) de la Légion d'honneur à la folkstar, qui lui a finalement été décernée le 13 novembre à Paris, où il a donné trois concerts, on a appris lundi que la légende américaine faisait l'objet d'une mise en examen depuis cette même période.
Le chanteur âgé de 72 ans a été entendu et mis en examen, ce qui est automatique dans ce type de procédure, à la mi-novembre, à l'occasion de son passage à Paris.
Le Conseil représentatif de la communauté et des institutions croates de France (CRICCF) avait déposé une plainte avec constitution de partie civile visant l'entretien dans la version française du mensuel "Rolling Stone", traduit de l'édition américaine et publié en octobre 2012 dans l'édition française du magazine.
Une citation percutante et imagée
Dans cette interview, portant notamment sur son engagement historique dans le mouvement pour les droits civiques des Noirs, Bob Dylan déclarait : "Si vous avez du Ku Klux Klan dans le sang, les Noirs peuvent le sentir, même encore aujourd'hui. Tout comme les juifs peuvent sentir le sang nazi et les Serbes le sang croate."
L'affaire sera à terme jugée devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les délits de presse. Interrogé par l'AFP, un représentant de Sony-BMG Music France, maison de disques du célébrissime chanteur de folk, a déclaré : "Nous ne savons rien de ça." Contacté par l'AFP, un responsable du CRICCF n'a pas davantage souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.
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