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Avec le "chansigne", les sourds et malentendants goûtent aux joies de la musique

Connaissez-vous le chansigne ? Cette discipline artistique permet à ceux qui ont perdu l'ouïe de redécouvrir les joies et les sensations de la musique. En Meurthe-et-Moselle, le duo "Zic en signes" a profité du confinement pour poster sur internet des reprises de classiques en chansigne. 

Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le duo "Zic en signe", un voyage musical pour les sourds et malentendants (France 3 Lorraine)

"Don't worry about a thing, cause every little thing gonna be alright." Dans la voix d'Adrien Beaucaillou, la célèbre mélodie de Bob Marley résonne dans la campagne meurthoise. Sur les hauteurs du village d'Amance en Meurthe-et-Moselle, le musicien et interprète revisite Three little birds, comme tant d'autres avant lui. Plus surprenante, la femme qui danse à ses côtés s'empare de la chanson en silence. Le corps de Constance Enard ondule au rythme du reggae, ses mains et son visage s'appliquent à donner vie à la musique. 

Le chansigne
Le chansigne Le chansigne

Et l'on découvre avec elle que la langue des signes ne se contente pas de transcrire les mots. Elle est extrêmement créative et permet de ressentir les nuances et autres vibrations de la musique.

Dans la langue des signes, il n’y a pas que les mains qui parlent, il y a aussi le visage et toutes les expressions qui vont avec, ça peut vite changer le sens.

Constance Enard

Chant-signeuse - Zic en signe

Si la langue des signes est déjà très riche, "le chansigne va plus loin, explique l'artiste. Il faut qu’on se colle à la musique pour retranscrire au mieux l’intention de la chanson, le sentiment de l’artiste et le contexte dans lequel la chanson a été écrite."

Un peu de légèreté

Adrien Beaucaillou et Constance Enard ont créé le duo Zic en signe pendant la crise sanitaire du Covid-19 avec une idée simple : retrouver l'insousciance et l'allégresse d'avant le confinement. «On a ressenti un climat très anxiogène, notamment la première semaine qui était peut-être la plus dure pour nous. On a eu besoin de légèreté et d'un peu de recul", témoigne Adrien. "On a décidé de faire cette première vidéo, une reprise de Bob Marley pour vraiment avoir une bouffée d’air."

Après une première vidéo postée sur les réseaux socieux, le duo a renouvelé l'expérience avec La mauvaise réputation de Brassens. Et l'aventure ne s'arrête pas avec le déconfinement. La chant-signeuse et le chanteur seront en résidence en février prochain au Gueulard plus, la scène de musiques actuelles de Nilvange, près de Thionville en Moselle. 

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