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Au Japon, on adule Brel, Barbara, Greco et... Julien Doré

En concerts exceptionnels au Japon la semaine dernière, Julien Doré a déchaîné un improbable mais très réceptif public d'amoureux nippons de la chanson française dont la moyenne d'âge était bien le double du sien. Certaine des chansons de son dernier album, "Love", sont inspirées par le pays du Soleil-Levant.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Julien Doré aux Francofolies de La Rochelle, le 12 juillet 2015
 (XAVIER LEOTY / AFP)

Au lendemain de son 33e anniversaire fêté dans la capitale japonaise, l'artiste de l'année aux dernières Victoires de la musique était invité à Tokyo et Osaka (ouest) par Mitsuki Chiba, qui œuvre depuis des décennies à la diffusion de la chanson française au Japon.

Rencontre avec Mitsuki Chiba, traductrice de Barbara

Traductrice de dizaines de titres de Barbara qu'elle interprète aussi de temps à autre, cette "madame" -c'est ainsi qu'elle se fait appeler- a découvert le trentenaire Doré en France et est allée directement le voir.

"Je jouais à l'Olympia et quelque chose de magique s'est passé : j'étais avec mes parents et mes musiciens dans ma loge. Madame Chiba est entrée, on nous a présentés et on m'a expliqué qu'elle souhaitait qu'on vienne jouer à Tokyo et Osaka. On a discuté de ces possibles concerts au Japon, et c'est arrivé aujourd'hui".

Au japon pour la deuxième fois

Après les Francofolies de Montréal dont il était une star, Julien Doré est un des rares jeunes chanteurs francophones à se voir offrir une scène au Japon, qui plus est pour la deuxième fois. "J'étais venu accompagner Sylvie Vartan à une soirée de gala" en 2010, se souvient-il.
 
"On en est à plus de 150 concerts pour l'album "Love", on a essayé de faire ressembler ce spectacle à ce qu'il est depuis un an et demi, en profitant de la chance d'avoir pu venir avec toute l'équipe".

Une star moins reconnue que Barbara

Sa prestation en deuxième partie de soirée suivait celle de 16 chanteuses et chanteurs du "Salon de musique Barbara". Cette troupe d'artistes créée par "madame" Chiba perpétue depuis 16 ans via des récitals à travers le Japon le souvenir de la "dame en noir" et d'autres monuments de la chanson française (Brel, Adamo, Moustaki, Greco, Aznavour...).

La Javanaise en japonais

"Certains titres du dernier album "Love" parlent de souvenirs de Tokyo. Ces chansons ont été construites avec des traces d'un passage ici", confie Julien Doré.

Et parce que les Japonais aiment qu'on les gratifie de petites attentions particulières, il leur a offert "La Javanaise" de Gainsbourg, en version nippone. "C'était important pour moi de chanter en japonais. Des gens sont venus me voir, je peux faire cet effort d'apprendre une chanson dans cette langue. C'était un travail nécessaire, une marque de respect". Cet instant fit aimer le jeune Français à ce public plutôt âgé vers lequel il s'est laissé aller.

"Pourquoi pas venir exister ici"

"On fait un métier où parfois le succès rassure", explique le jeune chanteur,  qui reconnaît, lui, avoir "toujours besoin d'une mise en danger".

Mise en danger qui pourrait se concrétiser par des liens plus fort avec le Japon ? "Les Japonais, expriment souvent une part de rêve pour la France et Paris, c'est donc assez étrange de leur expliquer que moi, au contraire, j'ai ce rêve de venir chanter à Tokyo et pourquoi pas un jour de pouvoir exister ici". 

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