Ali-Foreman, il y a 40 ans : James Brown et Norman Mailer étaient là aussi
Mohamed Ali et George Foreman, en ce mois d'octobre 1974, sont au centre du ring et des regards pour écrire une page d'histoire avec un combat qui dépasse le seul cadre sportif. Il réunit deux Noirs Américains au profil très différent: un Foreman mal à l'aise au coeur de l'Afrique et un Ali semblant se sentir à la maison, lui l'emblème de la lutte anti-ségrégation aux USA.
Ce duel a été une formidable opération de communication pour le dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997), qui dirigeait le Zaïre et a accepté d'accueillir et de financer l'événement organisé par le promoteur américain Don King.
Le combat devait avoir lieu début septembre mais il est repoussé à cause d'une blessure de Foreman. Et c'est avant cette première date qu'un festival de musique rassemble pendant trois jours des grandes voix de la musique noire. Imaginez le plateau: James Brown, BB King, Manu Dibango, Bill Wethers Celia Cruz et Miriam Makeba sont là pour livrer une performance devenue, elle aussi, mythique.
Outre son immense talent de boxeur, Mohamed Ali était un formidable hâbleur transformant le ring avant ses combats en véritable scène de théâtre. A la manière d'un Eric Cantona aujourd'hui, il savait livrer des répliques devenues cultes. Une touche de finesse dans ce monde de brutes.
En voici 3 prononcées lors de la préparation du combat de Kinshasa :
- "Flotte comme le papillon, pique comme l'abeille... Ses mains ne peuvent frapper ce que ses yeux ne peuvent pas voir".
- "Je suis si rapide que la nuit dernière, quand j'ai éteint la lumière dans ma chambre d'hôtel, j'étais déjà au lit avant qu'il fasse noir dans la pièce".
Et la meilleure pour la fin:
- "J'ai innové pour ce combat. J'ai lutté avec un alligator. Je me suis battu avec une baleine. J'ai mis les menottes à un éclair, j'ai jeté le tonnerre en prison. Rien que la semaine dernière, j'ai tué un rocher, blessé une pierre, envoyé une brique à l'hôpital. Je suis si méchant que je rends la médecine malade!"
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