1967, "J'aime les filles" : Jacques Dutronc, le crooner à la gueule d'ange
"J'aime les filles de chez Castel, j'aime les filles de chez Régine". Ça vous dit quelque chose ? On l'a tous chantonné au moins une fois dans notre vie, jouant les crooners le temps d'une chanson. Dutronc c'est une voix, mais c'est un un style, aussi. Avec son physique de jeune premier, son autodérision parfois insolente et ses paroles accrocheuses, le jeune parisien ne laisse pas indifférent. Si le chanteur distancié n'a jamais été ouvertement engagé, "J'aime les filles" constitue un véritable clin d'oeil social, symbole de l'émancipation de la femme dans les années 60. Retour sur la genèse d'un tube.
Reportage France 2 : C. Rougerie, J Delio,; D. Breysse, D. Dahan, P. Crapoulet, G. Liaboeuf
Engagé malgré lui
Insolent mais non engagé, Jacques Dutronc est toujours resté en retrait. Pourtant, entrant en scène dans les années 1960, ses chansons sont irrémédiablement imprégnées d'une époque marquée par l'émancipation de la femme. Sept années plus tôt, le 9 mai 1960, la première pilule contraceptive était commercialisée. Si Dutronc n'aborde pas directement ces problématiques, il innove en réunissant dans une même chanson des femmes issues de toutes les classes sociales. Pas de différence, qu'elles soient "comme ça ou comme ci", qu'elle travaillent chez Castel ou chez Renault, qu'elles viennent de La Rochelle ou de Saint-Tropez, Dutronc leur lance un appel : "téléphonez-moi, téléphonez-mi".Je connais parfaitement tout ce qui fait le parisianisme. Dénoncer c'est beaucoup dire, mais enfin j'en fais une satire que Dutronc met très bien en musique et chante avec beaucoup d'humour pour que l'on comprenne que ce n'est pas du premier degré.
Jacques Lanzmann, parolier de "J'aime les filles""Avec son insolence habituelle, Dutronc représente une décontraction qu'on ne pouvait se permettre qu'à cette époque-là", affirme son ami photographe Jean-Marie Périer. 50 ans plus tard, le dandy ténébreux Julien Doré reprend dans un album-hommage cette chanson qui aura décidément marqué toutes les générations.
50 ans plus tard...
De son côté, c'est toujours animé par le même amour des femmes que Jacques Dutronc continue à fredonner cette chanson. Comme cet automne passé, où il apparait aux côtés de jeunes mannequins lors du défilé d'Etam Lingerie.
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