Moka
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Synopsis
Munie de quelques affaires, d’un peu d’argent et d’une arme, Diane Kramer part à Evian. Elle n’a qu’une obsession : retrouver le conducteur de la Mercedes couleur moka qui a renversé son fils et bouleversé sa vie. Mais le chemin de la vérité est plus sinueux qu’il n’y paraît. Diane devra se confronter à une autre femme, attachante et mystérieuse…
Extrait de l’ENTRETIEN avec FRÉDÉRIC MERMOUD
Comment décririez-vous Diane, l’héroïne de cette histoire ?
Diane est un électron libre. On imagine d’abord qu’elle a eu, « avant », une vie équilibrée et raisonnable, mais on sent vite une part de folie en elle, une singularité. Sa vraie nature est plus complexe, elle est une femme indépendante dont l’énergie peut aller au-delà des conventions. C’est un vrai personnage de fiction dans le sens où, par cette quête, elle devient actrice de sa vie.
Diane mène l’enquête envers et contre tous. Pourquoi ?
En racontant cette histoire, je me suis rendu compte que Diane était plus transgressive que ce que je pensais. On accepte qu’un homme, révolté ou brisé, décide de se venger – c’est presque un lieu commun – mais quand c’est une femme, un sur-moi social juge cet élan. On a tendance à la désigner comme manipulatrice ou dérangée. D’ailleurs, on compte assez peu de films et de romans traitant de ce sujet. C’est presque tabou, sans doute parce que ça nous rassure d’associer des qualités à des fonctions ; or une mère qui va, envers et contre tout, demander seule des comptes, c’est perçu comme unhiatus.
Est-ce uniquement la vengeance qui anime Diane ?
Au départ, Diane est convaincue que seule la vengeance pourra lui permettre d’accepter l’inacceptable. Mais peu à peu, elle se confronte à l’humanité et la complexité de cette femme qui aurait brisé sa vie, qui a aussi une vie, une fille, des rêves... Et Marlène finit même par l’émouvoir. Le désir de vengeance devient une étape dans le processus de compréhension et de deuil, un élan de survie qui permet aussi à Diane de découvrir des choses sur elle-même et sur son fils disparu. Alors, elle peut rester à flots, donner progressivement un sens à ce qui en est dépourvu et commencer son travail de deuil et de renaissance à la vie. Ce mouvement de Diane, qui va d’un désir de vengeance à une forme de réconciliation avec soi-même est la thématique qui articule Moka.
Quand avez-vous pensé que Nathalie Baye serait une « proie » parfaite ?
Nathalie Baye dans le rôle de Marlène s’est rapidement imposée comme une évidence. Je souhaitais que Moka soit basé sur la rencontre entre deux actrices et je voulais, face à Emmanuelle Devos, une présence aussi forte que la sienne. Il me fallait donc trouver une actrice à l’autorité naturelle, qui ait un vrai charisme et qui imprime l’esprit du spectateur. Et puis j’ai toujours aimé penser au casting en termes de contrastes : si Emmanuelle est lunaire, magnétique et forte, il y a chez Nathalie une pulsion de vie ; elle est très solaire. Nathalie est capable de rentrer dans la peau de personnages très différents, elle peut jouer une femme politique comme une coiffeuse avec une aisance assez déconcertante et je savais qu’elle serait crédible dans la peau d’une femme qui tient une parfumerie en province. Enfin, Emmanuelle et Nathalie n’avaient jamais joué ensemble. Et c’est toujours passionnant de faire se rencontrer deux actrices issues de deux familles de cinéma différentes.
Aviez-vous des films en tête en tournant Moka ?
Dès lors qu’on part sur un long-métrage qui tente de plonger dans l’âme humaine en s’approchant du film de genre, on pense à de grands auteurs comme Polanski ou Hitchcock, des cinéastes qui n’ont pas peur d’affirmer un univers stylisé peuplé de personnages plus complexes qu’ils n’en ont l’air.
Keane, de Lodge Kerrigan, m’a aussi inspiré pour son énergie, alors même qu’il brosse le portrait d’un homme paumé mais si poignant. Quand je me retrouvais avec Emmanuelle, qui a été de tous les plans pendant les 35 jours de tournage, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à des comédiennes comme Gena Rowlands ou Faye Dunaway. Je lui ai d’ailleurs souvent dit que je voulais l’épuiser, traquer la moindre de ses pulsations et la filmer comme une actrice américaine. Et c’est fou comme Emmanuelle arrive à jouer chaque instant, même les plus ténus, avec une intensité rare.
BIOGRAPHIE FILMOGRAPHIE
Après un Master en philosophie (Université de Genève) et une école de cinéma (ECAL, Lausanne), Frédéric Mermoud réalise plusieurs courts métrages primés sur la scène internationale, dont L’escalier (Prix du cinéma suisse) et Rachel (nommé aux César). En 2009, il signe un polar intimiste, Complices, présenté en compétition à Locarno. Il réalise en 2012 les 4 derniers épisodes de la série désormais culte Les Revenants (International Emmy Award).
Moka est son deuxième long-métrage.
2016 MOKA
2015 À REBOURS (court-métrage)
2012 LES REVENANTS (saison 1, Ep. 5-8)
2009 COMPLICES
2007 LE CRÉNEAU (court-métrage)
2006 RACHEL (court-métrage)
2003 L’ESCALIER (court-métrage)
Le film Moka est :Quelle actrice joue le rôle de Diane Kramer ?Le film se déroule :
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