Un hymne à l'élégance raffinée pour la 5e journée des défilés
Coup de coeur pour Jean Paul Gaultier sous influence "graffitis"
Il a présenté une collection riche en couleurs et en cuivres scintillants, inspirée par les graffiti new-yorkais des années 1980, sur une bande son du Velvet Underground. "J'ai joué sur le graffiti sur un mode plutôt couture et élégant", a-t-il expliqué. Côté matières, le couturier a travaillé des jacquards de soie et du fil lurex pour la brillance métallique, des cuirs souples et des velours mais aussi des tissus "compressés, comme ratatinés sous du tulle ou du voile" permettant de créer "de nouveaux drapés". Parmi les fourrures, il a assemblé, sur un même manteau, du renard, du vison rasé ou brut, de l'agneau de Mongolie, de la chèvre, "n'en déplaise à PETA", l'association de défense des animaux qui milite contre la fourrure, a-t-il indiqué. On a tout aimé le manteau orange vif en mohair avec des manches en fourrure de la même couleur. Quelques ensembles en python jouent sur plusieurs teintes de vert. De petits blousons en cuir se portent sur de la maille large ou de la soie fluide. Jean Paul Gaultier joue sur le trompe-l'oeil: la robe en maille version pull dont les manches, parties des hanches, se nouent sur le ventre ; la robe bustier velours rouge-noir qui se prolonge derrière la cheville en cape-étole anthracite qui se ramène autour des épaules.
Tsumori Chisato imprime ses photos de vacances sur de l'organdi de soie, du coton, du tweed et du milletonné « Je me suis rendue en Suisse. J'ai été très inspirée par les câbles des télésièges, j'ai suivi ces lignes graphiques comme une ligne directrice dans ma collection. J'ai aimé intégrer des souvenirs plus personnels cette fois-ci. J'ai voulu tenter l'expérience avec des photos de vacances que j'avais prises moi-même, comme si les souvenirs pouvaient se porter comme des imprimés » affirme la créatrice qui fige la neige à 200 ASA. Utilisant ses photos de vacances en guise d'imprimés, voici un cliché de la créatrice dévalant les pistes, la silhouette de son mari... Un souvenir de soi, sur soie. Elle se dévoile, pour mieux nous habiller. Les photos sont parfois pixélisées, les imprimés peuvent être régressifs: yétis, skieurs, edelweiss, chats... Les cabines de télésièges s'affichent comme l'imprimé phare de cette collection. Les couleurs rendent hommage aux pistes de ski: verte, noire, mauve ou rose... Les chaussettes sont des alliances de voile, de laine et de cristaux. La créatrice n'hésite pas à y intégrer des traces de ski. A noter le chapeau tyrolien en pied de poule, le bonnet visière et les lunettes chats. Une collection qui donne envie de respirer un grand bol d'air.
Le duo néerlandais Viktor & Rolf a été inspiré par la lune. Noire et blanche pour les imprimés et les manteaux de fourrure, dont les manches sont resserées à intervalle régulier. Puis rousse mais réchauffée de reflets feu et or. Les filles arrivent en ombre chinoise au fond de la scène, défilant dans des poses figées sur un tapis roulant. Des touches de fourrure sur leurs chaussures, surlignant leurs manches ou remplaçant la bande de satin sur un pantalon de smoking. D'autres sont aussi brodées sur une série de robes longues, noires et transparentes façon lingerie.
La marque Cacharel, où le duo de créateurs chinois Ling Liu et Dawei Sun présentait sa deuxième saison, a insisté sur des manteaux et ensembles chauds, en drap de laine, feutre et flanelle et des robes, en maille, sensuelles. Dans des couleurs pastels ou naturelles, un manteau s'équipe d'un large revers enveloppant le dos et les robes en laine remontent sur le cou.
Chez Véronique Leroy, la mode rime avec les générations, mères, filles, cousines et tantes, qu'elle aime toutes habiller. La styliste d'origine belge a proposé un vestiaire fidèle à son univers, fait d'élégance sensible et de féminité sans ostentation. Les épaules des vestes et des manteaux sont élargies, dans l'esprit des années 1980, et jouent les superpositions sur blousons de laine bouclée moutarde et jupes crayon. Des marinières beiges s'agrémentent de grands cols de bleu-noir. De moelleux jaquards de mohair beige, marine, orange ou noir et blanc, enveloppent la silhouette dans d'amples vestes portées sur des jupes au genou.
Les stylistes, frappés par les froids polaires des derniers mois, ont prévu des vêtements chauds et pas toujours hors de prix : certes vison et renard sont présents mais le lapin, imprimé de couleurs vives ou au motif panthère fait aussi l'affaire. Vivienne Westwood, la styliste britannique, a prévu des manteaux en agneau de Mongolie à porter sur une robe liquette en mohair vieux rose et des bottes compensées en croco au talon carré. Cette humaniste, passionnée d'écologie, voudrait que dans ses vêtements, "les gens scintillent de dignité". Comme ce modèle perché sur un vélo en corset aux plumes d'autruche ou sa mariée recouverte de tulle. Ses manteaux présentent de hautes capuches, ses vestes de tweeds de larges revers. Ils peuvent se porter sur des caleçons longs, boutonnés à l'intérieur de la jambe.
Egalement sur les podiums de cette 5e journée : JUNYA WATANABE, HAIDER ACKERMANN, MARTIN GRANT, COMME DES GARÇONS et LOEWE.
A suivre la 6e journée : AKRIS, ANDREW GN, COSTUME NATIONAL, CELINE, ALEXIS MABILLE, ISSEY MIYAKE, HERMES, JOHN GALLIANO, KENZO, HEXA BY KUHO et GIVENCHY.
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