Sécurité renforcée pour la Paris Fashion Week masculine
Contrôles des identités et des sacs à l'entrée, limitation des attroupements à l'extérieur... Dans cette période d'état d'urgence post-attentats, la Fédération française de la Couture, en "coopération étroite" avec la préfecture de police et les services de l'Etat, a émis des recommandations à l'intention des maisons pour leurs défilés.
"Tout l'enjeu est de sécuriser autant qu'il est possible, sans inquiéter", résume Pascal Morand, le président exécutif de la Fédération, soulignant que "les mesures les plus efficaces ne sont pas nécessairement les plus visibles ni celles dont on parle". Chanel "renforcera son dispositif conformément aux consignes des autorités", a indiqué la griffe. Dior, Lanvin prévoient aussi une sécurité accrue et les maisons Yohji Yamamoto et Valentino ont demandé aux invités d'arriver en avance en raison des contrôles. Quant aux répercussions sur la fréquentation des défilés, il est trop tôt pour les évaluer, selon la Fédération de la Couture.
De nombreuses nationalités représentées
Cette forte dimension internationale est une des caractéristiques de Paris face aux Fashion Weeks de New York, Londres et Milan. "C'est très important pour Paris d'être la place où on vient être adoubé, se faire reconnaître et conquérir une légitimité", commente Pascal Morand. "Il y a eu un gros regain pour Paris ces dernières années. Il y a globalement l'idée que c'est là que les choses se passent, même si on travaille très bien avec nos amis italiens, et qu'on respecte absolument ce qui se fait à Londres et à New York", poursuit l'ancien directeur général de l'Institut Français de la Mode. "C'est un enjeu très important du point de vue économique, et presque géopolitique en terme d'influence", ajoute-t-il.4 créateurs, bien dans leur époque, foulent les podiums pour la 1re fois
Dans le programme les grands noms cohabitent avec de plus jeunes marques, dont quatre nouveaux venus qui foulent pour la première fois les podiums parisiens.Derrière le label Avoc (Architecture vestimentaire et ornement corporel) se cachent les français Laura Do et Bastien Laurent. C'est en 2013 qu’ils associent leurs sensibilités et leurs compétences pour créer ce label de prêt-à-porter haut de gamme sous lequel ils continuent à mener des activités de scénographie et décor.
White Mountaineering est une marque japonaise pour urbains baroudeurs. Le crédo de Yosuke Aizawa est "design, fonction, technologie". Le créateur est connu pour son approche technique de la mode masculine. Ses imprimés exclusifs et ses matières aussi techniques que luxueuses et des collaborations créatives et récurrentes avec des partenaires bien choisis (tels que les chausseurs Tretorn et Saucony, les accessoires Porter ou encore les doudounes Moncler) ont contribué à sa notoriété.
La maison Christian Dada a été fondée par Masanori Morikawa, qui a crée son label indépendant à son retour au Japon en 2007. La maison a été projetée sur la scène internationale de la mode en 2011, lorsque Masanori Morikawa a conçu des pièces sur mesure pour Lady Gaga pour sa tournée mondiale "Born This Way" ainsi que pour son apparition aux MTV Aid Japan Awards 2011.
Lancé en 2013, OAMC est une marque française créée par l'ancien directeur créatif de la marque Supreme, Luke Meier. Les collections puisent leur inspiration dans le vêtement fonctionnel réinterprété de manière esthétique et moderne, entre streetwear et prêt-à-porter plus classique avec une dose d'innovation.
Saint Laurent absent, retour de Cerruti
Saint Laurent fait faux bond à Paris en présentant son défilé le 10 février à Los Angeles, où vit son directeur artistique Hedi Slimane. "Cela a été souhaité ainsi par Hedi Slimane et par la maison", a commenté Pascal Morand, soulignant qu'il s'agissait d'un "événement ponctuel".“SAINT LAURENT AT THE PALLADIUM” LOS ANGELES FEBRUARY 10TH 2016 pic.twitter.com/kPlX6JZOmz
— Yves Saint Laurent (@YSL) 12 Janvier 2016
Le défilé Lanvin intervient alors que cette année marque les 10 ans de collaboration entre la maison et son directeur du style pour l'homme, le Néerlandais Lucas Ossendrijver. Ce dernier présentera sa collection sans Alber Elbaz, directeur artistique limogé en octobre 2015.
"C'est une période de transition", a estimé Pascal Morand. "Oui, il faut qu'il y ait un styliste, un directeur artistique qui soit emblématique. Mais ce métier a quand même beaucoup changé, dans le sens où le professionnalisme, la créativité de toutes les personnes qui gravitent autour du directeur artistique et dans les studios est tout à fait impressionnante", a-t-il nuancé.
Raf Simons, qui a quitté en octobre 2015 la D.A. de Dior, présentera la collection de sa propre marque. Autre rendez-vous attendu: le défilé Cerruti, qui fait son retour sur les podiums parisiens après une saison d'interruption, avec la première collection de son nouveau D.A. artistique Jason Basmajian.
A noter dans le calendrier "off", le défilé de la marque Pigalle, mélange de streetwear et d'un esprit plus couture, dont le designer Stéphane Ashpool a remporté en juillet 2015 le prix de l'Andam, destiné à soutenir de jeunes créateurs en France.
Parrallèlement à ce programme chargé, la PFW accueille des salons professionnels : Capsule Paris Men's, Tranoï Homme, Man et le salon Who's Next où se tiendront des tables rondes de la Fédération Française du prêt-à-porter.
La PFW sera suivie d’une fashion week new-yorkaise du 1er au 4 février 2016.
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