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"Véritable Héritage", la première exposition parisienne de Jacques Rouchon

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Peu connu du grand public, Jacques Rouchon a pourtant collaboré à ses débuts avec les plus grands photographes français, dont notamment Willy Ronis ou Robert Doisneau au sein de l’agence Rapho. Il a ensuite couvert pour divers magazines la haute couture parisienne puis le prêt-à-porter. "Véritable Héritage", sa première exposition rassemble sous différentes séquences et décennies, en noir et blanc ou en couleur, plus d’une quarantaine de photos inédites tirées de l’univers de la mode : couturiers des années 50 à 70, mannequins cabine des ateliers, modèles de publicité.

Photographe de 1945 jusqu'à sa mort en 1981, il a eu une carrière aussi riche que diverse. Tour à tour photographe de presse, de reportage, portraitiste, photographe de mode, de publicité ou de catalogue, il touche à toutes les disciplines et doit sa renommée à son travail sur la lumière ainsi qu’à son rapport privilégié avec ses modèles.

A la fin de la guerre, il entreprend de photographier les villes sinistrées autour de Paris et commence à prospecter les agences de Presse. Naturellement attiré par la photo de mode, il réalise ses premiers clichés. Entretemps, il multiplie les reportages dans des domaines variés, photographiant notamment les jeunes Françoise Sagan et Philippe Sollers, puis Paul Léautaud à la fin de sa vie mais aussi Sacha et Geneviève Guitry, Gérard Philipe, Leslie Caron... Il réalise de multiples reportages à caractère social dont bien des négatifs ont disparu à ce jour : la Police ou les PTT la nuit, une famille ouvrière française, les débuts de la Télévision, les cabarets, les débuts du Jazz...

Une carrière essentiellement tournée vers la mode et la publicité

Il collabore régulièrement à des journaux tels que Claudine, Point de Vue Images du Monde, France Dimanche... Ses premières photos de mode ont été prises lors de défilés des grands couturiers de l’époque : Fath, Rochas, Carven... Il rencontre non seulement ces couturiers mais aussi des rédacteurs de mode comme Anna Vanner de Grazia (il collabore 33 ans avec ce magazine italien) et Domingo Biosca qui lui fit photographier les Jerseys Escorpion jusqu'à la fin de sa vie.

Jacques Rouchon photographiait dans un but rédactionnel ou publicitaire précis avec un regard qui s'adaptait au sujet et son oeuvre. Il rencontre Raymond et Madeleine Grosset qui travaillent pour l'agence Rapho où il entre en compagnie de Robert Doisneau ou Willy Ronis. Contrairement à eux, il n'eut jamais l'idée d'exploiter son fond photographique, considérant toujours les photos futures comme prioritaires et désirant favoriser la recherche technique notamment en studio.

Dans les années 50, un photographe de mode et publicité devait avoir son propre studio. Jacques monta le sien dans l'appartement familial. Il y réalisa de nombreuses campagnes publicitaires ou séries de mode ou de beauté... Il connut les débuts d’ Alexandre, Jacques Dessange et Jean-Louis David. Jacques est épaulé depuis ses début par son chef de laboratoire noir et blanc, Henri Monnier. Au début des années 60, il achète un local rue de Marignan, en plein quartier des Couturiers.

En 1972, Jean-Claude Dewolf et Henri Mardyks, photographes publicitaires aux spécialisations complémentaires à la sienne, le convainquent de monter une structure commune pour répondre à toutes les demandes dans tous les domaines de la photo publicitaire, chacun ayant son espace et un labo commun. Jacques y travaille jusqu'en 1980. Le studio Rouchon est dirigé ensuite par ses fils puis par son petit-fils qui décident ensemble de se plonger dans les archives pour mettre en avant son travail.


Exposition Héritage - Jacques Rouchon  
jusqu'au 26 novembre 2011 chez Franck et Fils. 80, rue de Passy. 75016 Paris.

Années 60, pour Grazia qui avait ses propres mannequis
 (Jasques Rouchon)
Simone d'Aillencourt, publicité pour la laine
 (Jacques Rouchon)

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