Pour la Croisière 2017, Louis Vuitton pose ses valises au musée Niteroi de Rio de Janeiro
A l'instar de Chanel qui a fait défiler sa croisière à la Havane, la maison Louis Vuitton a choisi une destination soleil. Mais le cadre du musée d'Art contemporain de Niteroi ne peut faire oublier que le Brésil est en profonde récession. Si les directeurs artistiques des maisons de luxe privilégient des lieux majesteux, ce n'est pas sans raison : ces collections croisières (dites cruise) sont des collections intermédiaires (hors fashions weeks) créées à l'origine dans les années 20 pour une clientèle aisée qui fuyait le froid de l'hiver pour des contrées au climat plus doux. Il fallait donc vendre du rêve.
L'idéalisme brésilien, et Rio de Janeiro, est le point de départ de la collection Croisière 2017 de la maison Vuitton qui veut rendre compte "de la vitalité, de l’insolente énergie, du multiculturalisme, de la liberté du corps et du futurisme urbain". Ici, les robes dessinent une silhouette aéro-esthétique. Les pantalons surlignés d’une bande slash fusèlent le corps tandis que les jupes brodées sont enroulées à la hâte telles des serviettes de bain au sortir de la plage. Au pied des tech-tongues ou des sneakers en néoprène.
Le musée d'Art contemporain de Niteroi, un choix architectural
"La force de conviction d’Oscar Niemeyer est admirable. Sa vision, sa radicalité, son utopie même. Pouvoir faire évoluer une collection de mode dans cet endroit si puissant architecturalement est une expérience sensorielle. A Rio de Janeiro, j’ai vu avant tout du mouvement, de l’énergie, une esthétique détonante entre le tropical et le modernisme. J’ai été fasciné par cette dualité incessante entre la nature et l’urbanisme et l’explosion picturale qui en résulte. Toute la question était de savoir comment intégrer dans ma collection des éléments qui font partie de la culture brésilienne, sans oublier que je suis le visiteur d’un moment qui apporte son propre référentiel culturel parisien et français" explique Nicolas Ghesquière.Hommage à Helio Oiticica et Aldemir Martins, artistes majeurs brésiliens
Helio Oiticica est un pionner de l’art concret et explorateur de l’espace crée par la peinture. Ses œuvres tridimensionnelles rendent compte d’une expérimentation corporelle de la couleur : ses toiles de tentes ou de parachutes transformées en capes ou robes devenant des lieux pour un corps en liberté. Nicolas Ghesquière a repris le principe de légèreté dans des parkas qui se déploient comme des cerfs-volants ou des robes cape de taffetas.Aldemir Martins, dont les peintures de la faune et de la flore, représentent la richesse de sa région natale, le Nordeste. Passionné par la culture populaire brésilienne, et notamment le football, il rendu notamment hommage à Pelé dans l’un de ses tableaux les plus connus "A Fera" (1969).
Lors de sa visite au musée d’Art de Sao Paulo, Nicolas Ghesquière, a vu l'exposition "Rhodia Collection", 79 pièces commandées a des artistes brésiliens dans les années 60, par la société française Rhodia pour promotionner le fil synthétique dans le pays. Il a repris l’imprimé crée par Aldemir Martins que l’on retrouve sur des classiques de la maison.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.