Mode : les marques marseillaises à l'assaut du monde
Commercialisation et implantation à l'international pour 60 marques
La marque American Vintage avec ses T.shirts en maille, créée en 2005 par Mickaël Azoulay, exporte 40% de sa production. Elle compte 26 boutiques et un millier de points de vente. Aux Galeries Lafayette à Paris, on suit cette marque "au très bon positionnement niveau prix, elle renouvelle les basiques avec des couleurs qu'on a du mal à trouver ailleurs", explique-t-on au service des achats. Sessùn, créée en 1995 par Emma François -dont les sacs "Piou-Piou" ont été adoptés par les adolescentes- est diffusée dans 600 points de vente. La moitié des ventes provient de l'international. Les Galeries apprécient aussi cette marque "plus discrète" avec "son style un peu vintage, facile à accessoiriser et à bon prix". D'autres marques (Le temps des Cerises, Kaporal, Kult, la Compagnie des Petits, Gas bijoux, Pain de sucre) se taillent aussi un beau succès à l'étranger.
Même des sociétés encore artisanales, adeptes du "fait main", s'exportent. Sylvie Jambert, qui crée depuis 3 ans des accessoires "girly" sous la marque "Kiki la fée" dans son atelier d'Aubagne, vend 10% de sa production hors des frontières, essentiellement grâce aux réseaux sociaux. On lui conseillait pourtant de se concentrer sur la France. "Au Japon, ils sont fabuleux avec moi, s'enthousiasme-t-elle. Et je suis en pourparlers pour un point de vente à San Francisco".
La Cité phocéenne, un vivier de la création de mode
L'"appétit de couleurs" des créateurs marseillais leur vient de la Méditerranée, où sont "nos racines", indique la conseillère de la Maison méditerranéenne de la mode, Maryline Bellieud-Vigouroux, qui souligne l'importance des liens de coopération en terme de savoir-faire et de formation avec 7 pays de la rive sud, en particulier le Maroc. La MMM accueille la maison de la formation, la maison des événements économiques et culturels et la maison de la création. Cette dernière, concept unique en Europe à ce jour, reçoit des créateurs de la Méditerranée afin que leurs talents et leurs expressions distinctes soient unis par une même exigence de recherche dans le développement de leur entreprise à l'international.
Une mode "made in Marseille" que Didier Parakian, PDG de la société de prêt-à-porter féminin éponyme, définit comme "colorée, flamboyante, exubérante et internationale", comme la ville. Les entreprises sont "souples et flexibles", indique aussi l'adjoint au maire chargé du développement des entreprises. Elles le doivent autant à la proximité de la Méditerranée, qui leur sert de base arrière pour la sous-traitance, via le port, qu'à "l'esprit créateur" des jeunes stylistes.
Gabriel Massol, spécialiste marseillais de la robe du soir et du prêt-à-porter "flou", recevait en novembre 2011 la médaille de "meilleur ouvrier de France". Une récompense qui, pour la ville, vient "conforter la Cité phocéenne dans son rôle de vivier de la création de mode et de la filière textile méditerranéenne". Le secteur a engrangé un C.A. de 2,1 milliards d'euros en 2009, les ventes à l'export représentant 30%. Selon la chambre de commerce, citant le secrétariat d'Etat au commerce extérieur, le C.A. à l'export a enregistré une augmentation de 40%, de 2009 à 2011.
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