De Beers, Chanel, Chaumet : quand la haute joaillerie puise dans son histoire
Le dernier jour de la semaine de la haute couture parisienne est traditionnellement consacré à la haute joaillerie. Le 5 juillet, neuf maisons ont ainsi présenté leur savoir-faire aux professionnels. Retour sur la haute joaillerie Chanel, De Beers et Chaumet qui ont puisé leur inspiration aux sources de leur histoire et découverte d'une jeune marque 404 Place Vendôme.

De Beers et les légendes entourant les diamants
Lors de la présentation de sa collection "Diamond Legends by De Beers", la maison a présenté Eureka, le premier diamant officiellement découvert en Afrique du Sud. Ce diamant de 21.25 carats a été trouvé par Erasmus Jacob sur les rives du fleuve Orange. L’Eureka est passé entre de nombreuses mains, puis a traversé les océans. Il a été acquis par De Beers 100 ans après sa découverte, et est retourné en Afrique du Sud où il a été exposé à Kimberley.

Gabrielle Chanel et sa passion pour les paravents de Coromandel
"La première fois que je vis un paravent de Coromandel, je m’écriai : comme c’est beau ! Je n’avais jamais dit cela d’aucun objet"... Les paravents de Coromandel que Gabrielle Chanel découvrit dès les années 1910 habilleront ses intérieurs : de l'avenue de New-York à l’hôtel particulier, rue du Faubourg Saint-Honoré, où elle s’installa en 1923, puis de sa suite au Ritz Paris à sa villa de Lausanne en 1968. La couturière vécut dans un écrin de laque où barques et palais, fleurs et oiseaux aux reflets d’or et de rouge sombre se détachaient sur fond noir. Elle ne se lassa jamais d’en rechercher de nouveaux, au point d’en posséder une trentaine, dont elle donna certains, tout en prenant soin d’en garder assez, disait-elle "pour tapisser ma maison". "Je suis comme un escargot, moi, confia-t-elle à l'écrivain Claude Delay. Je porte ma maison avec moi… Deux paravents de Chine, des livres partout. Je n’ai jamais pu vivre dans une maison ouverte. La première chose que je cherche, c’est des paravents". Ces décors quotidiens, Gabrielle Chanel n’hésita pas à les monter et démonter, d’un endroit à l’autre, à rogner, clouer, coller, détacher, réduire, transformer, retoucher suivant ses besoins et ses envies, y épinglant photos et dessins de ses amis artistes. Aujourd’hui encore, dans l’appartement de Chanel au 31 rue Cambon à Paris, les paravents des XVIIe et XVIIIe siècles masquent les portes, entourent la cheminée et le canapé. Ils se reflètent dans les miroirs et le cristal de roche semblant se démultiplier à l’infini.

Chaumet et les "Trésors d'Afrique"
Chaumet avait choisi d'exposer dans ses salons parisiens les 7 et 8 juillet "Trésors d’Afrique". Après la Russie de Promenades Impériales puis le Japon de Chant du Printemps, c'était la dernière escale de la collection "Les Mondes de Chaumet" avec 60 créations rendant hommage à l’Afrique. C'était aussi une occasion rare de découvrir, en même temps, les plus anciens salons classés de la place Vendôme.

Jusqu'au 17 septembre, elle présente au Mitsubishi Ichigokan Museum de Tokyo l’exposition "Les Mondes de Chaumet", un voyage dans l’histoire, la culture, le savoir-faire et le style de la maison.
404 Place Vendôme, un souffle digital
Outre les 9 maisons inscrites dans le calendrier haute couture (Anna Hu, Boucheron, Bulgari, Chanel Joaillerie, Chaumet, Chopard, De Beers, Dior Joaillerie, Louis Vuitton et Mikimoto), d'autres comme 404 Place Vendôme ont dévoilé en parallèle leur univers parfois plus contemporain. 404 Place Vendôme associe le code digital 404 (qui signifie "not found") et la tradition joaillière de la Place Vendôme. Le 5 juillet, la marque qui aspire à faire souffler un vent fais sur la joaillerie française a ainsi mené une action Guérilla Place Vendôme lors de laquelle de "gentils révolutionnaires" ont tagué le nom de la marque sur le sol et sur les murs. Le 12 juillet, elle a levé le voile sur sa collection 404 avant de lancer le 14 juillet sa plateforme digitale. Cette collection est en rupture avec les collections habituelles car elle ose l’alliance de matières improbables : or noir, caoutchouc, gemmes...
Un des cofondateurs explique : “J’ai hérité d’un amour ancestral pour les pierres et métaux précieux, du savoir-faire familial et de l’expertise artisanale transmise au coeur de nos ateliers. Parallèlement, je me suis formé à la gemmologie, et ai apporté une dimension stratégique à mes connaissances grâce à un master de luxe. Je suis parti à la rencontre d’artisans, gemmologues et fournisseurs à travers le monde et me suis dressé une liste de précieux contacts. Pourtant, il y a bien une chose que je découvre et redécouvre chaque jour, depuis la création de 404 Place Vendôme : l’émotion que procurent nos bijoux. C’est une chose qui ne peut être enseignée".

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