« L’étoffe de la modernité » : l’odyssée du costume de scène au Palais Garnier
« Cette exposition est une histoire en creux de la maison et met en lumière le savoir-faire des ateliers de l’Opéra de Paris », explique à l’AFP Christophe Ghristi, directeur de la dramaturgie à l’Opéra de Paris et l’un des commissaires de l’exposition. Aujourd’gui dirigés par Christine Neumeister, les ateliers emploient en permanence 150 personnes. Depuis des années, ils relèvent tous les défis lancés par les créateurs.
Une histoire de plus d'un siècle
La passion pour le costume de théâtre ne date pas d’aujourd’hui. En 1878 déjà, l’Exposition universelle de Paris avait consacré quelques uns de ses espaces au costume. Puis en 1880, le critique musical Adolphe Jullien en fait l’historique dans un important ouvrage. Au XIXe siècle, les ateliers de l’Opéra de Paris sont célèbres dans toute l’Europe et déploient, autour des œuvres de Gounod, Wagner, Verdi, Massenet ou Saint-Saëns, un faste qu’aucune autre scène ne peut concurrencer. Cependant, ils gardent une conception générale conservatrice.
Un bouleversement a lieu en 1914, lorsque Jacques Rouché prend la direction de l’Opéra et décide d’en faire une scène d’avant-garde. Il réunit autour de lui les plus grands artistes de son temps pour faire de l’opéra un art total : Maurice Ravel, Stravisnky ou Francis Poulenc côté compositeurs, et Marc Chagall, Pablo Picasso ou Fernand Léger côté peintres. Il ne s’agit plus seulement de mettre en valeur le chanteur ou le danseur en l’habillant richement mais que son costume s’insère dans une vision scénographique globale : souvent, le costumier est aussi le décorateur du spectacle.
Fin des années 1960 : l'arrivée des couturiers
D’abord conçu par les peintres, les couturiers et stylistes rejoignent l’Opéra à la fin des années 1960. Le premier à travailler avec les ateliers n’est autre que le grand Yves Saint Laurent, appellé par le chorégraphe Roland Petit pour son ballet « Notre Dame de Paris ». Il conçoit notamment le costume de Phoebus qui rappelle sa robe Mondrian. « Il trouve immédiatement le mélange subtil entre histoire et modernité tout en respectant les codes du théâtre », commente Christophe Ghristi.
Suivront ensuite Kenzo Takada, pour « La Flûte enchantée » et Christian Lacroix. Le grand couturier prend rapidement goût à l’exercice et fait du costume de scène une part essentielle de son travail. Grâce à la virtuosité des ateliers, il hisse le costume au niveau de la haute couture. Sa dernière collaboration date de 2011, pour le ballet de Guillaume Bart « La Source ».
Exposition ouverte tous les jours de 10h à 17h
Palais Garnier, 10 rue Halévy, Paris 9
Partager : l’article sur les réseaux sociaux
les mots-clés associés à cet article
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.