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La diserte New York Fashion Week été 2017 en images
Article rédigé par
franceinfo
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franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié le 14/09/2016 14:21
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
La prolixe Fashion Week de New York a ouvert le bal des semaines de la mode, le 7 septembre 2016. Focus en images sur le prêt-à-porter féminin printemps-été 2017, qui y défile jusqu'au 14 septembre. Place, ensuite, à Londres (du 16 au 20 septembre), puis Milan (du 21 au 27 septembre) avant de clôturer par Paris (du 27 septembre au 5 octobre 2016).
La marque new-yorkaise Hood by Air a mis en scène sa nouvelle collection, tourbillon conceptuel qui transcende le sportswear. La maison du designer Shayne Oliver est connue pour son anticonformisme et son goût pour la provocation. Comme d'autres maisons avant-gardistes, ses défilés sont de sexe neutre, mêlant mannequins hommes et femmes dans des tenues susceptibles d'être portées par tous. L'un des modèles arborait ainsi un costume dont la veste était déchirée au point de révéler le buste, recouvert lui-même par un corset. Toujours au rayon costume, un autre mannequin en portait lui aussi un, gris avec pantalon très ample, dont la veste était recouverte d'une seconde cousue sur la première. Une chemise blanche pliée avait été cousue dans les revers du costume. L'ensemble dégageait une impression déviante et sombre, avec beaucoup de noir et des fermetures éclair. La note était accentuée par la présence du logo PornHub, plateforme de vidéo porno en ligne partenaire de la collection sur certaines pièces. Dans le même esprit décalé, d'autres vêtements portaient les inscriptions "Wench" (terme péjoratif d'argot pour désigner une femme) ou "Hustler" (qui peut signifier notamment prostituée). Beaucoup des mannequins portaient des bottes avec un bout devant et un autre, identique, derrière.
(ANGELA WEISS / AFP)
Thom Browne printemps-été 2017, à New York
(GETTY IMAGES / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
L'Américain a présenté une collection à part, en collaboration avec le mannequin Gigi Hadid dans un parc d'attraction créé de toutes pièces pour l'occasion, sur un quai en face de Brooklyn.
(TREVOR COLLENS / AFP)
Tory Burch printemps-été 2017, à New York
(ANGELA WEISS / AFP)
Régulièrement inspiré par le cinéma, Rodarte a puisé dans un film espagnol des années 1970 pour sa collection sur laquelle a également soufflé l'esprit de Janis Joplin. Les soeurs Kate et Laura Mulleavy, qui forment Rodarte, ont choisi "L'esprit de la ruche" (1973) de Victor Erice, qui évoque l'imaginaire enfantin, capable de transcender l'oppression du régime franquiste. Les signes les plus évidents de cette influence espagnole sont les volants et pans de tissu sur les épaules ou en arc sur des jupes et des robes. Ces petits hauts avec une jupe sous le genou, qui laissent une partie du ventre nu, convoquent l'esprit flamenco. Ici pas d'imprimé, d'inscriptions ou de logo mais un goût pour le petit, le détail, avec des paillettes, des perles et des broderies qui enrichissent de nombreuses pièces. Le tout est fait sans ostentation, car ton sur ton. Si la place du tulle et de la dentelle, deux incontournables de Rodarte, a été préservée, les soeurs Mulleavy ont tenté le pari du cuir, une nouveauté. L'idée du cuir leur est venue après le visionnage d'un documentaire sur la chanteuse Janis Joplin, a expliqué Kate. Pour elle, l'esprit qui anime Janis Joplin et les deux filles de "L'esprit de la ruche", celui de "la possibilité de la vie", est proche. Pour Kate Mulleavy, le cuir, l'esprit motard et celui des grands festivals musicaux des années 1960 "est toujours moderne parce qu'il est cool".
(TIMOTHY A. CLARY / AFP)
Alexander Wang printemps-été 2017, à New York
(ANGELA WEISS / AFP)
Douceur, élégance, confort et sensualité, tel a été le programme proposé par Lacoste, une collection qui se veut une réponse à "l'agressivité de l'époque". Pour marquer ce contraste, le D.A. a pensé des vêtements fluides, souples, à la légèreté apparente. Le coton mais aussi l'éponge et le molleton ont servi à matérialiser cette intention. Une partie de tennis sur le toit d'une villa de Capri avec, à l'esprit, la Brigitte Bardot du film "Le Mépris", les années 70, les skateurs des années 90, le designer a pioché dans le temps pour construire son allure du moment. "J'aime bien prendre dans les époques ce qui est un peu intemporel", a expliqué Felipe Oliveira Baptista. "Ce qui est intéressant aussi, ce sont les mélanges, les contrastes." Il a imaginé également des robes bustier avec une ceinture taille haute de même couleur et même matière, inspirées de Brigitte Bardot dans le film "Le Mépris". Le créateur continue de réinterpréter les codes de cette maison de plus de 80 ans, déclinant le trench coat ou le costume dans l'esprit avec lequel le portait, lors de ses parties de tennis, René Lacoste lui-même. "Ce n'est jamais difficile (de décliner les codes maison), parce qu'il y a tellement de choses", explique-t-il. "Bien sûr, je vais mélanger avec mes goûts et mon regard mais à la fin, il faut que ça fasse du sens", ajoute-t-il. Le Portugais s'est autorisé à jouer avec le logo de la marque : redessiné avec une touche de naïveté, à la manière d'un Jean-Michel Basquiat, il apparaît sur un ensemble débardeur et bermuda ou sur une robe égayé de couleurs vives. "Dans ma tête, si c'est toujours dans le respect, on peut s'amuser, on peut mettre de l'humour", dit-il. Pour Felipe Oliveira Baptista, "il faut respecter l'héritage mais une marque doit se permettre aussi de ne pas se prendre trop au sérieux, de rester en mouvement, de surprendre".
(TREVOR COLLENS / AFP)
Victoria Beckham a livré une collection pleine de maturité marquée par un travail sophistiqué sur les coupes et les matières. L'ancienne chanteuse a, depuis longtemps déjà, montré que sa présence dans le monde de la mode était légitime et que son investissement dans cette nouvelle activité était réel. Depuis plusieurs saisons, elle s'affranchit chaque fois un peu plus du classicisme qui avait gouverné ses premiers pas dans le monde des défilés en 2008. Ainsi elle a osé des coupes et des assemblages hardis. Elle a notamment montré un haut soutien-gorge en velours orange fluo qui se porte avec une jupe droite et un sac en bandoulière, tous deux assortis orange. Elle prend le pari d'une matière réservée aux saisons froides. "Normalement, c'est assez lourd, hivernal, mais là, c'est vraiment léger, onctueux et la sensation est agréable sur la peau", a expliqué la créatrice, qui a eu recours au velours pressé. La designer a aussi proposé un travail sur les décolletés et l'asymétrie, avec notamment cette robe orange qui s'ouvre d'un côté sur un soutien-gorge avec un retour de l'autre, comme si le haut avait été découpé. Orange, lila, vert menthe, la créatrice britannique a aussi intégré des couleurs qui tranchent, autre signe de cette liberté qu'elle semble s'accorder. "J'ai vraiment l'impression d'avoir atteint la plénitude cette saison", a-t-elle commenté. "Il y a beaucoup de développement de matières, des choses intéressantes sur lesquelles nous travaillons en interne", a-t-elle ajouté. Cette collection riche et diverse "n'a été inspiré par personne", dit-elle, "à part les besoins des clientes". "Ce qu'elles veulent, c'est que je reste fidèle à moi-même chaque saison."
(TREVOR COLLENS / AFP)
Alice & Olivia par Stacey Bendet printemps-été 2017, à New York
(TIMOTHY A. CLARY / AFP)
La sublimation de l'allure, la féminité recherchée sont des valeurs partagées avec le Californien d'origine chinoise Phillip Lim, qui a également dévoilé sa collection 3.1. Dès les premières notes de musique, celles de "Walkin' After Midnight" de la chanteuse country Patsy Cline, le ton était donné. Il dit avoir pensé notamment à la scène musicale du Nashville des années 1950 et 60, mais aussi à l'époque victorienne. "C'est ma réaction à ce qui se passe aujourd'hui", a-t-il expliqué évoquant la frénésie ambiante. "Je suis attaché au passé, j'ai la nostalgie de l'époque où lorsqu'on se battait, c'était pour une histoire d'amour (...), lorsqu'on était fâché, on pouvait régler ça à la danse", dit-il. En puisant dans le passé, Phillip Lim voulait exprimer l'idée de "maintenir une certaine dignité", sans supprimer la sensualité ou le désir. A l'arrivée : des petites vestes cintrées ou des vestes redingotes sans manches mais ajustées. "Je me suis interrogé sur la façon de faire que des vêtements de printemps ne soient pas qu'un simple t-shirt", a expliqué le créateur.
(PETER FOLEY)
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