Fondée par Tala Hajjar et le créateur Rabih Kayrouz, avec le soutien du promoteur immobilier libanais Solidere, la fondation Starch est une organisation à but non lucratif qui aide les jeunes créateurs Libanais à se lancer et à consolider leur projet. Chaque année, ils sont 4 à 6 a intégrer la boutique Starch du quartier de Saifi, à Beyrouth. Une belle opportunité pour ces designers qui participent à des workshops, des séminaires et des collaborations, tout en étant guidés dans le processus de développement de leurs collections. (Fondation Starch) Du 23 au 25 janvier 2016, au salon Tranoï (à la Cité de la Mode et du Design), leurs collections sont exposées grâce une installation ergonomique et épurée imaginée par le Starchitecte Eli Metni. Croyant en un projet qui ne prend jamais fin, il a créé un concept qui consiste en l’assemblage de 70 cubes en bois. Fondation Starch : l'architecte Elie Metni (Charbel Saade) A quels besoins répond la fondation Starch ?"Quand j'avais mon atelier à Beyrouth, j'accueillais des stagiaires et certains avaient besoin d'aide. J'ai alors décidé de créer cette fondation fin 2008, avec Tala Hajar, avec qui je travaillais, et le promoteur immobilier libanais Solidere qui nous a offert une boutique en ville. C'est dans ce lieu que les créateurs exposent et vendent leurs collections. Pour donner un esprit de groupe à la boutique, un designer architecte est impliqué lui aussi chaque année et se charge de la décoration" indique Rabih Kayrouz avant de préciser "C'est à la même période que je suis venu à Paris. Cette fondation, c'était un moyen de rendre à ce pays ce qu'il m'avait donné". Le créateur Rabih Kayrouz, octobre 2015 à Paris (MIGUEL MEDINA / AFP) Comment se fait la sélection ?"Au départ, je me rendais dans les écoles pour sélectionner les créateurs, puis au fil du temps, la fondation a été connue et reconnue. Aujourd'hui, les créateurs m'envoient directement leur dossier".Quel est l'enjeu de cette présence parisienne ?"Si Beyrouth est une excellente plateforme créatrice, Paris offre, de son côté, une plateforme internationale tant au niveau de la presse que des acheteurs. Invités par le Tranoï, ces créateurs Libanais, qui ont déjà fait une saison à Beyrouth, proposent ici leur deuxième saison qui, elle, n'a pas été exposée au Liban".Il y aura–t-il, dans le futur, un échange avec les créateurs français ?"Pour l'instant, il n'est pas prévu d'échange puisque le but de la fondation est d'aider les créateurs sur place mais la création d'une plateforme industrielle peut être envisageable dans l'avenir".5 jeunes talents à découvrir au TranoïNominé par les Elle Style Awards en 2012, le libanais Bashar Assaf s’inspire de ses années passées en Arabie Saoudite où il a présenté ses shows à Dubai pour souligner les silhouettes pudiques des femmes grâce à des coupes nettes et des lignes épurées. Fondation Starch : le créateur libanais Bashar Assaf (Tarek Moukaddem ) Des objets de décoration, aux accessoires en passant par le prêt-à-porter, le créateur de mode Joe Arida avec sa marque La Terre est Folle mixe ses passions et ses expériences dans un kaléidoscope d’inspirations. Fondation Starch : Joe Arida pour la marque LA TERRE EST FOLLE (Bashar Srour) La libanaise Yasmine Jaber et la chinoise Morning Lau associent leurs cultures pour créer la marque d’accessoires, EXOCET, inspirée de la nature et des animaux. C'est l'union entre la mode et la technologie (utilisation d'une imprimante 3D) Fondation Starch : la créatrice Yasmine Jaber pour la marque de sacs EXOCET (Fondation Starch) La créatrice de mode Nour Najem s’adresse aux femmes indépendantes et modernes. Lignes fluides et matières séduisantes, les collections s’imprègnent de son héritage oriental tout en y ajoutant une touche moderne et géométrique. Fondation Starch : la créatrice libanaise Nour Najem (Charbel Saade) Rabih Kayrouz, une garde-robe citadine un rien sophistiquéeLe créateur, né au Liban en 1973, part étudier à la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, en 1991, dont il sort diplômé en 1994. Il rentre, alors, à Beyrouth, attiré par l'énergie de son pays en pleine reconstruction, pour y créer des robes de mariées pour ses copines, puis pour des clientes. En 1998, il fonde la maison Rabih Kayrouz où durant dix ans, il propose des pièces uniques pour des femmes qui l'inspirent. Rabih Kayrouz printemps-été 2016, à Paris (Rabih Kayrouz) En 2009, il revient à Paris et installe son studio au 38, Boulevard Raspail, dans ce que fut 50 ans plus tôt le Petit Théâtre de Babylone. Il s'entoure des meilleurs artisans et façonniers français pour créer ses collections de prêt-à-porter de luxe aux lignes épurées, une garde-robe citadine un rien sophistiquée. Son logo représente une grenade, "seul fruit oriental", généreux et porte-bonheur. En 2013, il est nommé "Chevalier des arts et des lettres".Tranoï, le rendez-vous international de la modeCréé en 1992, Tranoï se tient 4 fois par an à Paris durant la Fashion Week et 2 fois par an pendant la Market Week de New York. Plus qu’un salon de mode, Tranoï met en scène des installations artistiques, des défilés, des collaborations…. Cette plateforme artistique propose, chaque saison, une sélection pointue de 800 designers internationaux, afin de les mettre en contact avec les acteurs les plus influents de l’industrie de la mode. La déclinaison Tranoï Homme est le premier salon parisien dédié aux hommes présentant 150 exposants venus de 20 pays chaque saison. Il regroupe à la Cité de la Mode et du Design et au Palais de la Bourse le meilleur des collections avant-garde, street-luxury et contemporaines."Aujourd’hui, plus que jamais les salons de jeunes créateurs sont des rendez-vous incontournables parce qu’ils sont des carrefours de communication et de réflexion dans une période de transition qui exige, pour tout professionnel, une remise en question totale" explique Armand Hadida