John Galliano, prof de mode pour 3 jours, à New York
"Nous estimons qu'au cours des deux dernières années, M. Galliano a clairement fait preuve de son intention de se faire pardonner pour ses actions passées", a fait valoir l'école de mode. Cette série de cours sur les "défis et obstacles de la direction d'une maison de couture au XXIe siècle", qui sera donnée dans les semaines à venir durera trois jours, a précisé une porte-parole de l'école.
La carrière de l'ancien D.A de Dior, considéré comme l'un des plus grands talents de sa génération, s'était brisée en 2011, après des injures antisémites dans un café parisien, qui lui ont valu d'être condamné à 6.000 euros d'amende avec sursis en septembre 2011 à Paris. Dior l'avait licencié en mars 2011, après 15 ans passés dans la maison qu'il avait propulsée au sommet des griffes du luxe. Quasi invisible depuis les faits, John Galliano a depuis fait une cure de désintoxication.
L'oeil de Galliano sur la collection d'Oscar de la Renta
Le couturier est revenu discrètement sur le devant de la scène le 12 février dernier, à Manhattan pendant la fashion week automne-hiver 2013-2014. Il avait revu chacune des 50 silhouettes du défilé Oscar de la Renta. Elégantes et romantiques, elles portaient souvent chapeau cloche avec des accessoires jouant résolument la couleur. Karlie Kloss avait terminé le défilé dans une longue robe de soie évasée violette brodée d'argent.
"J'aime savoir ce qu'il pense de ce qui devrait être changé ou amélioré pour chaque pièce que nous montrons dans la collection d'automne", avait confié Oscar de la Renta, 80 ans, dans une interview à l'hebdomadaire New York daté du 18 février. Une collaboration à suivre. "Je n'aime pas être seul. En fait, être seul est mon talon d'Achille", avait ajouté le créateur, qui a confié qu'il aimerait que Galliano "reste" après la Fashion week. "J'adorerais qu'il reste. Mais le fera-t-il ? Nous travaillons très différemment à New York et à Paris. C'est le jour et la nuit. Nous travaillons à un rythme beaucoup plus rapide".
Oscar de la Renta, créateur d'origine dominicaine qui fête cette année ses 50 ans dans la mode, avait expliqué que c'était Anna Wintour, la rédactrice en chef de Vogue USA, qui lui avait demandé d'accueillir Galliano dans ses studios. "Je pense que tout le monde a droit à une seconde chance, spécialement quelqu'un qui a autant de talent que John. Et il a travaillé dur à son rétablissement", avait-t-il ajouté.
Encore une audience devant la cour d'appel en octobre
La Cour d'appel de Paris examinera en octobre le conflit opposant Dior à John Galliano, qui conteste son licenciement. Début février, le conseil des prud'hommes s'était déclaré "compétent" pour juger ce conflit. Mais la maison Dior, qui conteste la qualité de salarié de John Galliano, a fait appel de cette décision, a indiqué Me Chantal Giraud-van Gaver.
L'affaire sera donc évoquée devant la cour d'appel, "à nouveau sur le problème de compétence", a expliqué l'avocate de John Galliano. La date de l'audience est fixée au 24 octobre. La maison John Galliano, qui appartient au groupe LVMH souhaite que l'affaire soit examinée par un tribunal de commerce.
John Galliano avait contesté son licenciement par la maison Dior intervenu en mars 2011 et saisi le conseil de prudhommes. La griffe l'avait d'abord suspendu, puis licencié après des propos racistes et antisémites tenus par le styliste, ivre, dans un bar parisien, puis dans une vidéo. Il avait été condamné en septembre 2011 à 6.000 euros d'amende avec sursis, une sanction que le tribunal correctionnel avait souhaitée "modérée" au vu des excuses du couturier et de sa démarche pour se faire soigner de ses addictions.
John Galliano gagnait, selon le journal professionnel américain Women's wear daily qui avait assisté à l'audience en février, un million d'euros bruts par an chez Dior, 2 millions comme D.A. de sa marque, sans parler de revenus variables pouvant atteindre jusqu'à 700.000 euros chez Dior ou des budgets vêtements allant de 30.000 euros à 70.000 euros sur l'une et l'autre maison. Son avocate reconnaît qu'il a gagné "beaucoup d'argent" et que les indemnités qu'il réclame "sont proportionnelles".
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