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Haute couture : Stéphane Rolland, 10 ans d'élégance sculpturale

En juillet 2007, le couturier présente dans ses salons du 10, avenue George V, à Paris, sa première collection de haute couture sous son nom. En juillet 2017, il célèbre une décennie placée sous le signe du glamour sculptural. Rencontre avec Stéphane Rolland.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le couturier Stéphane Rolland au final de son défilé haute couture automne-hiver 2017-18, en juillet 2017 à Paris 
 (WWD/Shutterstock/SIPA)

Pour cette collection qui célèbre le 10e anniversaire de sa maison de haute couture, Stéphane Rolland s'est installé dans l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille pour relater l'histoire d'une parisienne qui s'approprie une culture ancestrale, peut-être tribale. Les mannequins avancent lentement au son du piano de Claire-Marie Le Guay. 

Toujours l'éternelle dualité du noir et du blanc pour cette femme altière et volontaire que le couturier affectionne et qui joue la séduction en laissant entrevoir son corps sous de profondes échancrures. On a tout particulièrement aimé la robe cape de crêpe noir sur laquelle se greffent des branchages dorés, une réinterprétation des oeuvres du duo américain Kurt Freiler et Jerry Fels. Une robe totem droite, à la traîne cubique, est quant à elle brodée d'une colonne de visages en silicone or oxydé, hommage au sculpteur autrichien Franz Hagenauer. Au final, c'est la mezzo-soprano Béatrice Uria Monzon qui clôture le défilé sur une note lyrique.

  (WWD/Shutterstock/SIPA)

Un peu avant le défilé, Stéphane Rolland est revenu sur cette décennie passée et a répondu à nos questions. 

Il y a dix ans, comment envisagiez-vous l’avenir ?

Stéphane Rolland : "Il y a dix ans, je me disais juste que j’étais fou d’ouvrir ma maison de couture au démarrage d’une des plus importantes crises financières. Mais je savais également qu’il n’y a jamais de période idéale. Il faut suivre son instinct. J’ai bien fait".
  (WWD/Shutterstock/SIPA)

Cette décennie a-t-elle été à la mesure de vos espérances ?

"Durant ces dix années, le monde a terriblement changé. Il a fallu surfer sur plusieurs mers déchaînées mais également sur des eaux très calmes, ce qui est le pire. La magie de cette magnifique profession provient des rencontres exceptionnelles que nous faisons. Et les liens que j’ai tissés avec toutes ces femmes est le plus beau des cadeaux. Oui, non sans mal, la décennie a répondu à mes espérances, mais mon regard est déjà tourné vers les dix prochaines années".
  (Olivier Duhaguar)

Dans cette décennie, quelle est votre robe préférée ?

"Choix cornélien !!! J’ai un lien affectif avec toutes mes robes. Elles sont le reflet d’un instant particulier, d’une rencontre, d’une envie, d’une émotion. Alors pour vous répondre tout de même, j’irai vers la pureté, une ligne noire, une tournure simple mais savante, sagesse et impertinence. Un peu moi … Modèle 16, de l'automne-hiver 2012".

Quel est le moment le plus inoubliable de cette décennie ?

"Me retrouver à 1H00 du matin en pyjama dans un palais à regarder un match de foot avec les membres d’une famille royale".
  (Olivier Duhaguar)

Quel est, au contraire, le plus désagréable moment ?

"Il y a quelques années, je partais en essayage en Grèce pour une de nos plus importantes clientes. Un vol Paris-Athènes la veille des Jeux Olympiques … L’aéroport en travaux, la piste non-éclairée, quatre tentatives d’atterrissage et des hurlements dans la cabine ! Très mauvais souvenir…".
  (Olivier Duhaguar)

Des projets pour les dix ans à venir ?

"Bien sûr ! Je foisonne de projets… A court terme, à moyen terme, réalisables, utopiques, fantastiques, grandioses ou plus intimes. Vous en découvrirez certains…"
Invitation au défilé 10 ans de Stéphane Rolland, juillet 2017

Le couturier du sculptural

Après des études à l'Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, la maison Balenciaga le nomme, à 21 ans, directeur artistique du prêt-à-porter homme. Suivra, à 24 ans, une expérience sous licence Balmain, qui le conduira à la création de vêtements d’images pour plus de 170 compagnies mondiales. Mais c’est la haute couture qui lui ouvre ses portes, et à 30 ans, il entre chez Jean-Louis Scherrer, devenant le plus jeune couturier Français sur l’avenue Montaigne à Paris. Il y restera dix ans.

Parallèlement, il crée pour le théâtre : il est nommé deux fois en 2006 et 2007 à la cérémonie des Molières pour "Amadeus". Passionné par le cinéma, il devient partenaire officiel du Festival de Cannes pendant cinq ans.
Le créateur Stéphane Rolland
 (DR)

A 40 ans, Stéphane Rolland crée sa maison. En juillet 2007, il présente dans ses salons du 10, avenue George V, à Paris, sa première collection de haute couture sous son nom. Il est admis en décembre 2008 dans le cercle des maisons de haute couture. En 2009, il présente sa première collection de maroquinerie de luxe.

Des stars internationales telles que Beyoncé, Lady Gaga, Rihanna, Rita Ora ou Kim Kardashian ou encore des femmes de chefs d’Etats comme la Reine Rania de Jordanie, lui font confiance. En 2013, c’est aux Etihad Towers d’Abu Dhabi qu'il ouvre sa première boutique de prêt-à-porter de luxe accompagné d’une ligne de sacs et de souliers. 

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