Focus sur les derniers défilés des podiums milanais, avant Paris
Alors que Paris est dans les starting-blocks -la semaine de la mode féminine automne-hiver 2014-15 débute le 25 février pour 9 jours- du côté de Milan, c'est l'heure du bilan. Focus sur les collections présentées ce week-end sur les podiums de la fashion week milanaise.
Article rédigé par franceinfo
- Corinne Jeammet (avec AFP)
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Chez Domenico Dolce et Stefano Gabbana, les jeunes filles sont emmitouflées dans des capes enrichies de décorations naïves et dans des manteaux de brocart, le visage caché sous un immense capuchon en fourrure. Elles enfilent des leggings sous des robes courtes et des chaussures plates à pointe. Robes-tapisserie et manteaux en laine, soie, feutre ou velours sont peuplés de fleurs, branchages et petits animaux des bois brodés, peints ou sous forme d'applications en tissu et fourrure. Les clés antiques d'un château ornent également des habits. Complètent ce monde féérique une reine en longue robe et cape vaporeuse de chiffon rouge à capuche fourrée et des femmes-chevalier en armure médiévale avec robes, cagoules passe-montagnes en cotte de maille, recouvertes de cristaux, paillettes et pierres étincelantes.
Chez Marni, la collection de Consuelo Castiglioni reflète la tendance "cocoon" vue à Milan avec des vêtements protecteurs aux volumes over size et enveloppants réalisés dans des matières chaudes. Les blousons affichent des capuches démesurées doublées de fourrures teintes de couleurs vives. Des maxi-pantalons molletonnés à l'allure de jogging sont si longs qu'ils cachent les pieds. Manteau et pantalons façon survêtement en Nylon avec bandes latérales sont revisités dans des dimensions extra larges. Des robes en drap de laine sont sculptées par d'énormes volants et fendues sur les côté par des zips dorés géants.
Chez Missoni, la maille est au centre de cette collection composée de pièces faciles à mélanger et à superposer : petites vestes en laine bouillie, cabans en mohair colorés, tricots-polos moulants en cachemire, robes patchwork tricotées, grands gilets en feutre sans manches, pantalons cargos en tweed à grosses poches latérales. Le style est pimpant alternant couleurs chaudes et pétantes. Les robes portefeuille ou évasées s'entrouvrent de côté sur le devant, laissant entrevoir les chaussettes en laine blanche bordées d'une bande de couleur vive. Des pans de tissus ou fourrures composent des puzzles géographiques sur robes et manteaux.
La collection Salvatore Ferragamo déclinée dans les tons sombres, s'illumine de brillances dorées et de reflets cuivrés. Parfois, ce sont certaines robes couleur bronze et manteaux en peaux de crocodile, qui accrochent la lumière. Tout se joue sur les textures mélangées et les traitements particuliers qui transforment les tissus et les peaux en de nouvelles matières. Le styliste Massimiliano Giornetti excelle aussi dans les constructions complexes de plissés et rubans pour composer des jupes et des robes.
Gaia Trussardi, représentant la quatrième génération de la famille de gantiers de Bergame, a repris la direction du style depuis deux saisons. Ici, elle expérimente un style libéré de tout carcan un brin sport-chic qui hésite entre masculin et féminin.
DonatellaVersace célèbre une femme sexy et forte s'inspirant de l'univers militaire époque Empire. Les tenues sont courtes et moulent le corps, les couleurs martiales. Les bottes font partie de la panoplie, en daim perforé à dessins ou façon bottines lacées de saloon. Les décorations militaires métalliques ou dorées sont partout. Les médailles cliquètent autour de lourds bracelets, pendent en médaillon-cocarde au bout d'une chaîne ou d'un ruban autour du cou ou au fond d'une écharpe brodée posée sur de longues robes du soir. Les petites robes en satin à la coupe en biais sont linéaires et fluides. Les vestes sont courtes en cuir et daim frangées ou en fourrure colorée en alpaga rouge ou vison bleu et turquoise.
La collection de Veronica Etro est centrée sur les étoffes, d'une richesse inouïe dans les motifs, les imprimés et les textures, qui provenaient des contrées sises le long de la route de la soie. En parcourant à nouveau ce chemin, la styliste invente une couture folk. Manteaux en peaux ou en laine et robes sont décorés de riches passementeries, de broderies précieuses, d'applications de rubans ou de nacre craquelée. Des imprimés floraux reprenant le paisley, l'emblème de la griffe, se superposent à des dessins ethniques dans des tonalités chaudes et mordorées. Grandes couvertures-capes patchwork en tweed, petits gilets boléro brodés, jupes à panneaux, grosses vestes en mouton retourné ou en fourrure, longues tuniques flottantes en soie, amples pantalons scintillants réalisés en jacquard avec lurex et fils d'or mélangés composent la garde-robe de cette nomade Tartare.
Pour Emporio Armani sa ligne jeune, Giorgio Armani esquisse une femme décontractée et un brin espiègle. Elle arpente la ville en mocassins bicolores ou gros souliers vernis à lacet dans des pantalons extra-larges, avec un col-cravate postiche en vinyle bordé de perles. De la cravate au costume, en passant par les couleurs (gris et noir), la femme emprunte au vestiaire masculin, sans renoncer à sa féminité. Tout est fluide et léger, le corps glissant dans des matières douces comme le velours et la fourrure. L'ensemble est enjolivé par des touches de bleu ciel et par les perles blanches, cousues en galon sur les bords d'une veste, en rangées de grosses boules le long des rayures d'un costume de banquier, omniprésentes sur les accessoires, appliquées sur chaussures, ceintures et gros bracelets en plastique.
Chez Blumarine, Anna Molinari a concocté une collection vitaminée, illuminée par l'or et des couleurs fortes. Le Japon est présent en filigrane aussi bien dans les jupes et manteaux en soie peinte à fleurs, que dans les tailleurs noirs enrichis de broderies dorées avec veste kimono ou encore dans des petites robes manteaux à manches évasées en tissu enduit décoré de roses rouges en relief. Les robes sont ultra courtes et se portent jambes nues ou avec d'interminables cuissardes en cuir remontant jusqu'au ras des fesses.
Chez Bottega Veneta, la garde-robe de Tomas Maier est simple et sophistiquée. Les robes à longues manches, ou sans, suivent les courbes du corps pour s'évaser sous les genoux. Tout se joue sur les effets d'optique à travers des jeux de contrastes entre le classique noir et blanc mais aussi entre des teintes pâles et soutenues. Manteaux en laine et robes en jersey ou crêpe de soie d'une couleur unie sont traversés par des bandes graphiques d'une autre teinte, s'ouvrant en biais sur une poitrine ou une épaule ou bien cachées dans les plis d'une jupe ou une doublure de manteau. Dans des robes finement plissées ou à rayures, l'illusion d'optique est totale.
Chez Roberto Cavalli, la première collection dessinée par Yvan Mispelaere, nouveau directeur du style de la maison florentine, séduit par la maîtrise des coupes et des détails. Le noir domine. Aussi bien dans les pantalons en cuir (lisse, perforé, en python), les blousons en crocodile, les vestes militaires à boutons dorés ou encore les robes de soirée charleston et les lourdes capes-couvertures de cavalier. La garde-robe se partage entre tailleurs pantalons dans des tweed gris ou dans des soies imprimées noir et blanc, portés avec des trench à épaulettes, et des robes sinueuses à franges perlées enrichies de broderies, dentelles, plumes et cristaux. Le noir s'illumine d'éclairs rouges : langues de feu rampant dans le bas de longues robes, dégradés d'un habit transparent passant du noir au rouge.
Les femmes imaginées par le styliste sarde Antonio Marrasrévèlent leur âme animale. Les loups sont brodés, imprimés, peints sur le tissu ou esquissés à travers de riches applications de dentelles. Robes et petits manteaux en forme trapèze se déclinent dans les tons nuit : gris noir, bleu, aubergine. A noter de ludiques maxi pullovers-robes tricotés à la main avec des couleurs enfantines tels le rose et le bleu des dragées, qui affichent eux aussi le motif gueule de loup. Ou encore les manteaux bordés d'un col de blouson Teddy et les chaussures plates à plateformes, qui apportent une touche de jeunesse à une collection résolument moderne.
Déclinée dans une palette de tons clairs et de matières douces, la collection Jil Sander met l'accent sur les volumes et les poids des tissus dans un équilibre harmonieux de pleins et de vides. A signaler, les souples manteaux double face, qui s'arrondissent sur les flancs et les robes comme sculptées par un jeu discret de pinces et de plis.
Cocon douillet chezErmanno Scervino. Ici, tout respire le confort douillet dans cette collection aux matières enveloppantes où le styliste s'amuse à mélanger les genres : chic et sport, parka et fourrure, féminin/masculin.
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