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Masques, Black Lives Matter et Liban : la Fashion Week de Milan, reflet de 2020, avec un tiers de défilés en public

Après Londres et New York, c'est au tour de Milan de présenter son printemps-été 2021, du 23 au 28 septembre. Sur les 64 défilés homme et femme programmés, seuls 22 accueilleront du public. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Défilé Etro printemps-été 2018 à la Milan Fashion Week, le 22 septembre 2017 (MARCO BERTORELLO / AFP)

Jusqu'à la dernière minute, pandémie oblige, certaines maisons ont hésité : défiler en public ou pas ? Un tiers vont relever le défi pour une Fashion Week milanaise qui sera le reflet de 2020, avec un hommage au Liban et au mouvement Black Lives Matter.

Missoni, Moschino, Versace et Prada optent pour le digital 

Après Londres et New York, le coup d'envoi de cette semaine de la mode italienne, qui s'annonce très dense, sera donné le 23 septembre par Missoni. La maison italienne, connue pour ses explosions de couleurs, présentera sa collection de manière virtuelle, comme 41 autres griffes, sur les 64 défilés homme et femme printemps-été 2021 programmés jusqu'au 28 septembre. C'est également le cas de Moschino et Versace. 

Prada dévoilera la première collection de Raf Simons conçue en tandem avec Miuccia Prada. 

Sites internet, chaînes Youtube et réseaux sociaux.... Les marques utiliseront divers canaux de communication pour diffuser leurs défilés. Giorgio Armani a choisi, lui, de le faire le 26 septembre en prime-time sur la chaîne de télévision italienne La 7.

Fendi, Dolce & Gabbana, Etro, Boss, Ferragamo, Max Mara défileront 

Vingt-deux autres maisons ont en revanche fait le pari de la présence d'un public, à l'image de Fendi, Dolce & Gabbana, Etro, Ferragamo, Max Mara et Boss. La marque propose également de suivre le show en ligne sur le site ainsi qu'instagram et TikTok. 

Et ce malgré les difficultés liées aux règles de distanciation physique imposées par la pandémie, mais aussi aux changements de dernière minute, comme ces tests coronavirus rendus obligatoires pour les voyageurs arrivant de Paris en Italie.

"Organiser un défilé en public en ce moment est un vrai casse-tête", confesse-t-on dans les coulisses d'une grande maison. "Le nombre de places a été drastiquement diminué et le seating (l'attribution des sièges aux journalistes, influenceurs et acheteurs), qui est déjà en temps normal un vrai tetris diplomatique et politique, nous fait nous arracher les cheveux. On ne veut froisser personne mais on n'a pas assez de place pour tout le monde".

Certes, les Chinois, Coréens ou Américains, interdits de voyage vers l'Europe, libéreront des places stratégiques. Mais leur absence marque aussi la poursuite de la crise du secteur, malgré des signes de reprise en Chine ces derniers mois. Le chiffre d'affaires de la mode italienne a chuté de 30% au premier semestre 2020, avec une contraction marquée au deuxième trimestre.

Pour les happy fews qui assisteront physiquement aux shows, le rituel comprendra thermoscanneur à l'entrée, lavage de mains et masque. De quoi rendre le selfie devant le podium moins sexy que d'habitude ! Les maisons croisent les doigts pour que la circulation relativement maîtrisée du virus en Italie ne s'emballe pas (le pays recense 1.300 nouveaux cas par jour, bien en dessous de la France par exemple), afin de n'être pas contraintes de changer de stratégie au dernier moment, comme ce fut le cas en février avec la décision de Giorgio Armani de défiler à huis clos.

Parmi les grands noms ayant choisi des défilés physiques : Valentino qui a créé la surprise en défilant exceptionnellement cette saison à Milan plutôt qu'à Paris. Une décision à la fois éthique, pour permettre de produire localement le show, et sanitaire, pour éviter des déplacements en ces temps de reprise de l'épidémie.

Le mastodonte du secteur, Gucci, manque en revanche à l'appel. Comme annoncé par son directeur artistique Alessandro Michele en mai, la maison a décidé de réduire le nombre de ses défilés de cinq à deux par an et de les organiser en dehors des Fashion Weeks.

La Fashion Week reflet de l'actualité 

Cette Fashion Week se veut aussi le reflet des grands thèmes ayant marqué l'actualité ces derniers mois. Elle organisera ainsi, avec le collectif Black Lives Matter in Italian Fashion, la présentation de collections de cinq créateurs noirs sous le titre "We are Italy". Et en solidarité à la population de Beyrouth, durement meurtrie par l'explosion survenue début août, elle mettra un coup de projecteur sur les jeunes créateurs libanais, comme Azzi & Osta, Emergency Room et Hussein Bazaza.

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