La marque du jeune prodige Victor Weinsanto fait souffler un vent queer sur la Fashion Week parisienne
L’effervescence de la Fashion Week parisienne se faisait plus que jamais ressentir au Bisou Club, une boîte techno branchée de la capitale dans laquelle se sont pressés les guests en quête d’extravagance. Le danseur star Yanis Marshall au premier rang caché derrière ses lunettes de soleil, son homologue le danseur de voguing Vinii Revlon, la chanteuse Camille Lellouche ou l'acteur Jean-Christophe Bouvet.
Pour ce deuxième jour de la semaine de la mode, Victor Weinsanto, de son vrai nom Victor Burnstein, présentait sa collection automne-hiver 2024-25 avec fierté. Formé par Jean Paul Gaultier, cet ancien danseur classique s'est fait un nom dans le monde de la mode avec sa marque Weinsanto qu’il a créé en 2020. La chanteuse Beyoncé a même porté une de ses créations tout au long de sa tournée Renaissance. Au rythme des notes de pianos frénétiques, les mannequins défilent lentement dans des robes lacées en dentelle noire, foulant le sol avec des chaussures fluo réfléchissantes.
"Daphne Guinness rencontre Cyndi Lauper"
Plus sobres que les précédentes collections, les pièces de cette saison ont une touche dramatique. Lorsqu’on lui demande son inspiration pour la collection, il répond en riant, "y’en a pas vraiment !". "C’est un peu Daphne Guinness rencontre Cyndi Lauper". Artiste anglaise connue pour ses silhouettes exubérantes, Daphne Guinness a marqué la mode avec son impressionnante collection de robes.
Celles de Weinsanto le sont aussi mais teintées de chagrin. "Je voulais aussi rendre hommage à notre côté triste. Je voulais quelque chose d’onirique et mélancolique. Quelque chose qui fait ressentir une petite émotion. Je ne sais pas si ça a marché, mais j’espère !", ajoute-t-il. Hauts élastiques imprimés, minijupe en fourrure et cardigan crop-top aux épaules démesurées rose bonbon, ses créations sont portées par des mannequins qui n’hésitent pas à mettre en valeur leurs formes.
Les mannequins sont aussi queer. On retrouve Allanah Starr, Mimi et Julie Demont, des performeuses qui avaient fait sensation pour le cabaret Fantasma. "Ce sont de vieilles amies, on se connaît depuis dix ans. J’allais au Manko [un restaurant cabaret chic situé avenue Montaigne] tous les week-ends, c’est comme ça qu’on s’est rencontrés. Elles sont devenues mes muses. Je crée aussi en pensant à elles. C’est souvent un personnage qui va m’inspirer un look", explique Victor Weinsanto.
Certaines créations font indéniablement penser à l’art de la scène et du drag, comme une ombrelle en tulle transparent dont les tentacules couvrent le corps ou une robe en cage géante en dentelle. La dentelle a une place importante dans l’esthétique de Weinsanto. Hommage à son Alsace natale, Victor Burnstein avait créé une collection en 2021 tout en dentelle et coiffes, exposée par la suite au Mucem, à Marseille.
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