Fashion Week : ovation debout au défilé Louis Vuitton malgré les militants écologistes et Jeremstar en défenseur de la cause animale
Le public a réservé une ovation debout au défilé Louis Vuitton printemps-été 2024, dans un écrin en construction de la maison du luxe sur les Champs-Elysées, que des militants écologistes et des droits des animaux, dont l'influenceur Jeremstar, ont tenté de perturber.
Au premier rang, les actrices Cate Blanchett et Zendaya, comme la papesse de la mode Anna Wintour, se sont levées pour applaudir le directeur artistique des collections femme, Nicolas Ghesquière, après le show à l'esprit jeune, léger et positif. Une réaction plutôt rare dans le milieu de la mode, s'il ne s'agit pas d'un défilé hommage après la mort d'un styliste.
Cheveux au vent, chemise ample, jupe longue aérienne, ceinture sur les hanches : le début de la collection est bohème. Les rayures et les carreaux coexistent dans le même look. Les costumes aux formes élaborées mais absolument pas formels sont composés de minijupes et de vestes amples. L'accent est mis sur les jambes avec le collant blanc et des chaussures à talon arty. Les pantalons étroits se portent avec des hauts volumineux ou des vestes cintrées. Un tailleur-pantalon, trois pièces, gris adopte une veste raccourcie et un manteau décontracté. Jaune, rose, brillances : l'ambiance est joyeuse et festive, portée par plusieurs morceaux issus de l'album de la chanteuse Zaho de Sagazan.
"Climat" et "précarité"
Le défilé se déroule dans un immeuble emblématique de l'Art Nouveau du 19e siècle, adjacent à la boutique Vuitton sur les Champs-Elysées. Il est en travaux et deviendra, à terme, l'écrin d'un nouveau projet que la maison ne dévoile pas pour l'instant. La scénographie dans un décor "travail en cours", avec du polyéthylène orange couvrant l'espace, est conçue par le décorateur de cinéma américain James Chinlund (Avengers, Le Roi Lion, The Batman) en collaboration avec l'agence espagnole Penique, spécialisée dans les structures gonflables. Tous les éléments du décor seront recyclés, promet la maison.
Malgré ces engagements, Louis Vuitton reste dans le collimateur des militants écologistes. Avant le défilé, trois militants de Dernière Rénovation ont aspergé de peinture l'entrée du bâtiment du groupe LVMH, visant également la boutique Louis Vuitton attenante. Leurs t-shirts portaient l'inscription : "Leur égoïsme tue". "Les élites se gavent pendant que nous on crève ! Les évadés fiscaux et les profiteurs de crise volent l'argent dont on a besoin ! (...) Les morts du climat et de la précarité sont sur leur conscience", ont accusé les militants dans un communiqué reçu par l'AFP.
En mai, la façade de la Fondation Louis Vuitton, l'un des musées les plus fréquentés de Paris, a été recouverte de peinture par l'organisation environnementale Extinction Rebellion, pour dénoncer notamment "l'optimisation fiscale" du groupe LVMH.
Droits des animaux
Défendant le droit animal, l'influenceur Jeremstar était habillé en "serpent dépecé" pour protester contre l'utilisation par la marque de peaux exotiques. Il a été brièvement "arrêté et menotté", a annoncé l'association de défense des droits des animaux Peta. Il a été libéré après un contrôle d'identité, a appris l'AFP de source policière. Le vidéaste fort de plus de 2 millions d'abonnés sur Instagram arborait une pancarte où l'on pouvait lire "Louis Vuitton : stop aux peaux exotiques!", devant des centaines de badauds massés aux alentours du lieu du défilé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.