Fashion Week masculine printemps-été 2025 : l’explosion de couleurs de Kenzo entre rappeurs américains et stars coréennes
La foule était en délire dans les jardins du Palais-Royal à Paris pour le deuxième jour de la Fashion Week masculine printemps-été 2025. Kenzo, sous la direction artistique du créateur Nigo depuis trois ans, accueillait un parterre de célébrités. De son ami Pharrell Williams, directeur artistique de l’homme chez Louis Vuitton, aux rappeurs américains Swae Lee et French Montana en passant par les stars latinos Maluma et Ozuna ou encore l’actrice française Juliette Binoche, le public ne finissait plus d’acclamer les invités à leur arrivée.
Autour de la fontaine des jardins, Nigo a réimaginé les archives de Kenzo Takada mort en 2020, dans des couleurs vives et acidulées. Les créations s’inspirent de la vie quotidienne avec des vêtements sportifs aux coupes décontractées, inspirés des habits de travail. On retrouve des pantalons amples en satin, détournés du tobi-shoku porté par les échafaudeurs japonais.
Jungle Kenzo
Le motif camouflage prend vie sous forme d'imprimés sur des vêtements en nylon technique, des tailleurs jacquard et en ton sur ton sur des trench d'inspiration kimono, avec une explosion de couleurs, du jaune à l’orange en passant par le vert sous toutes ses nuances.
Les motifs de cette nouvelle collection font la part belle à des imprimés d'archive au motif pivoine, la fleur préférée de Kenzo Takada, réimaginés par l'artiste graphique japonais Verdy, ami de longue date de Nigo, dans des coloris fluo délavés. On retrouve également l’imprimé iconique jungle, reprenant les peintures traditionnelles à l'encre.
Pour cette collection, Nigo a imaginé une jungle parisienne, où la capitale est envahie par la nature. La Tour Eiffel est entourée de libellules et de tigres sur les motifs. Cet insecte, un ancien symbole japonais ancestral incarnant le refus de reculer face à l'adversité, est présent dans toute la collection.
Au-delà des emblèmes de Kenzo comme le tigre, l'éléphant ou le cognassier du Japon qu’on aperçoit dans les créations et les sacs, les pivoines Kenzo sont interprétées en jacquard, imprimées sur du nylon, sur du denim surteint ou floquées sur des manteaux.
Certaines pièces sont des clins d'œil à la vie au bord de l'eau, dérivées de la garde-robe du pêcheur comme les sacs de pêche en coton version cabas ou en bandoulière. D’autres sont inspirées par la culture japonaise. Le denim gagne en sensualité avec des coupes inspirées des hanjuban, les sous-vêtements de kimono.
La collection comprend aussi deux sandales conçues avec l'artisan japonais Gion Naito. Il fabrique depuis plus d'un siècle le modèle zori, inscrite dans la culture japonaise. Traditionnellement portée avec un kimono, elle est imaginée en version décontractée.
Du côté des pièces femme, on note des robes drapées à franges dans des tissus décontractés, ainsi que des robes et des jupes surdimensionnées nouées à la taille dans des dégradés de couleurs. Les hauts sont détournés de l’obi, cette ceinture servant à fermer les vêtements traditionnels japonais. Les robes de soirée longues en crochet sont accompagnées de mules en cuir verni souple et en maille, dans les imprimés de la collection.
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