Fashion week : plongée sauvage de Boris Bidjan Saberi dans le post-apocalyptique
Au dernier étage du Palais de Tokyo, sous les grandes baies vitrées et les spots lumineux qui accentuent la blancheur de la salle, les silhouettes de la collection printemps-été 2017 de Boris Bidjan Saberi défilent à grande vitesse : pas le temps d'arrêter son regard sur telle coupe précise d'une veste ou d'un blouson tout droit sorti d'un monde post-apocalyptique. Puis, les vêtements deviennent plus rugueux, froissés par le temps.
En début de show, le créateur Perse et Allemand alterne entre le noir et le blanc avec des premières tenues un peu orientales taillées à la précision qui épousent les silhouettes. Les vestes blanches, coupées aux manches et serrées à la taille par un ruban gris, donnent l'impression d'être en face d'un personnage de manga de Dragon Ball Z. Le blouson remonté jusqu'au cou et le pantacourt gris rayé font écho à l'ensemble chinois de travail du début du siècle. Seule la longue veste -recouvrant la chemise blanche et le pantalon noir- ressemble aux précédentes collections de Boris Bidjan Saberi.
Des tenues rouillées sauvages dans un monde post-apocalyptique
Tel un voyage dans le temps vers une époque post-apocalyptique, la palette des couleurs bascule dans les teintes marron-jaune. Comme si les mannequins avaient traversé une tempête de sable et avaient été obligé de se recouvrir de leur longue veste en cuir pour se protéger. Le défilé plonge dans un délire à la "Mad Max" où les vêtements auraient rouillé. Les tenues sont un mélange de coton ciré et de cuir travaillé à l'usure. La tenue finale avec la clinquante combinaison jaune recouverte d'une longue veste marron convainc le public qui applaudit généreusement le créateur."On a beaucoup travaillé sur l'oxydation, la rouille et par conséquent le jaune"
Quel univers avez-vous voulu développer dans cette collection ?"Pour chaque saison, j'ai un thème principal, un univers sur lequel je travaille à fond et où je vais le plus loin possible d'un point de vue artistique et créatif. Pour cette collection, j'ai travaillé sur la science-fiction et plus précisément sur un univers post-apocalyptique. Les personnes utilisent des prothèses en métal pour se couvrir le visage, car il n'y a plus que cette matière dans le monde. Et à partir de cela, on a beaucoup travaillé sur l'oxydation, la rouille et par conséquent le jaune. Cela a donné une couleur, une ambiance à la collection. Après je me suis vraiment penché sur les vêtements".
Pourquoi avoir un peu laissé de côté le noir dans ce défilé ?
"J'ai essayé de ne pas montrer de look sombre, noir, car ce sont des variations sur lesquelles j'ai déjà travaillé et que je maîtrise. J'ai essayé de trouver une évolution dans les palettes de couleurs que j'utilise car sinon je stagne dans mon travail".
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