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Fashion Week de Londres : le dernier show de Christopher Bailey pour Burberry

C'est une page qui se tourne pour Burberry : Christopher Bailey présente le 17 février sa dernière collection pour la marque britannique qu'il a contribué à transformer en géant mondial du luxe. Outre ce show très attendu, la Fashion Week de Londres, consacrée aux collections féminines automne-hiver 2018-19, accueille du 16 au 20 février 80 présentations.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Burberry septembre 2017 à Londres
 (Getty Images)

Avec leurs stars, leurs moyens pharaoniques, leurs concerts live et leurs armées de mannequins, les défilés Burberry sont parmi les plus courus du rendez-vous britannique de la mode. Christopher Bailey, 46 ans, y fera ses adieux aux fans de la griffe au tartan beige, noir et rouge (le "check"). Ce natif d'Halifax (nord de l'Angleterre), diplômé du Royal College of Art de Londres, y avait débarqué en 2001, après avoir fait ses premières armes chez Donna Karan et Gucci.

Défendre la jeunesse LGBTQ à travers le monde

La collection sera présentée le samedi 17 février dans un nouveau lieu, the Dimco Buildings dans l’ouest de Londres. Elle présentera le tartan arc-en-ciel, la dernière version du symbole le plus iconique de Burberry. "Ma dernière collection pour Burberry est dédiée et soutient certaines des meilleures et des plus brillantes associations caritatives défendant la jeunesse LGBTQ à travers le monde. Il n’y a encore jamais eu un moment plus important pour souligner que notre force et notre créativité se trouve dans notre diversité"’ a déclaré Christopher Bailey. Burberry a aussi fait des dons auprès de 3 associations - the Albert Kennedy Trust, the Trevor Project, et ILGA - dédiées à sensibiliser et à élargir les ressources disponibles à travers le monde sur les communautés LGBTQ. Une collection capsule de pièces rééditées sera disponible à la vente immédiatement après le show avec la nouvelle collaboration avec Farfetch. 
Le créateur britannique Christopher Bailey, en 2012 
 (BEN STANSALL / AFP)

Christopher Bailey a réinventé le trench-coat

Directeur créatif en 2004, il coiffe également la casquette de DG en 2014. En 17 ans, le double lauréat du prix du meilleur styliste de l'année au Royaume-Uni a permis à Burberry de prendre le virage du XXIe siècle et des nouvelles technologies. Il est l'un des premiers à intégrer les réseaux sociaux dans ses présentations, à fusionner les collections hommes et femmes ou à adopter le "see now, buy now" (vente immédiate), tout en s'entourant d'égéries telles que Kate Moss, Emma Watson, Cara Delevingne. Ces dernières années, il avait rajeuni l'image de la marque en explorant de nouvelles matières et palettes de couleurs, réinventant le trench-coat en le rehaussant de dentelle. "Sous sa gouvernance, une entreprise autrefois guère plus connue que comme un ennuyeux confectionneur d'imperméables et d'écharpes à carreaux a explosé pour devenir un vaste empire", souligne le magazine Vogue.
Créateur "incroyable" et "super intelligent", il a joué "un rôle important dans l'industrie britannique de la mode en plaçant l'innovation au coeur de Burberry", renchérit Caroline Rush, la patronne du Conseil britannique de la mode, organisateur de la Fashion Week. Son arrivée à la direction générale du groupe en 2014 avait fait hausser les sourcils de plus d'un analyste, eu égard à son manque d'expérience à la tête d'une entreprise cotée de cette envergure. De fait, le créateur réputé pour ses bonnes manières, et parfois surnommé "Mr Nice Guy" (le "type sympa"), n'a cumulé ces deux fonctions que pendant trois ans, cédant en 2017 les commandes, dans un contexte économique délicat, à l'ex-PDG de Céline Marco Gobbetti. Ce dernier a depuis annoncé un renforcement du positionnement "luxe" de Burberry, sans dévoiler le nom du successeur de Bailey à la création. Dans la presse spécialisée, le nom de la Britannique Phoebe Philo (ex-Céline) est régulièrement cité.

Quant à Christopher Bailey, il restera présent jusqu'à la fin de l'année chez Burberry pour faciliter la transition, avant de se concentrer sur de "nouveaux projets".

Transfuge de New York et jeunes talents sur les podiums

Le 17 février, Jonathan Anderson, directeur artistique du maroquinier de luxe Loewe, propose un défilé nouvelle formule pour son propre label, J.W. Anderson. Le créateur, considéré comme un des plus doués de sa génération, ne présentera plus que deux défilés par an au lieu de quatre, afin, explique la marque, de "réduire l'écart traditionnel entre la période des défilés et la disponibilité des pièces à la vente", un nouvel exemple des réorganisations stratégiques qui agitent le secteur de la mode.

Autre rendez-vous, le défilé, le 18 février, de la maison espagnole Delpozo, transfuge de la Fashion Week de New York, promesse d'élégance raffinée et de poésie. 

Il faudra compter aussi avec le bataillon des jeunes créateurs de la scène britannique : Christopher Kane, chantre du post-modernisme ; David Koma, spécialiste ès géométrie ; Gareth Pugh, l'ardent provocateur. Sans oublier Roksanda, Mary Katrantzou, Molly Goddard ou Bora Aksu.
Le créateur britannique Christopher Bailey, en 2012 
 (BEN STANSALL / AFP)

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