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Expo : les années 50, un laboratoire créatif pour la couture et le prêt-à-porter

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Les pièces de cette exposition retracent en 100 modèles et accessoires l'évolution de la silhouette de 1947 à 1957, de la naissance du New Look à la disparition de Dior et à l’avènement de Saint Laurent. 80% d'entre eux n'ont jamais été montrés. Retour, en images, au Palais Galliera musée de la mode de la ville de Paris dans une époque où l'élégance était de mise au quotidien.

Corinne Jeammet

Guêpières, jupons, jupes à corolle, escarpins pointus, imprimés fleuris ou rayés de couleurs vives, tailleurs à jupe crayon et taille de guêpe, robes bustiers-fourreaux, robes de cocktail, broderies rocailles de cristaux : telle est la couture des années 1950. À la même époque, une mode décontractée - pulls moulants, pantalon corsaires et jeans - est portée par la génération du baby-boom.
 (Corinne Jeammet)
"Ces années-là ont été marquées par une grande envie de consommer. Monsieur Dior a inventé les défilés tous les six mois", souligne Olivier Saillard, directeur de Galliera et commissaire de l'exposition. Cet historien de la mode ajoute : "Les clientes changeaient 3 ou 4 fois de tenues par jour. Avec son tailleur, Chanel a changé la donne en imposant en 1954 une seule tenue du matin au soir. La femme était alors au bord de l'émancipation".
 (Corinne Jeammet)
Début 1947, Christian Dior lance la première collection de sa maison de couture. Terminée la « femme-soldat à la carrure de boxeur », apparaissent les femmes fleurs à la poitrine marquée, à la taille soulignée et au ventre creusé, aux hanches arrondies et à la jupe ample… Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar, baptise cette collection « New Look ». Cette silhouette sablier généreuse en tissu fait scandale en même temps qu’elle devient emblématique de la décennie. D’autres styles concurrents sont remarquables : la ligne Balenciaga, dite « tonneau », au volume s’évasant dans le dos et autour de la taille ou encore, à l’opposé du New Look, la ligne Chanel au tailleur droit et strict qui crée la rupture dès 1954. 
 (Corinne Jeammet)
Disparue des podiums, la robe de cocktail, indissociable du vestiaire de la femme de goût, est, ici, à l'honneur. Perçue comme un asservissement de la femme réduite à un état de coquetterie, cette variation simplifiée de la robe du soir disparaîtra des boutiques en 1964 sous l'impulsion d'André Courrèges. 
 (Corinne Jeammet)
Ces années 1950 sont décisives pour la haute couture française qui, fragilisée depuis la crise de 1929 et la guerre, renaît. Il suffit d’égrener le chapelet des noms de maisons parisiennes devenues patrimoine national : Jacques Heim, Chanel, Schiaparelli, Balenciaga, Jacques Fath pour les plus anciennes ; Pierre Balmain, Christian Dior, Jacques Griffe, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin nouvellement apparues... 
 (Corinne Jeammet)
Paradoxalement, cette puissance de la mode française repose autant sur le prestige de ces noms synonymes de luxe, d’élégance et d’innovation que sur la capacité de la profession à se convertir au révolutionnaire prêt-à-porter. Dès 1950, « Les Couturiers Associés » - Jacques Fath, Robert Piguet, Paquin, Carven et Jean Dessès - fondent la première société spécialisée dans la diffusion sous licence de prêt-à-porter de couturiers. 
 (Corinne Jeammet)
Dans les années 1950, couture et prêt-à-porter sont non seulement  l’un des premiers secteurs économiques en France mais aussi un laboratoire de la mode. C’est l’âge d’or de la haute couture et Paris regagne son titre de capitale mondiale de la mode.
 (Corinne Jeammet)
  (Corinne Jeammet)
Avec une collection de couvertures des magazines Paris Match et ELLE, le visiteur découvre la naissance de la médiatisation de la mode. Les années 50 sont également celles des patrons, ces plans sur papier parfois signés de grands couturiers qui permettaient aux lectrices de confectionner elles-mêmes leur robe. 
 (Corinne Jeammet)
"Les années 50" du 12 juillet au 2 novembre 2014. Palais de Galliera. Musée de la mode de la ville de Paris. 10, avenue Pierre Ier de Serbie. 75016 Paris. Du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf les jours fériés. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. www.palaisgalliera.paris.fr
 (Corinne Jeammet)

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