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Dolce & Gabbana enflamme la Fashion Week de Milan automne-hiver 2018-19

Lors de la Fashion Week masculine automne-hiver 2018-2019, Dolce & Gabbana s'est offert le luxe de présenter deux shows... le premier "Anges du roi" destiné à des happy few, le second dans un grand magasin pour le public. Retour sur les grandes griffes présentes lors de ces trois journées milanaises, avant de partir pour la Fashion Week parisienne qui prend le relais du 16 au 21 janvier 2018.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Dolce & Gabbana automne-hiver 2018-19, en janvier 2018 à Milan
 (Marco BERTORELLO / AFP)

Dolce & Gabbana, deux shows à un jour d'intervalle

Dolce & Gabbana a présenté un show le 13 janvier réservé aux happy few où la maison italienne a fait défiler des dizaines de millenials, stars des réseaux sociaux et enfants de célébrités, sur le thème des "Anges du roi" : des lustres de cristal, une porte surmontée du signe "King's Angels" et d'une énorme couronne royale... Au menu de cette collection, dessinée par le duo de stylistes Domenico Dolce et Stefano Gabbana, veste brodée d'or ou signée King's sur la manche, costumes noirs imprimés de grosses fleurs ou d'anges, le tout porté sur des pantalons courts laissant voir les chaussettes et des mocassins-pantoufles... 
La griffe fait une large place aux broderies et aux paillettes. Les revers des vestes sont parfois recouverts de sequins, or ou argent, et les pantalons peuvent être en strass, argent, noir ou rouge brillant. Les anges s'affichent sur les vestes en jeans et même sur un ensemble jogging rose. Le défilé s'est terminé par un concert live du chanteur colombien de reggaeton Maluma habillé d'un costume en paillettes argentées. 
Concert live de Maluma au show Dolce & Gabbana, janvier 2018
 (Venturelli/WireImage)
La maison, qui a fait des millenials (ces jeunes nés entre 1980 et 2000) sa cible de choix, a fait défiler les plus célèbres d'entre eux, comme Kevin Chaplin, le petit-fils de Charlie Chaplin, Dylan Jagger Lee, fils de l'actrice Pamela Anderson et du batteur Tommy Lee, Paris Brosnan, fils du comédien Pierce Brosnan, ou encore Christian Combs, fils du rappeur Puff Daddy. Présents également sur le podium le mannequin star Neels Visser, aux 2,7 millions de followers sur Instagram, Cameron Dallas, devenu célèbre grâce à ses vidéos humoristiques postées sur l'application Vine, et le musicien et acteur Austin Mahone.
Dolce & Gabbana automne-hiver 2018-19, le 13 janvier 2018 à Milan
 (enturelli/WireImage)
Le 14 janvier, Dolce & Gabbana a organisé un défilé à La Rinascente, une chaîne italienne de grands magasins. Venus faire des emplettes, certains s'agacent de ne plus pouvoir sortir, les escalators étant bloqués... Mais soudain, la musique résonne et les mannequins défilent. La foule braque ses téléphones portables pour shooter des modèles en veste de pyjama de soie ouverte sur un torse musclé, sur lequel pend un collier en or. La collection baptisée "DG Sartoria" est plus classique que celle de la veille. "C'était génial ! Cela n'arrive jamais qu'un défilé soit ouvert au public, il faut toujours avoir une invitation. C'est mon premier défilé", s'enthousiasme Leslie Boggi, 18 ans. "D&G a un style jeune, très extravagant. C'est une icône". Avec son amie Sonia Ferri, elles ont filmé et posté des photos sur Instagram, réseau social très utilisé par la griffe. Elles font partie du coeur de cible de D&G, les "millenials", ces jeunes nés entre 1980 et 2000. Mais les plus âgés sont aussi séduits : "c'est vraiment une belle occasion d'ouvrir les défilés", souligne Davide Parise, 38 ans.
Dolce & Gabbana ah 2018-19 à La Rinascente, chaîne italienne de magasins, janvier 2018
 (Miguel MEDINA / AFP)
L'initiative de D&G s'inscrit dans cette volonté d'"ouverture sur la ville" souhaitée par le maire de Milan, Giuseppe Sala, qui avait invité en septembre 2016 le monde de la mode à suivre l'exemple du design. Le Salon du meuble, organisé en avril, essaime une multitude d'évènements off qui suscitent l'enthousiasme des Milanais et des touristes.

Retour sur les shows Moschino, Versace, Etro, Emporio Armani, Zegna

Masque en latex noir sur le visage, cuissardes brillantes, bustier, culotte et jarretelles... Chez Moschino, le ton est subversif. Le styliste Jeremy Scott, qui a fait le choix d'un défilé mixte, questionne les frontières conventionnelles du féminin et masculin, comme avec cette traîne en froufrou accroché à une veste d'homme ou ces longs gants en plastique noir qu'il leur fait porter. Sur certains vêtements, de multiples mots en anglais s'affichent : fessée, plaisir, souffrance... Un manteau se poursuit avec son double inversé traînant par terre, tandis qu'une robe se termine avec une immense main la suivant sur le sol.
Moschino automne-hiver 2018-19, janvier 2018 à Milan
 (Marco BERTORELLO / AFP)
Dans un style plus classique, Giorgio Armani, 83 ans, a proposé pour sa ligne sport-streetwear Emporio Armani, une collection dans un esprit urbain élégant, "précieux mais non frivole", avec lui aussi un défilé mixte. Les pantalons sont courts, avec revers ou non. Le velours ultra présent, que ce soit avec un costume complet bleu nuit ou une veste et pantalon à damiers noir sur noir jouant sur la lumière. La collection est sombre, avec beaucoup de noir, bleu nuit et gris foncé. La femme Armani est élégante en short ou bermuda noir, perchée sur de hauts talons ou de fines bottines plates.
Emporio Armani automne-hiver 2018-19, janvier 2018 à Milan
 ( CHINE NOUVELLE/SIPA)
Donatella Versace a revisité le tartan écossais, dans des nuances bleu-rouge, noir-rouge ou jaune-noir. Il se décline sur vestes et pantalons mais aussi sur une jupe plissée courte à porter avec des cuissardes assorties. Les dessins baroques ont toujours une bonne place dans la collection, tout comme le léopard, avec des manteaux longs aux motifs de l'animal. Esprit safari également avec des pardessus aux motifs de zèbre. Le vestiaire est destiné à "un homme qui n'a pas peur d'explorer son côté sauvage", souligne Versace, en expliquant avoir "réinterprété les codes de la maison de manière plus jeune" avec cette collection qui prône la singularité dans une attitude résolument "m'as-tu vu".
Versace automne-hiver 2018-19, janvier 2018 à Milan
 (Miguel MEDINA / AFP)
La maison Etro, qui fête ses 50 ans, a ouvert pour une heure aux anonymes son "Dandy Detour", installation créée dans le Palazzo del Ghiaccio (une ancienne patinoire) afin de faire découvrir sa collection. Le visiteur est accueilli dans une sorte de brocante de luxe, des souvenirs accumulés par le Dandy : les mannequins sont assis dans des fauteuils, allongés sur une énorme pile de coussins ou adossés à un juke-box. "Nous sommes pour la multiplicité, l'ouverture", explique Kean Etro. "C'est aussi l'esprit d'un certain Milan", celui de "l'accueil", ajoute-t-il, en rappelant que pour Etro il ne s'agit pas d'une première. "Par le passé, nous avons déjà organisé des défilés dans un supermarché, un train ou à travers les rues de Milan", précise le directeur artistique, en soulignant avoir "toujours un peu de difficulté à vivre le défilé traditionnel".
Etro automne-hiver 2018-19, janvier 2018 à Milan
 (Delbo/WWD/Shutterstock/SIPA)
La maison italienne Ermenegildo Zegna a mis à l'honneur les belles matières dans un décor de... neige. Alessandro Sartori, avait choisi pour écrin la Bocconi, l'une des meilleures universités d'Italie, pour son show. Le foyer, aux murs en béton brut et verre, avait pris pour l'occasion des allures de station de sport d'hiver, avec des flocons accueillant les visiteurs et de la (fausse) neige recouvrant le sol. Manteau long, blouson en cuir, doudoune moelleuse sur des pantalons en lainage resserrés sur le bas à porter avec des chaussures montantes... Le directeur artistique propose un look urbain mêlant confort et élégance, avec de belles matières, alpaga brossé, mohair et cachemire notamment. Cette collection est "un dialogue entre le technique, le moderne d'un côté et le naturel, le biologique", a expliqué le designer.
Zegna automne-hiver 2018-19, janvier 2018 à Milan
 (Miguel MEDINA / AFP)
La mode est le deuxième secteur industriel en Italie, après la mécanique. Elle a affiché une croissance de 2,5% en 2017, atteignant un chiffre d'affaires de 64,8 milliards d'euros, et même de 87 milliards (+2,8%) si l'on prend en compte les bijoux, lunettes et produits de beauté.

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