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Disparition de Vivienne Westwood : "Elle était une sorte d'aristocrate punk", a salué le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac

La styliste britannique est décédée jeudi 29 décembre à l’âge de 81 ans. Elle a accompagné le mouvement punk en Grande-Bretagne dans les années 1970.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vivienne Westwood durant une conférence de presse à Londres, en 2014. (ANDY RAIN / EPA)

Vivienne Westwood était "une sorte d'aristocrate punk" qui "a révélé la partie politique de mon travail", a salué vendredi 30 décembre sur franceinfo le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac après la disparition jeudi à l'âge de 81 ans de son amie styliste qui a accompagné le mouvement punk en Grande-Bretagne dans les années 1970. "Vivienne a toujours été habitée par cette idée de déconstruction", a-t-il témoigné avant de saluer sa conscience écologique : "C’était une grande dame qui pensait aux générations futures."

franceinfo : Comment définiriez-vous votre amie Vivienne Westwood ?

Jean-Charles de Castelbajac : C’est liberté et transgression sur une base de culture formidable. Elle était passionnée de Dickens. Elle a ouvert des chemins. La devise royale anglaise, "Honni soit qui mal y pense", lui convient très bien. Il y a cette idée de transgression perpétuelle au service des causes. Elle est une sorte d'aristocrate punk. Elle a cet attachement aux traditions et a cette force de les transformer. Je l'ai rencontrée en 1972 sur King's Road. Je faisais les vêtements dans des serpillières parce que je voulais commencer par la fin et elle faisait des tee-shirts avec des os de poulet avec lesquels elle écrivait. Je trouvais ça d'une force incroyable. Vivienne a toujours été habitée par cette idée de déconstruction. C’est très important lorsqu'on est créateur.

Comment l’avez-vous rencontrée ?

Je l'ai vraiment rencontrée par hasard. Je me sentais un peu seul dans mon mouvement à Paris. J'allais souvent à Londres où je cherchais le son, la musique. C'était l'époque du glam rock où on commençait à entendre parler des New York Dolls et de groupes comme Sweet. J’ai découvert cette boutique sur King's Road. Elle était là, Malcolm McLaren était là. Ils sont devenus mes amis à jamais puisque cela fait maintenant un demi-siècle. Nous partagions cet esprit de faire des choses sur nos convictions. Elle n'a jamais perdu cet esprit.

"C'était certes une grande dame mais une grande dame qui pensait aux générations futures."

Jean-Charles de Castelbajac, créateur de mode

à franceinfo

A-t-elle été importante dans votre travail personnel ?

C’est elle qui m'a révélé et a révélé la partie politique de mon travail, la partie manifeste, en me disant que la mode était là pour être un message avant tout. Je n’avais pas vraiment conscience de ça. Elle était très habitée par cette conscience de la planète. Cette notion de l'écologie des générations futures, la transmission. 

Quelle était la patte de Vivienne Westwood en tant que styliste ?

C’est quelqu'un qui va transformer, par exemple, les corsets, la mode du XVIIIᵉ siècle, les transformer et les intégrer dans la modernité. Tailler dans l'étoffe et ensuite recoudre avec des épingles à nourrice. Il y a, à la fois, la tradition et la transgression. Il y a la déconstruction pour créer quelque chose de novateur. Elle a écrit beaucoup de messages sur ses vêtements. C’était très important pour elle.

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