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Des femmes vitriolées mannequins d'un jour à Dacca au Bangladesh

Reshma Qureshi, une indienne de 19 ans défigurée par une attaque à l'acide, avait défilé en septembre 2016 lors de la semaine de la mode new-yorkaise. Cette fois-ci, c'est à Dacca, capitale du Bangladesh, qu'une quinzaine d'autres victimes ont arpenté le podium pour Bibi Russell. Une initiative destinée à attirer l'attention sur les besoins de ces femmes.
Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Femmes vitriolées mannequins lors d'un défilé de mode à Dacca, mars 2017
 (STR / AFP)

Les Fashions weeks porte-voix 

Reshma Qureshi, défigurée par une attaque à l'acide, avait défilé en septembre 2016 à New York dans le cadre de la semaine de la mode. Cette Indienne devenant le visage d'une campagne appelant à mettre fin à la vente libre d'acide en Inde. Aujourd'hui les semaines de la mode les plus courrues prennent de plus en plus positions sur leurs podiums : symposium sur les créateurs de mode noirs, défilé de mannequins handicapés, condamnation des propos de Donald Trump (à New York) ; défilé de Valentina Sampaio, mannequin transgenre (à Milan). 

D'autres Fashions weeks moins connues commencent à s'exprimer : en janvier 2017, à la Lakmé Fashion week de Bombay défile Anjali Lama, mannequin transgenre ; en février 2017, à la Fashion week de Kiev en Ukraine la mannequin en chaise roulante Alexandra Koutas brise les tabous au défilé de Fiodor Vozianov ; en mars 2017, à la Dacca Fashion week au Bangladesh des survivantes d'attaques à l'acide arpentent les catwalks.  

Un défilé organisé par l'organisation britannique ActionAid

Shonali Khatun a ouvert le bal du show intitulé "Beauty Redefined" avec un ensemble conçu par la mannequin bangladaise devenue couturière Bibi Russell. L'étudiante de 14 ans avait dû subir une reconstruction faciale après avoir été attaquée à l'acide peu après sa naissance. Alors qu'elle n'était âgée que de 17 jours, un voisin avait versé du vitriol sur son visage pendant son sommeil en raison d'un litige foncier avec ses parents. 

"Je me sens si bien d'être là. Je me sens plus puissante", a déclaré à l'AFP la collégienne, qui a ouvert la voie à la quinzaine de femmes survivantes d'attaques à l'acide sur le podium pour un défilé organisé par l'organisation britannique ActionAid. Après l'agression, Shonali Khatun a passé trois années à l'hôpital. 
Femmes vitriolées mannequins lors d'un défilé de mode à Dacca, mars 2017.
 (STR / AFP)

Shonali Khatun rêve de devenir docteur 

Malgré le mépris quotidien de ses proches et des habitants du village, elle dit aspirer à devenir docteur. "J'atteindrai ce but un jour. La douleur m'a enseigné à être forte". 

Originaire d'un milieu modeste, devenue une célèbre mannequin présente jusque dans les pages de Vogue ou Harper's Bazaar, Bibi Russell espére que ce défilé apportera davantage de reconnaissance à ces femmes. "C'est une chose qui me tient vraiment à coeur (...) Laissons-les avoir une vie dans ce monde", a-t-elle dit. 

Les zones rurales touchées

Les attaques à l'acide, généralement contre des femmes dans les zones rurales, sont un problème majeur au Bangladesh. L'année dernière, 44 de ces agressions ont été enregistrées, en baisse par rapport aux plusieurs centaines par an du début des années 2000. 
Femmes vitriolées mannequins lors d'un défilé de mode à Dacca, mars 2017
 (STRINGER / AFP)
Selon la fondation Acid Survivors, ce déclin est attribuable à la plus grande sévérité de la loi, qui peut aller jusqu'à la peine de mort. Mais les survivantes de ces agressions restent confrontées à une ostracisation sociale et aux discriminations en raison de leur difformité physique dans cette société conservatrice.

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