Défilés parisiens : une 3e journée qui donne la part belle à la femme active
Coup de coeur pour Nina Ricci qui prône une nostalgie raffinée mais modernisée
Peter Copping a proposé une collection empreinte d'une feinte nostalgie en s'inspirant d'une relation fantasmée mère-fille et à la façon dont celle-ci s'approprie et interprète la garde-robe de ses aînées. Piochant dans son dressing, elle s'accapare les vêtements et se les approprie. La collection est sensuelle et décontractée, sophistiquée et nonchalante avec comme matière fétiche un tweed réinventé avec modernité, des pièces de lingerie. La palette se décline en parme, mauve, violet, prune, bordeaux, brun mais aussi du rose et des teintes douces. Les imprimés sont graphiques et naifs. Une collection qui fait le pari d'être à la fois sage et sexy, tout en douceur. On en redemande !
Balenciaga a livré une collection en maîtrise et en contrastes, alliant le fluide et le raide, le mat et le brillant, l'ultra-féminin et le musclé. Nicolas Ghesquière affectionne le mélange des rendus, des matières et des couleurs. Sous les néons de bureaux d'une tour du front de Seine, les mannequins défilent sur les lignes lumineuses - créées par l'artiste Dominique Gonzalez-Foerster - comme en apesanteur. Elles sont carrossées dans des vestes bleu dur ou noir, épaulées, la taille sanglée ou des blousons droits architecturées, col officier, brodés d'arabesques argent. Les pantalons froncés, taille haute, en soie froissée (bleu, noir, bronze) s'agrémentent de tops bustiers aux bretelles croisées ou de chemises col kimono, blanc ou jaune. Les jupes trapèze mi-mollet, en lainage blanc se portent avec d'amples sweats parme de laine.
Chez Carven, Guillaume Henry a présenté un prêt-à-porter frais et féminin, fidèle au credo "preppy couture" de la maison, fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et aujourd'hui en pleine renaissance. Le styliste revisite ses petites robes rallongées au-dessus du genou et au volume amplifié à partir de la taille. Manteaux et robes en jacquard ont ouvert le bal, puis laissé la place à du cuir ajouré, des petites vestes au col en fourrure et des imprimés inspirés du sulfureux peintre néerlandais Jérôme Bosch. La palette joue sur les tons fauves, moutarde, kaki, rouge et noir mais s'amuse d'imprimés flamboyants : scène de la vie quotidienne à la ferme au Moyen Âge sur une jupe trapèze, broderies ajourées inspirées des rosaces d'église.
Pendant tout le défilé Manish Arora, les taggeurs écrivent « Life is beautiful » sur les murs en béton d’un quai au bord de Seine.
Sharon Wauchob a opté pour des couleurs douces : blanc cassé, vieux rose, prune et noir. Ambiance rétro-romantique avec des blouses en mousseline de soie et des robes plissées au dessus du genou. La créatrice irlandaise joue sur la transparence et la légèreté des matières. Les pièces noires sont rehaussées de broderies argentées. Et les manteaux aux cols de fourrure rappellent ceux des années 1930, récemment remis à l’honneur par Bérénice Béjo dans The Artist.
Cuivrés, strass, velours et cuir, le styliste de Balmain, Olivier Rousteing, 26 ans, a réinterprété, pour sa 2e collection, des vestes structurées et brodées de mille brillants. Pour les vestes "je suis parti d'un strict carré pour en faire des objets ornés en trois dimensions, parfait écrin pour souligner le visage", explique le créateur. Elles se portent sur de fins pantalons noirs ou des jupes courtes. Du blanc nacré, un vert pâle et vert billard, du bleu pétrole et du rose poudré défilent en ensembles pantalons.
Vestiaire plus fonctionnel chez Barbara Bui, qui s'offre plusieurs touches de fantaisie et un look ensoleillé, avec des filles maquillées de bonne mine. Une majorité de pantalons feu-de-plancher permettent d'admirer les chaussures à talon, bestseller de la maison avec les sacs. On note de longs manteaux en drap kaki, des chemisiers blancs vaporeux mais aussi des incrustations de python sur des manteaux en marqueterie de cuir, des chemisiers en léopard argentés et des blousons dorés. Une femme moins rock mais plus sauvage se dessine pour l'hiver prochain.
L'Américain Rick Owens, sur une bande son hip-hop trash et une mur de flammes en fond de scène, a imaginé des silhouettes longilignes à dominante de gris, portant un bonnet de laine qui se prolonge en voilette ou grillage sur le visage. Sous les longs manteaux en laine aux manches étroites, des tuniques en soie drapées dans des gris lumineux et de grandes bottes couvrant le genou. Des blousons en cuirs souples et lavés présentent une variété de cols et de revers. Parfois en peau retournée, ils se portent sur d'amples robes fluides. La fourrure s'incruste sur les manches d'une veste en cuir chocolat, avant de s'épanouir sur des manteaux.
Egalement sur les podiums de cette 3e journée: ANN DEMEULEMEESTER, LUTZ, AF VANDEVORST, et BERNAHRD WILLHELM.
A suivre la 4e journée : ROLAND MOURET, CHALAYAN, GASPARD YURKIEVICH, ANNE VALERIE HASH, CHRISTIAN DIOR, ISABEL MARANT, MAISON MARTIN MARGIELA, SONIA RYKIEL, AMAYA ARZUAGA, YOHJI YAMAMOTO et LANVIN.
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