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Défilés masculins : la nonchalance chic 70' de Paul Smith

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Pour la 5e et dernière journée où 10 créateurs dévoilaient leurs collections automne-hiver 2015-16, c'est le Britannique Paul Smith qui m'a étonnée avec sa collection aux réminiscences 70'. Un regard dans le rétro assumé puisque le créateur fait l'objet d'une exposition intitulée "Hello, my name is Paul Smith" au musée de Hasselt en Belgique, dès le 30 janvier 2015.

PATRICK KOVARIK / AFP

Paul Smith prolonge l'hommage au Bauhaus, mouvement majeur et avant-gardiste du design dès le début du XXe siècle, que le styliste britannique a enclenché avec sa dernière collection féminine. La palette de couleurs est inspirée des artistes aventuriers Josef & Anni Albers et plus particulièrement de leurs voyages au Mexique : pêche, orange, vert et la couleur de la terre dans toutes ses nuances. Des dessins géométriques dont le triangle, emblème de la collection, s'invitent sur les pulls, les foulards de soie, les tricots en jacquard, les chemises de coton. Pour les grands froids, d'amples manteaux doudounes qui s'étirent presque jusqu'au sol, des pardessus de laine, parfois dépourvus de cols, de longs manteaux de patchworks chromatique et surtout le retour du manteau en peau de mouton. La silhouette a une réminiscence 70 avec ses épaules larges et la taille haute. Comme chez d'autres créateurs, tous les pantalons se terminent sur des ourlets au-dessus de la chaussure. Le créateur britannique de 68 ans a expliqué que cette collection revisitait son rapport "à la musique et à l'époque hippie".
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Lanvin a proposé des pantalons larges à taille haute, des pulls à torsades rentrés sous la ceinture, des vestes de costumes croisés. Les chemises s'accompagnent de sous-pulls. Les pièces se superposent: un blouson en serpent se porte sur une veste de costume Prince de Galles. Un pardessus recouvre une longue veste en cuir, qui elle-même s'additionne à trois couches de vêtements. Les formes sont amples, la palette dominée par le gris. Les dernières silhouettes, noires, sont accessoirisées par des épingles. "Le métal (des épingles) était important, ce côté dur. Nous vivons dans une époque difficile, ça oblige le designer à se poser des questions sur son travail", a commenté le directeur artistique pour la ligne masculine de Lanvin, Lucas Ossendrijver. "Quand on regarde à Paris, il y a tellement de militaires en ce moment, ça a un côté surréaliste". "J'ai de la chance de pouvoir rêver, d'avoir la possibilité des faire les choses que je veux, tout en restant quand même dans une sorte de réalité", a-t-il ajouté.
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Hedi Slimane a proposé un vestiaire résolument androgyne qui a clôturé la semaine de la mode masculine. Dans un Carreau du Temple tout tendu de noir, couleur dominante de la collection, les silhouettes Saint Laurent sont plus longilignes que jamais, soulignées par des pantalons double peau ultra-slim en cuir ou en toile, sous des vestes étroites et courtes, de rares blousons ou des manteaux de laine. La cape longue, sans manches, fait un timide come-back, alternative aux manteaux traditionnels. Côté costumes, le modèle à rayures façon Borsalino, revient aussi sur des bottines à talons. Quelques modèles féminins s'invitent au bal, essentiellement des tuniques ou robes courtes pailletées noir ou argent, sous des parkas militaires vertes. Le soir, l'homme adopte aussi le pailleté en vestes festives.  
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
  (Agnès.b)
Nouvelle venue dans le calendrier masculin, la maison Cifonelli a présenté sa 2e collection. "On retrouve la fameuse épaule Cifonelli qui est ainsi mise à la disposition d'une clientèle plus large qui peut bénéficier de la même sensation de confort que les clients du sur-mesure", explique à l'AFP l'Américain John Vizzone, le directeur artistique. "La collection allie soin du détail et des proportions, hérité du sur-mesure, à une palette de couleurs aux inspirations toscanes", commente la maison qui s'est lancée en 2014 dans le prêt-à-porter. Mais qu'est ce qui rend l'épaule Cifonelli si caractéristique? "Tout se joue au niveau de l'emmanchure, plus étroite chez nous. La manche est travaillée de manière incurvée, vers l'avant, pour faciliter les mouvements du bras, c'est ce qui fait que nos vestes, très près du corps, offrent une grande liberté de mouvement", explique Massimo Caiselli-Cifonelli qui, avec son cousin Lorenzo, perpétue une tradition de maîtres tailleurs vieille de plus d'un siècle. 
 (Cifonelli)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
  (Lanvin pap masculin ah 2015-16, à Paris)

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