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Défilés masculins à Paris : Saint Laurent tempère son rocker chic

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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So classe, je clôture la fashion week masculine automne-hiver 2014 en assistant à mon premier défilé Saint Laurent ! Coup de coeur du jour pour cette collection signée Hedi Slimane qui me semble plutôt sage, même si l'inspiration rock -des collections précédentes- y est toujours présente. De ces looks -réservés aux hommes slim- se dégage une énergie incroyable. Attention looks affûtés au programme

FRANCOIS GUILLOT / AFP

Dimanche soir, juste avant le lancement de la haute couture printemps-été 2014, Saint Laurent a clôturé les défilés de mode masculine avec une collection plus sage mais qui garde des inspirations rock. Premier look, un pantalon noir, près du corps, court, avec une veste grise assez longue. Une écharpe est enroulée négligemment autour du cou du mannequin qui porte une gros manteau gris. Plusieurs looks assez sages se succèdent. Depuis qu'Hedi Slimane créé pour Saint Laurent, il a misé sur le grunge et le rock. Le designer retravaille des incontournables de la garde-robe masculine dont le costume. Puis des perfecto, des carreaux rouges et noirs, des blousons rouges avec du léopard, du cuir se mélangent à ce vestiaire. Une chemise à jabot se porte avec une veste rose brillante. Certains looks font penser aux années 50 plus qu'aux eighties. Cette garde-robe est toujours réservée aux hommes très minces. Pour Pierre Bergé, l'ancien compagnon d'Yves Saint-Laurent, "c'est la meilleure collection d'Hedi chez Saint Laurent. C'est formidable. Magnifique". Pour François-Henri Pinault, Le PDG de Kering, propriétaire de Saint Laurent, "c'est un nouveau répertoire, mais avec la même inspiration, qui dépasse les codes établis. C'est une vision très rock n'roll de la vie".
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Le créateur Lucas Ossendrijver, qui travaille sous la houlette d'Alber Elbaz, le directeur artistique de la maison Lanvin, a voulu donner "la liberté de choisir" avec cette collection. Il y a quantité de matières, de silhouettes différentes (pantalon près du corps, large, long, feu au plancher, taille haute, basse). Les looks rock dominent mais il y a aussi du classique et du streetwear. Ce défilé, "ce n'est pas un look, ni un homme. (...) Il est question d'individualité, (...) de laisser la liberté aux gens", a expliqué à des journalistes Alber Elbaz. Il raconte avoir réfléchi à l'uniforme: "C'est le contraire de ce qui rend les gens heureux", a-t-il tranché. "Il faut être soi-même". L'homme Lanvin assortit le col de ses chemises à ses chaussures, des sneakers flashy (vert, rose, bleu...). Les rayures tennis de ses costumes peuvent être rouges ou bleues. Par ailleurs, il ne s'interdit pas de se la jouer "arty", avec des contours de visage et des mains dessinées sur ses sweats.
 (Thibault Camus/AP/SIPA)
Le styliste britannique Paul Smith a trouvé son inspiration dans le rock, en particulier dans le style psychédélique de Jim Morrison. La musique des Doors rythme donc le défilé. Des notes de musique apparaissent sur la première silhouette, sur un long manteau bleu marine. Il y a des strass bleus sur les épaules d'une chemise en jean, comme sur des chaussures, des animaux (singes, chameaux, girafes, flamand rose) s'impriment sur les vêtements. Autant de références à la Côte ouest des Etats-Unis où vivait le chanteur des Doors. Ces imprimés joyeux donnent de l'énergie. "Je pense qu'il est temps d'aller au-delà de la ligne parfaite", explique Paul Smith. "Partout dans le monde, les gens veulent quelque chose de plus fort, plus puissant". La collection est faite de cachemire, d'angora, de soie, de laine.... Les vestes sont portées avec un pull plutôt qu'une chemise pour créer un look plus décontracté. Les pulls sont en cachemire, les ponchos sont larges...  "C'est donc très fluide. Les rock stars aiment être confortables!", lâche Paul Smith. La palette est à l'image de la collection joyeuse : coucher de soleil orange, nuances de sable , bleu nuit profond et des noirs.
 (FRANCOIS GUILLOT)
Chez l'Américain avant-gardiste Thom Browne, le gris était de mise pour sa collection automne-hiver 2014-2015.
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Pour les 6 premiers passages du défilé, Agnès b. a donné une carte blanche à Adrien Beau, artiste, styliste, réalisateur. Pour cette collection, il a dessiné les vêtements qu'il souhaiterait porter : des jeunes gens très ironiques et un peu moqueurs qui se seraient accaparés tous les clichés du respectable vestiaire du Monsieur accompli, du 3 pièces à la robe de chambre matelassée.... Puis en ouverture du défilé Agnès b., la combinaison de travail revisitée en laines mélangées, suivi d'un vestiaire pour jeunes étudiants, artistes bohèmes (jeans portés retroussés, teddys, pantalons, vestes, manteaux et costumes en tweed. Mitaines et chapeaux et baskets sont customisées par l'artiste graffeur Jon One. Puis voici le vestiaire des business men avec des costumes fittés dans des coloris gris, marine, prune. Le soir est rock avec des leggings en cuir, des jeans stretch, des perfectos en vinyle, des chemises en dentelles.
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Est-ce une fille ou un garçon? Dès le premier mannequin, le créateur japonais Rynshu brouille les pistes en faisant défiler les deux sexes. Il y a même deux filles qui portent des fausses moustaches ! Et en voyant la collection, on imagine bien une femme subtiliser quelques pièces dans la garde-robe de son compagnon. L'ensemble est très sombre mais le noir s'associe à du lamé bleu ou gris. Ainsi, une veste noire est rehaussée par une bande gris irisé sur les épaules. On croit les pantalons stretch déchirés sur la jamb e; en réalité, il y a un jeu savant de zip. L'esprit est punk mais aussi glamour. Une cape noire en laine est ornée de délicates broderies de fleurs blanches, que l'on retrouve sur un pantalon masculin. En ce qui concerne les matières, Rynshu a opté pour du velours de satin et de soie, du Jacquart brodé de fils d'or et d'argent, de cachemire, de l'agneau. 
	 
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Melinda Gloss est une marque française créée en 2009 par deux trentenaires - Rémi de Laquintane et Mathieu de Ménonville. C'est un vestiaire masculin parisien avec beaucoup de "made in France", qui séduit les branchés de l'Hexagone, comme ceux du Japon et des Etats-Unis. Le duo de créateurs propose aux trentenaires "un vestiaire complet", qu'ils veulent "simple mais singulier", avait expliqué Rémi de Laquintane lors de la présentation de sa précédente collection.. Cette saison, la palette des couleurs est inspirée de celle des arbres. Oon retrouve ces verts en motifs jacquard sur des pièces de jersey, réinterprétés, voire pixelisés. 
 (PIXELFORMULA/SIPA)
Premier défilé dans le calendrier de la mode masculine pour Umit Benan, le créateur d'origine turque né à Stuttgart, qui a grandi à Istanbul et voulait être cinéaste… avec l’envie de raconter des histoires. Pour lui, il n’y a pas de distinction réelle entre la vie, la fantaisie et la fiction : « Je suis intéressé par les contrastes" indique Umit Benan qui a lancé sa ligne en 2009. "Je n'aime pas la perfection " explique le créateur qui construit, à chaque saison, une histoire fictive autour du personnage qu'il a en tête et des questions qui le touchent. Intitulé de sa collection hiver 2014-2015 : "Home Run. In 1940' one man changed the game of baseball". 
 (PIXELFORMULA/SIPA)
Pierre Mahéo créé en 2012, Officine Générale. La marque mêle patrimoine du vêtement de travail à des coupes classiques. Chaque détail, chaque poche, chaque surpiqure remplit une fonction et sert le confort de son propriétaire. Le vestiaire combine tailoring workwear et militaire. Les tissus proviennent du Japon, de l'Angleterre ou d'Italie : Oxford, chambray, popeline pour les chemises et vestes en flanelle, toile de laine ou cashmere et coton... Il a travaillé pour de grandes maisons de mode de l'Italie et de la France. 
 (EPA/MAXPPP)

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