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Défilés haute couture : en apesanteur avec Stéphane Rolland
Article rédigé par
franceinfo
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Corinne Jeammet (avec AFP)
France Télévisions
Publié le 28/01/2015 09:50
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
De belle signatures pour cette 3e journée : Chanel, Bouchra Jarrar, Julien Fournié, Atelier Gustavolins, Giorgio Armani Privé et Alexandre Vauthier, Mais ce sont les diaphanes créatures, en apesanteur, de Stéphane Rolland qui décrochent mon coup de coeur. Sa collection, incroyablement aérienne, offre une nouvelle liberté au corps en dépit du volume très imposant des robes.
MARTIN BUREAU / AFP
C'est à la Maison de la Radio, que le créateur français Stéphane Rolland a dévoilé des silhouettes aériennes et épurées pour une nouvelle liberté du corps. Ici tout semble flotter en apesanteur dans un univers précieux, baigné de sérénité. Pas de bande son agressive, pour rythmer les passages des mannequins, simplement une interview du couturier en toile de fond. Ici, tout est ultra-légèreté, fluidité et épure dans une palette de tonalités neutres. Oubliées les flamboyants rouges des collections précédentes pour des blancs, des crèmes, des dorés, des terracotas et quelques noirs. Et pour sublimer cette palette monochrome quelques touches d'or ou d'argent. Légèreté et transparence que l'on retrouve aussi dans les matières en dépit des volumes imposants des robes qui se jouent parfois de l'asymétrie. La légéreté est au cœur des créations avec d’étonnantes crinolines de gaze transparente brodées de gypsophiles, de latex ou de dentelles laquées, qui ouvrent le bal pour laisser place à tous les incontournables de la maison, telles les combinaisons pantalons en jersey et gazar et les robes capes en crêpe de soie. Au final, des robes de princesses, toutes plus volumineuses les unes que les autres....
(BUKAJLO FREDERIC/SIPA)
Bouchra Jarrar veut habiller la Parisienne de la rue en lui proposant des pièces essentielles de sa garde-robe, des tailleurs, jupes ou pantalons, "coupés dans des matières nobles", a-t-elle expliqué à l'AFP. Côté matières, le tweed et la soie aux motifs jacquard, noir "bitume" ou ivoire, complètent une collection au style épuré et aux coupes élégantes. "Effectivement, j'ai choisi le noir et le blanc antique qui apportent un peu l'idée du masculin que j'aime traiter dans mon travail même si je ne suis pas du tout dans une opposition masculin-féminin. J'habille d'abord des femmes d'aujourd'hui avec des coupes que je vois tous les jours dans la rue. Ces coupes, je les associe ensuite à des matières insolites que je choisis et que je crée moi-même fil à fil. J'aime l'idée de créer ma propre matière première. C'est ma vision de la mode. Je vois une Parisienne assise ou débout, en jupe ou en pantalon, tout simplement" explique la créatrice qui ajoute "J'aime beaucoup les filles en pantalon mais aujourd'hui, j'ai aussi voulu exprimer leur féminité en leur mettant des jupes courtes sous des vestes, notamment en tweed. La haute couture doit être le reflet de la rue, de la vie, tout en étant la très grande élégance. D'ailleurs, je crée ma ligne, en même temps que le prêt-à-porter. (…) La rareté des étoffes fait que l'on s'adresse à des femmes qui ont les moyens. Mais ce n'est pas à cette clientèle que je pense d'abord lorsque je crée mes vêtements. J'aime seulement travailler les matières, belles et nobles. Je travaille aussi beaucoup mes coupes, je passe un temps fou à étudier les lignes".
(MIGUEL MEDINA / AFP)
La maison Alexandre Vauthier, présente dans ce calendrier depuis janvier 2011, vient de rejoindre le cercle des maisons de haute couture. Elle conçoit, par ailleurs, des collections de prêt-à-porter. Le couturier de 43 ans, qui s'est formé aux côtés de Thierry Mugler et Jean Paul Gaultier, s'est lancé dans la haute couture en 2009. Ses créations, féminines et sexy, font une large place au noir et à l'or, aux robes fendues et aux décolletés. Il compte de nombreuses adeptes parmi les stars, comme Rihanna,Beyoncé, Lady Gaga et Vanessa Paradis.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Dans la serre tropicale qui sert de décor au défilé Chanel, des hommes en espadrilles et chapeaux de paille entrent en scène. L'un d'eux fait semblant d'arroser les plantes en papier cartonné, qui s'ouvrent pour laisser s'épanouir des fleurs exotiques de couleurs vives. Les fleurs abondent ensuite sur les modèles qui défilent, en bouquet sur des épaules ou en bas d'une veste longue, en couronne autour des la taille, en broderies à paillettes sur un haut, sur un bonnet à perles et voilette. La collection rose et pastels, connaît des flashs d'orange, de bleu électrique, et les contrastes noir et blanc emblématiques de la marque. Le tailleur en tweed s'effiloche en franges, les ceintures pendent de la taille sur des jupes qui s'arrêtent sous le genou, droites ou bouffantes. "C'est une sorte de femme-fleur du 21e siècle, cette fleur que la Nature a oublié de créer", explique Karl Lagerfeld. La robe de mariée à longue traîne faite de fleurs, broderies et plumes, a nécessité le travail de quinze personnes, pendant un mois. Son inspiration, Karl Lagerfeld ne peut pas l'expliquer: "j'ai eu une sorte de flash", dit-il simplement. La recherche de la nouveauté, affirme-t-il, n'est pas sa préoccupation: "Quand on crée, il ne faut pas penser en terme de nouveau, pas nouveau. Mais tant mieux si les gens trouvent ça nouveau". Le décor exotique et ses trois cents fleurs de papier ont nécessité six mois de travail.
(PATRICK KOVARIK / AFP)
Etudiant en architecture, fasciné par Gaudi, Gustavo Lins décroche une bourse de doctorat et s'envole pour Barcelone. C'est là qu'il apprend les bases de la couture, lors d'un stage en atelier. Son directeur de thèse l'encourage: "Il m'a dit qu'il y avait plusieurs façons d'être architecte. Sur soie, cuir, coton ou laine. Et que mon sujet serait le corps humain". De ses débuts, il raconte avoir joué la mousseline avec le cuir parce qu'il cherchait à associer des matériaux qui lui "soient propres": "Je voulais singulariser ma grammaire", dit-il. Cet ancien modéliste pour les grandes maisons, Kenzo, Vuitton ou Gaultier, veut produire des "vêtements qui tiennent la route", sans trop se soucier des saisons. Il se sert de ganses de cuir pour "plomber" le vêtement, pour qu'il tombe à merveille mais aussi vieillisse en douceur. Pour sa collection couture, il se souvient des images de nature, dans laquelle il puise sa palette de couleurs. Une collection constituée de formes enveloppantes et souples : manteaux, longues robes-fourreau fendues, larges kimonos du soir. Les hommes qui défilaient également ont la même décontraction.
(MARTIN BUREAU / AFP)
La nature interprétée par la culture. Ici les lignes délicates évanescentes du bambou, sur certains imprimés, ont la finesse de l’aquarelle. Des tons de verts, blancs naturels, beige sable, noir et, le soir venu, un bleu de Chine. Les gazes presque transparentes gonflent les jupes et pantalons qui sont portés avec des vestes structurées, aux épaules étroites. Des ceintures à noeud marquent la taille de robes fluides. Dans cette nature inventée, des petites plumes noires se prennent dans les cheveux et dans les robes. Avec cette collection, le créateur Giorgio Armani célèbre le dixième anniversaire de sa ligne haute couture.
(MIGUEL MEDINA / AFP)
Avec "Première Initiation", Julien Fournié rend hommage aux exploratrices. "Il s'est aussi bien inspiré des figures féminines de l’exploration depuis le XIXe siècle - comme Alexandrine Tinné - que par Barbara Hutton lorsqu’elle emménagea à Tanger", selon la note remis aux journalistes. On a aimé les opulents sautoirs-harnais en corail, turquoise, cristal tourterelle, cabochons et fibules touaregs d’argent et d’ébène qui évoque les voyages lointains et ce fourreau longiligne brodé de sequins mordorés. Sa silhouette parée d’un sautoir d’inspiration héliopolitaine se prolonge d’une coiffe ailée en bakélite dans les mêmes tons.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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